L’agence de notation Fitch, chargée d’évaluer la solidité financière des États et des entreprises, retire la cote AA attribuée à la France. Elle dénonce l’instabilité politique et l’insuffisance des réformes, un avertissement susceptible d’alourdir le coût de la dette publique et celui des banques.
Le passage ci-présent représente une portion de la retranscription du reportage évoqué plus haut. Pour le visionner dans son intégralité, cliquez sur la vidéo.
La notation de notre économie est abaissée par l’agence Fitch qui retire à la France son rating AA, plaçant ainsi directement sous pression le nouveau Premier ministre. Vingt-quatre heures après cette annonce, Sébastien Lecornu s’exprime dans les journaux locaux: « La France paie son instabilité », précise-t-il, ajoutant toutefois: « ni déni, ni panique. Il faut poursuivre la réduction de notre déficit. »
L’agence justifie sa décision par le manque de réformes et par les crises politiques qui se succèdent depuis plusieurs années. Jadis perçue comme un exemple à suivre, la France voit sa note baisser au fil du temps alors que sa dette continue de croître: perte du AAA en 2013, nouveau déclassement en 2014, puis neuf ans plus tard en 2023. Une dynamique qui perdure depuis treize ans, les formations politiques se renvoyant mutuellement la responsabilité.
Des réactions politiques contrastées
Pour Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste : « Cette instabilité, elle provient de qui ? À moins que ce soit François Bayrou et tous ceux qui, depuis huit ans, se comportent comme s’ils détenaient une ultramajorité. »
De son côté, Marine Le Pen s’exprime sur X : « Cette dégradation, hélas attendue et redoutée, montre que la France n’a plus de temps à perdre avec des politiciens prisonniers de leur propre lâcheté. »
Quelles conséquences pour l’économie ?
Cette dégradation pourrait avoir des répercussions concrètes : les banques pourraient voir leur coût de financement de la dette augmenter. Mais pour les ménages et les entreprises, la situation reste maîtrisable. L’économiste Sylvain Bersinger précise : « Quand les agences ajustent leurs notes, elles s’appuient sur des informations que les investisseurs possèdent déjà. Ceux-ci ont déjà pris en compte l’état dégradé des finances publiques. L’agence de notation ne fait que confirmer ce que tout le monde sait déjà. »
Pour rembourser sa dette, la France emprunte désormais à un taux équivalent à celui de l’Italie, une réalité inédite. Les deux autres agences de notation doivent, elles aussi, publier leurs décisions sur la note française en octobre et en novembre prochains.