Selon les acteurs du secteur énergétique et pétrolier, la clé du sujet réside dans la modification du cadre du système des certificats d’économies d’énergies (CEE). Ce dispositif voit son enveloppe budgétaire évoluer, en passant d’environ 6 milliards d’euros à plus de 8 milliards.
Une hausse thermique des prix à la pompe se profile. Les tarifs des carburants devraient progresser de 4 à 6 centimes par litre dès le 1er janvier, en réaction au réajustement du mécanisme des certificats d’économies d’énergie (CEE), avertit l’Union française des industries pétrolières (Ufip) ce mercredi 26 novembre.
Ce système, instauré en 2005 et fondé sur le principe du pollueur-payeur, oblige les opérateurs d’énergie — comme EDF, Engie ou TotalÉnergies — à financer des actions visant à diminuer la consommation d’énergie et à accroître l’efficacité énergétique. Concrètement, lorsqu’un fournisseur accorde une subvention à un foyer ou à une entreprise — par exemple pour remplacer une chaudière au fioul par une pompe à chaleur — il obtient un CEE. À l’issue de chaque période, il doit démontrer qu’il a atteint l’objectif fixé par l’État.
Impacts sur les factures des consommateurs
Or, cette obligation a été renforcée par le gouvernement à compter du 1er janvier : le dispositif, qui pesait déjà 6 milliards d’euros en 2025, verra son enveloppe dépasser 8 milliards d’euros en 2026, selon un décret du ministère de l’Économie. Mais ces aides ont un coût… que les fournisseurs d’énergie répercutent en partie sur les factures des clients.
Le total à payer pourrait donc s’envoler, met en garde Olivier Gantois, président de l’Ufip et porte-parole des pétroliers en France. « Ce coût représente aujourd’hui environ 11 centimes par litre pour l’ensemble des carburants. Et il va augmenter de 4 à 6 centimes au 1er janvier », affirme-t-il sur 42mag.fr. Et il précise qu’il est impossible de faire autrement: « On pourrait dire que les distributeurs vont puiser dans leurs marges nettes, c’est-à-dire dans leurs bénéfices. Mais les marges nettes sont très faibles; elles se situent autour de 1 à 0,02 € par litre. » Gantois ajoute toutefois qu’il faudra aussi surveiller l’évolution des cours pétroliers : une baisse du prix du baril pourrait compenser la hausse liée aux certificats d’économie d’énergie.
L’association 40 Millions d’automobilistes dénonce une quasi-taxe qu’elle juge inacceptable. De son côté, le ministère de l’Économie assure qu’il sera « très vigilant à l’impact du dispositif des certificats d’économie d’énergie sur l’évolution des prix l’année prochaine ». Le prix du gazole s’élevait en moyenne au vendredi 21 novembre à 1,697 euro le litre, celui du SP95-E10 à 1,707 euro le litre, selon le dernier relevé du ministère de la Transition écologique.







