A la base, vous avez trois univers très marqués mais relativement différents. D’où vient la volonté de se réunir pour un disque ?
Zekwé Ramos : Nos univers sont différents mais on a en commun le fait d’être marginaux par rapport au reste du rap français. C’est l’identité Néochrome qui veut ça. L’idée a été soulevée par Granit [NDLR : boss du label Neochrome], mais il était question depuis longtemps d’un album commun entre Seth et Al-K. Entre temps, j’ai fait mon chemin et on a décidé de faire ça à trois finalement. La motivation était collégiale en fait.
Seth Gueko : De 2004 à 2006, on se fréquentait beaucoup avec Al-K puisqu’on devait passer cinq jours sur sept ensemble. On s’échangeait des rimes, on s’aidait mutuellement… Il y a toujours eu un bon courant entre nous. Ensuite, il a eu du boulot avec Unité de feu [NDLR : groupe d’Al-K Pote qu’il forme avec le rappeur Katana], qui avait besoin de lancer sa carrière solo, mais on a toujours conservé cette frustration de ne pas avoir travaillé sur un album commun, parce que ça coulait de source à l’époque. Al-K a préféré s’occuper de nettoyer les égouts pendant que je nettoyais les trottoirs [sourire]. Il a tout récuré, Al-K Pote est le souverain des souterrains !
Vous avez chacun des personnages très marqués que vous développez au travers de vos morceaux. Comment vous expliquez ce phénomène ? Est-ce qu’il y a une réflexion en amont ?
Zekwé Ramos : Je tiens à préciser qu’on se permet d’avoir des personnages parce qu’on est très fort en rap. Avoir un personnage est un bonus. Il y a plein de gens qui rappent très bien mais qui ne sortent pas du lot, faute de personnalité et d’univers. On ne se force pas et personne ne nous a dit qu’il fallait trouver un personnage, ce côté show se fait naturellement. Néochrome a toujours privilégié les rappeurs atypiques. Il n’y en a pas deux comme nous et, si tu observes les plus grands, ils sont aussi arrivés avec leurs personnalités propres. C’est une façon de voir loin. Quand Al K-Pote s’identifie à Serges Gainsbourg, c’est parce qu’il se reconnaît dans le côté sincère à 100% qu’avait Gainsbourg, pas parce qu’il fait la même musique que lui.
Zekwé, on t’a connu sous le nom de Kevin Ramos, simple beatmaker, avant de connaitre Zekwé Ramos le rappeur. A travers l’ensemble des personnalités qui ont fait l’histoire de Neochrome, on a le sentiment que tu es un peu la colonne vertébrale du label dans le sens où tu en as connu toutes les étapes et que tu as vécu quasi-exclusivement via ce label.
Al-K et Seth se sont souvent identifiés à des personnages célèbres. A qui est-ce que tu pourrais t’identifier ?
Zekwé Ramos : C’est vrai que je n’ai pas réfléchi à ça. C’est quelque chose que je ne fais pas trop… Booba sort son album Futur mais ça fait pas mal de temps que je parle de ça et on m’a toujours présenté comme ça : « voilà, je te présente Zekwé, c’est le futur, il va faire un truc ». J’ai toujours été le plus jeune de la bande donc je dirais John Connor, le mec qui peut tout changer [sourire].
Ca fait longtemps que tu es dans le milieu rap français mais on t’identifie en tant que rappeur depuis trois ans maximum. Est-ce que tu as le sentiment de faire partie de la nouvelle scène rap français dont on parle depuis quelques temps ?
Zekwé Ramos : J’ai commencé très jeune et j’ai un peu traversé toutes les époques, j’ai produit le premier album d’Unité de feu à 18-19 ans [NDLR : Zekwé fait ici référence au disque Haine, Misère et crasse sorti en 2006]… Pour moi, l’âge ne compte pas et j’ai toujours eu à cœur d’arriver avec un niveau professionnel. Tu peux arriver à 36 ans comme 2 Chainz et tout déchirer… On écoutait Kaaris dans la voiture tout à l’heure et le mec est super fort alors qu’il a déjà 30 ans. Chacun arrive au moment où il est prêt. J’ai traversé les époques mais j’accepte aussi le fait d’arriver en même temps que plusieurs rappeurs, donc on peut facilement m’identifier à la relève. Ceci dit, je pense avoir plus d’expérience qu’eux et je suis davantage le prolongement d’une ancienne école qu’un membre à part entière de la nouvelle.
