Chaque samedi, l’actualité est replacée dans une perspective nouvelle, grâce à l’historien Fabrice d’Almeida.
C’est tout un symbole dans l’histoire du Japon : Sanae Takaichi devient la première femme à occuper le poste de Première ministre. Cet accomplissement représente une rupture majeure dans un pays où, jusqu’à récemment, les femmes restaient largement cantonnées à l’ombre des guerriers. En 2023, la participation des femmes au marché du travail japonais était de 53,2 %, un chiffre qui évoque la France des années 1960; aujourd’hui, la France affiche environ 71 %.
Takaichi, ultrapatriote et à la rhétorique sans détour, marche dans les pas de femmes d’acier telles qu’Indira Gandhi, Corazon Aquino et surtout Margaret Thatcher, qui avait juré ne jamais voir de femme à Downing Street avant d’y entrer, six ans plus tard.
Plus tard encore, Edith Cresson a ouvert la voie en France, en 1991. Son passage sur la scène politique a été mal reçu. D’autres ont néanmoins réussi à imposer leur style : Angela Merkel, Giorgia Meloni et même Elisabeth Borne.
Aujourd’hui, l’Europe peut afficher six cheffes de gouvernement sur 27, et Ursula von der Leyen règne à Bruxelles. Le plafond de verre se fissure, lentement mais sûrement. Comme l’avait déclaré Edith Cresson, première Française à Matignon : « Les femmes ont un cerveau comme tous les humains. » Au Japon, tout comme avec ces femmes qui atteignent les sommets, la démonstration est faite.

		





