Sur les routes françaises, certains automobilistes ont trouvé un moyen illégal de tromper les radars automatiques. Leur objectif : rouler au-dessus des limitations sans risquer de perdre de points ni de payer d’amendes.
Cette pratique, en forte hausse ces dernières années selon la Sécurité routière, inquiète les autorités, qui rappellent qu’elle est strictement interdite et sévèrement punie par la loi.
Une méthode interdite mais de plus en plus répandue
L’astuce consiste à rendre la plaque d’immatriculation illisible pour les radars.
Les fraudeurs utilisent plusieurs techniques : films réfléchissants, vernis spéciaux, plaques truquées ou modulables… Ces dispositifs empêchent les radars fixes ou mobiles de capturer correctement le numéro de la plaque, ce qui annule automatiquement la verbalisation.
« On voit apparaître sur le marché noir des kits entiers pour flouter les plaques, vendus entre 50 et 150 € », explique un agent de la gendarmerie de l’Hérault.
« Certains conducteurs pensent que c’est un jeu, mais c’est un délit pénal, pas une simple infraction. »
Selon les chiffres de la Sécurité routière, près de 25 000 véhicules ont été contrôlés avec des plaques altérées en 2023, un chiffre en forte augmentation.
Les principales techniques utilisées par les fraudeurs
D’après les services spécialisés, les automobilistes fraudeurs utilisent surtout quatre grandes méthodes :
- Films réfléchissants ou autocollants transparents qui renvoient le flash et saturent les caméras
- Vernis ou sprays spéciaux censés rendre les plaques illisibles sur les photos
- Plaques amovibles ou escamotables, basculant mécaniquement en cas de flash
- Plaques clonées ou fausses, reproduisant le numéro d’un autre véhicule
Toutes ces pratiques sont formellement interdites, et considérées comme des manœuvres de dissimulation d’immatriculation.
Ce que risque un conducteur pris avec une plaque illisible
Infraction constatée | Sanction prévue par le Code de la route |
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Plaque dissimulée, masquée ou illisible | Amende jusqu’à 750 € + immobilisation du véhicule |
Fausse plaque ou plaque clonée | Jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende |
Refus d’obtempérer lors d’un contrôle radar mobile | Retrait de 6 points, 3 ans de suspension de permis |
Ces sanctions peuvent être cumulées avec d’autres infractions, notamment en cas d’excès de vitesse ou de mise en danger d’autrui.
En cas de plaque clonée, le véhicule est généralement saisi et détruit après expertise.
« Ces gens oublient que rouler vite ne les rend pas invisibles », ironise un policier spécialisé en sécurité routière.
« Les radars peuvent se tromper, mais les contrôles humains finissent toujours par les rattraper. »
Une traque technologique de plus en plus efficace
Pour contrer ce phénomène, les autorités ont déployé de nouveaux radars à double angle de prise de vue capables de détecter les plaques même partiellement masquées.
Des lecteurs automatiques de plaques (LAPI) équipent aussi les véhicules de gendarmerie : ils scannent les immatriculations en mouvement et les comparent en temps réel aux bases de données, détectant les anomalies de format ou d’alignement.
Ces dispositifs permettent désormais de repérer un véhicule équipé d’une plaque truquée même sans excès de vitesse, simplement en croisant ses données administratives.
Les autorités rappellent que toute modification d’une plaque, même minime, est illégale. Une simple vis mal placée qui masque un chiffre peut suffire à déclencher une verbalisation.