Selon le sénateur écologiste de Paris, qui était l’invité de l’émission « 4V » ce lundi 3 novembre, l’idée d’une candidature mêlant enjeux sociaux et écologiques serait, à ses yeux, la seule option provenant de la gauche capable de battre Jordan Bardella ou Marine Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2027.
Lors de sa participation à l’émission « Les 4 Vérités » sur France 2, le lundi 3 novembre, Yannick Jadot a évoqué le sujet complexe du budget et a indiqué qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle de 2027.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l’interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Gilles Bornstein : La semaine s’annonce décisive pour les budgets. Est-ce que la censure du gouvernement est pour vous une option ?
Yannick Jadot : C’est une option envisageable, mais à manier en dernier recours. Aujourd’hui, je constate une négociation qui se joue au niveau du Parlement. À mon sens, la méthode actuelle, fondée uniquement sur des amendements, n’est pas adaptée: elle peut faire dériver le budget dans toutes les directions. À l’Assemblée, il faut qu’un échange structuré se mette en place entre le bloc de gauche et le bloc centriste autour des grands équilibres. Qu’est-ce qu’on veut obtenir avec ce budget ? On parle régulièrement de l’hôpital, et ce budget paraît presque réducteur pour ce secteur. Comment garantir l’accès des Français aux soins ? La priorité des Français reste le logement. On voit la construction de logements sociaux s’effondrer et les crédits pour la rénovation thermique diminuer. Tout cela nuit gravement au pouvoir d’achat et à l’emploi.
Validez-vous la démarche des socialistes, qui est de négocier ?
J’étais plutôt favorable à ne pas voter directement la censure lors du premier vote. En laissant au Parlement la chance de chercher des compromis, c’est ce que nous défendons depuis juillet 2024 et que nous tentons de démontrer. Or, une difficulté persiste: le bloc central, à l’Assemblée, affirme que sans instruction du Premier ministre Lecornu, il n’est pas possible d’entamer des négociations. Et Lecornu répond que les affaires doivent se régler à l’Assemblée. Cette situation crée un hiatus au sein du bloc central qui empêche le fonctionnement. On ne peut pas aboutir à de bons budgets votables uniquement par des amendements isolés. Il faut donc une négociation globale sur les équilibres : protéger les classes populaires et les classes moyennes, investir contre le dérèglement climatique, pour le logement et pour la santé, tout en maîtrisant le déficit.
Dans un dernier sondage publié ce week-end, Raphaël Glucksmann semble aujourd’hui être le seul à pouvoir concurrencer Jean-Luc Mélenchon à gauche. Est-ce que toute la gauche non LFI doit se rallier derrière lui ?
Ma position est que la relation entre Jean-Luc Mélenchon et la démocratie est suffisamment entachée pour qu’on ne puisse plus avancer avec lui. Il faut une candidature social-écologique. Donc, ce serait Raphaël Glucksmann, Marine Tondelier, François Ruffin et d’autres. J’ai moi-même présenté une candidature en 2022; il faut s’y préparer. Je souhaite contribuer à l’émergence d’une candidature sociale-écologique et veiller à ce qu’elle puisse atteindre le second tour de l’élection présidentielle.
Est-ce que ça pourrait être vous ?
Non, aujourd’hui, je ne suis pas candidat à l’élection présidentielle.
Marine Tondelier a déclaré sa candidature. Vous n’êtes pas sûr de la soutenir ?
Marine Tondelier possède, sans conteste, de nombreuses qualités. Elle s’investit pour l’écologie et pour le parti. Mais ma réserve porte sur la ligne politique qu’elle porte: elle vise à réunir autour de Jean-Luc Mélenchon et de Raphaël Glucksmann, ce qui, selon moi, ne peut pas fonctionner. Cela crée une illusion pour les électrices et les électeurs et risque de les décevoir, tout en nous empêchant d’avancer rapidement vers une candidature sociale-écologique. Or, comme il n’existe pas d’électorat gauche irréconciliable, une bonne candidature sociale-écologique pourrait bénéficier du vote utile et parvenir au second tour. C’est la seule candidature de gauche susceptible de battre Jordan Bardella ou Marine Le Pen au deuxième tour.
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