L’adjoint au maire dit que la ville «voit toujours beaucoup de problèmes» malgré une réglementation accrue
Les habitants de Paris sont invités à voter sur l’opportunité de maintenir les scooters électriques disponibles à la location dans toute la capitale dans le cadre d’une « réflexion plus large sur la coexistence dans l’espace public ».
« Nous voulons que les Parisiens décident. Nous sommes allés aussi loin que possible en matière de réglementation. Et malgré cela, nous constatons que nous avons encore beaucoup de problèmes », a déclaré l’adjoint au maire David Belliard. FranceInfo dans une interview.
Le vote devrait avoir lieu le 2 avril, avant les dates de renouvellement des contrats avec les fournisseurs de scooters électriques.
M. Belliard est en charge de l’espace public, des transports, des transports personnels, du code de la route et de la voie publique à Paris et commentait après l’annonce des projets de vote par la maire Anne Hidalgo le samedi 14 janvier.
Il a ajouté: « Nous devons agir car nous arrivons à la fin de nos contrats avec le [e-scooter] opérateurs et nous allons agir en concertation avec eux.
Cohabiter dans l’espace public
M. Belliard a déclaré : « Le problème n’est pas qu’une chose. Il s’agit de coexister dans l’espace public qui se transforme. Tous les modes de transport doivent coexister.
« Mais qu’est ce que ça veut dire? C’est respecter les règles, apprendre de nouvelles règles, et aussi se demander si on veut ou pas continuer avec les e-scooters de location. Nous voulons que les Parisiens décident.
Nouveau code de la route e-scooter
M. Belliard a déclaré qu’il était d’accord avec Mme Hidalgo sur le fait que les scooters électriques pourraient être soumis à davantage de règles. Celles-ci pourraient inclure l’obligation d’avoir des plaques d’immatriculation (pour faciliter l’émission d’amendes pour mauvaise conduite) et l’introduction d’un code de la route pour les scooters électriques.
Il a déclaré: «Nous en avons clairement besoin d’un. Nous devrions en avoir un en place avant l’été. Et il y a aussi la question de la réglementation des scooters électriques. Nous n’avons aucune juridiction. Même à la tête d’une métropole aussi grande que Paris, nous n’avons pas encore tous les outils nécessaires.
« Nous sommes allés aussi loin que possible en matière de réglementation. Nous avons demandé une réduction du nombre d’opérateurs et du nombre de scooters électriques à louer ; 15 000 à Paris. Nous avons créé 2 500 espaces dédiés aux e-scooters… et malgré cela, nous avons encore beaucoup de problèmes.
Des transports « compatibles avec des villes comme Paris » ?
M. Belliard a déclaré qu’il était nécessaire d’avoir une conversation sur les nouveaux modes de transport qui « existaient à peine il y a 10 ans ». Il a déclaré : « Le problème évolue constamment ; nous changeons notre façon de voyager. Une partie concerne la technologie, et l’autre un changement de comportement.
« Les politiciens, dont moi-même, doivent défendre certains types de transport plutôt que d’autres, comme les vélos ou les transports en commun, et réglementer ou interdire d’autres formes qui ne sont pas compatibles avec des villes comme Paris. »
Paris et les e-scooters : Une histoire trouble
Paris entretient depuis longtemps une relation difficile avec les scooters électriques. Il a envisagé de les interdire après la mort d’un piéton dans un accident en juin 2021.
Dans tout le pays, également en juin 2021, un enfant de 12 ans et un homme de 60 ans sont décédés, dans des accidents distincts, impliquant des scooters électriques.
Les véhicules ont été temporairement interdits sur les Champs-Elysées en juillet 2021, « en raison d’une augmentation des comportements inappropriés », a indiqué la police.
En octobre 2019, le gouvernement a adopté une loi imposant une limitation de vitesse à 25 km/h sur tout le territoire. A Paris, la limite est de 20 km/h et seulement 10 km/h dans certaines zones.
Les personnes qui conduisent les scooters sans respecter les règles (comme rouler trop vite, rouler sur les trottoirs, utiliser un téléphone portable ou porter des écouteurs) risquent des amendes pouvant aller jusqu’à 1 500 €.
Les conducteurs de scooters électriques doivent également respecter le code de la route plus large, y compris l’arrêt aux feux rouges. Les utilisateurs doivent également être âgés de 12 ans ou plus, porter un casque et rouler seuls.
La capitale a menacé à plusieurs reprises de ne pas renouveler les contrats avec les fournisseurs en raison de problèmes persistants.