La Commission européenne, lors d’une réunion qui s’est déroulée ce vendredi, a indiqué son intention de réexaminer, aussi rapidement que possible, l’interdiction prévue pour 2035 concernant les véhicules à moteur thermique dans l’Union européenne.
« Ce n’est pas renoncer à notre cap, » assure ce vendredi le commissaire européen en charge de l’Industrie, Stéphane Séjourné, au micro du correspondant de Radio France à Bruxelles, après l’annonce de la Commission européenne de réexaminer « dans les plus brefs délais » l’interdiction envisagée pour 2035 des véhicules fonctionnant avec un moteur thermique, sous la pression des industriels qui espèrent obtenir un assouplissement de cette mesure environnementale majeure.
Pour mémoire, le cadre actuel prévoit un réexamen de cette disposition en 2026, mais les acteurs du secteur tiraient pour un calendrier accéléré, dans l’espoir d’obtenir des aménagements face aux grandes difficultés que traverse leur filière.
« C’était un engagement de la Commission européenne de pouvoir faire le point avec les sous-traitants et les constructeurs sur les objectifs de décarbonation et du 100% électrique à 2035, précise Stéphane Séjourné. Il apparaît que plusieurs entreprises du secteur remettent en question la trajectoire et les flexibilités nécessaires pour pouvoir y parvenir. »
Une annonce extrêmement mauvaise
L’eurodéputé écologiste David Cormand se dit « fatigué par cette Europe qui plie devant les lobbies d’entreprises en déclin et qui refuse de se remettre en question », au micro du correspondant de Radio France à Bruxelles vendredi. L’élu estime qu’il s’agit d’« une annonce extrêmement négative » qui « s’inscrit dans un cadre plus large de démantèlement du Pacte vert ».
En mars dernier, sous la pression de l’industrie, la Commission européenne avait déjà assoupli les objectifs de réduction d’émissions de CO2 à moyen terme. Quant au Pacte vert, il s’agit d’une feuille de route environnementale présentée en 2019 par la Commission européenne et qui vise à rendre le continent climatiquement neutre en 2050.