Une arnaque nouvelle et particulièrement bien rodée gagne progressivement du terrain sur l’ensemble du territoire français : celle des garages fantômes. Les malfaiteurs se présentent comme des garagistes agréés, mais en réalité, ils vendent le même véhicule à plusieurs acheteurs avant de disparaître.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Une automobile presque neuve, nantie de seulement 9 000 kilomètres affichés, proposée à un tarif tentant juste en dessous de 25 000 euros, et vendue par un garage: lorsqu’un habitant de Solesmes (Nord) tombe sur cette annonce et préfère rester anonyme, il ne tarde pas à prendre rendez-vous. « On me propose un café. On parle de tout et de rien durant plus d’une heure à l’agence. Je lui demande s’il est possible d’obtenir les clés, il répond que ce n’est pas un souci. En fin de compte, j’ai effectué une courte virée d’environ dix minutes, puis une quinzaine de minutes pour tester les performances du véhicule et ses options. À mon retour, il m’a demandé si tout s’était bien passé et m’a ensuite demandé de prendre contact avec son frère par téléphone pour le volet administratif », relate-t-il.
Tout semblait conforme, y compris la facture. Il règle donc l’intégralité du prix. Or les garagistes lui imposent un délai de trois semaines pour, d’après eux, s’occuper des nouveaux papiers du véhicule. « Et au final, je n’ai jamais rien reçu, car quelques jours après, ils avaient fermé boutique. On ne comprenait pas ce qui se passait », poursuit l’homme.
Une méthode bien rodée
Sur les lieux, plus aucune trace du garage, ni des deux escrocs, un certain Marvin d’origine belge et son frère Eric. Leur arnaque consiste à louer des voitures à Madrid (Espagne) et à Lyon (Rhône), pour les rapatrier ensuite dans le Nord et les revendre plusieurs fois à des clients différents.
Une Piécardine en a également été victime. Elle a perdu 13 000 euros et se retrouve en difficulté. « On ne peut pas rester sans véhicule pour travailler. Pour la vie de famille, ce n’est pas possible. Il faut donc refaire un financement avec une durée plus longue, avec des échéances plus élevées que prévu », déplore-t-elle.
À ce stade, une soixantaine de personnes ont été répertoriées comme victimes dans l’ensemble du pays. Elles pourraient être bien davantage. Un collectif s’est constitué pour porter plainte. Les escrocs restent en fuite.







