Ce vendredi, Sébastien Lecornu a déclaré son intention de supprimer plusieurs organes et délégations interministérielles, invoquant la nécessité d’un État plus efficace. Parmi eux se trouve notamment celui chargé du Service national universel, une mesure emblématique mise en place durant le premier mandat d’Emmanuel Macron.
Le SNU, lancé en 2019, est désormais sur le point d’être supprimé. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a pris la décision de retirer l’une des délégations chargées de gérer le Service national universel. L’exécutif semble déterminé à enterrer ce dispositif, qui a déjà suscité de nombreuses discussions.
Le communiqué de Matignon est clair et annonce la « suppression de la délégation dans un contexte de mise en extinction du SNU« . Jamais auparavant une telle tournure n’avait été employée pour ce programme né, porté et défendu par Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle en 2017. Le président avait d’ailleurs exprimé le souhait de généraliser le SNU d’ici 2026, une ambition reprise par Gabriel Attal lorsqu’il occupait la fonction de Premier ministre.
Un dispositif qui n’a jamais réellement pris son envol
Depuis plusieurs mois, le SNU perdait peu à peu de son élan. La dissolution de l’Assemblée nationale l’an passé et les compressions budgétaires ont largement contribué à fragiliser le programme et ses ambitions. Lors de son discours du 14 juillet dernier, Emmanuel Macron avait évoqué une prochaine refonte du service national universel.
En réalité, ce projet emblématique du chef de l’État n’a jamais su trouver son rythme de croisière : les jeunes âgés de 15 à 17 ans, visés par ce dispositif, ne se sont pas investis de manière significative dans l’idée d’un stage de deux semaines. Le SNU a dès le départ été largement critiqué par de nombreux acteurs, notamment au sein de l’Éducation nationale, qui coportait la mesure avec le ministère des Armées. Son coût élevé a été régulièrement pointé du doigt. Le budget a progressivement chuté, tout comme le nombre de volontaires, qui n’atteignaient jamais les objectifs fixés.
D’autres dispositifs envisagés
La Cour des comptes avait publié l’année dernière un rapport très sévère, tout comme l’Assemblée nationale le mercredi 17 septembre, qui préconise la suppression pure et simple de ce service national universel. Sans oublier les multiples incidents qui ont émaillé certains stages et qui ont pesé sur l’image du programme.
Pour autant, Matignon n’annonce pas une disparition pure et simple du SNU : l’idée serait de le transformer en « parcours d’engagement citoyen« , dont les contours restent encore à préciser, pas même le budget. Le Premier ministre met également en parallèle la « création prochaine du service militaire volontaire« , destiné principalement aux Français de plus de 18 ans, mais sans que l’on ait là aussi davantage de détails.