Seth Gueko : Tout le monde parle de relève et dit, bien sûr qu’il en fait intégralement partie. Aujourd’hui, il fait partie du rap game français et, par chance, on l’a toujours fréquenté. A la base, Neochrome était un label qui découvrait les jeunes talents pour les propulser et c’est bien qu’on ait un des poulains qui va tout arracher dans notre écurie. Il est autonome, il fait ses prods, il chante des refrains, il nous permet à Al-K et moi de nous ouvrir… Si j’ai besoin d’un refrain chanté sur un morceau, je ne vais pas m’improviser chanteur mais je vais appeler Zek. Si je veux un couplet sale en mode rafale de rimes, j’appelle Al-K. S’ils ont besoin de ma gouaille et de ma franchouillardise, je suis là pour eux. Il faut s’attendre à ce genre de combinaisons dans tous nos projets.
C’est vrai que sur la Selecao [NDLR : premier projet de Zekwé Ramos, sorti en 2011], il y a plusieurs refrains chantés, certains faisant notamment penser à ce que pouvait faire 50 Cent au sein de G-Unit.
Zekwé Ramos : Je ne suis pas forcément un grand fan de 50 mais je vois ce que tu veux dire. Ce sont des genres de mélodies simples à retenir, mémorisables par tout le monde… C’est ce qui me plait quand je vais bosser sur un refrain chanté. Tant que je me sens à l’aise et que je n’ai pas l’impression de m’afficher, je le fais.
Seth Gueko : En plus, ce sont ses prods donc sa voix fait office d’instrument supplémentaire, il sait comment habiller le morceau. Parfois, l’instru lui inspire un mot, le mot lui inspire un thème et ça va même nous aider à enchaîner. C’est très naturel. Là, sur l’album, il a produit la moitié du disque. Le reste est produit entre autres par Redrum qui est un duo de Belgique, Hits Alive, Boudjma…
A l’heure où l’ambiance est au clash dans le rap français, vous arrivez très unis en sortant cet album à 3. Comment est-ce que vous vous situez par rapport à ces clashs un peu gratuits ?
Zekwé Ramos : Très simplement, je pense qu’il est l’heure de faire des euros. Il est l’heure de créer un empire et on n’a plus le temps pour des broutilles. En ce qui concerne ces clashs, ils impliquent des gens qui sont déjà bien installés et qui peuvent se permettre de se tirer dans les pattes s’ils ont en envie. Personnellement, ça ne me fait pas rêver et je préfère des gens qui vont s’allier, mélanger leurs publics pour créer un réseau plus grand. On a envie de bâtir quelque chose de puissant et, peut-être que le jour où on aura réussi, on se permettra ce genre de choses. Aujourd’hui, on a des vies de famille, on est des adultes et on ne peut pas perdre du temps avec des trucs qui ne rapportent pas d’argent.
En prenant en compte ta réponse et les « Néochrome, pour toujours et à jamais » que Al-K aime balancer, on comprend que le label est voué à perdurer. Certains ont pourtant l’impression que Neochrome Hall Stars est le baroud d’honneur du label avant que chacun s’en aille vers des chemins différents.
Zekwé Ramos : D’abord, il faut bien comprendre que Neochrome est un tremplin et que tu ne peux pas y passer ta vie. Il y a un moment où tu es contacté par des organismes plus grands et c’est dans l’intérêt de tout le monde de se diriger vers ce genre de deals. Ceci dit, Neochrome est un tremplin mais c’est aussi une identité qui nous a construit. Tu adoptes une manière de fonctionner chez Neochrome que tu conserves toute ta vie.
Justement, comment est-ce que tu définirais la façon de faire de Neochrome ?
Zekwé Ramos : C’est indéfinissable justement… L’idée est d’être toi-même à 100%. Si tu as été contacté par Neochrome, ça signifie qu’on te fait confiance et qu’on croit en ta musique. Il faut partir avec un minimum de talent avant d’adopter la ligne directrice du label. Je m’efforce de créer cette ligne directrice en studio.
Tu parlais justement du rôle de DA que tu occupes de plus en plus au sein du label. Votre dernier single, « J’y arriverai », porte une volonté d’élargir davantage le son Néochrome. Est-ce que c’était calculé et dans quelle mesure penses-tu pouvoir toucher un public différent de celui que vous avez d’habitude ?
Zekwé Ramos : Il y a une évolution qui est uniquement musicale et pas forcément calculée. Si tu écoutes nos couplets sur ce morceau, ça reste du pur Neochrome. Ensuite, la musique est extrêmement large et ce serait dommage de se limiter à une seule couleur de son. Dans le rap, on dit tous un peu la même chose et c’est la forme qui va être différente. Comme je te le disais, on est adulte, on évolue et on a envie de montrer cette facette dans nos morceaux. On ne se force vraiment pas à faire ce genre de choses. Au départ, j’ai maquetté « J’y arriverai » tout seul dans mon coin sans me dire que ça serait un super single. Al-K est arrivé en studio, il a apprécié le morceau, Seth est venu mettre son grain de sel… Tout ça se fait naturellement.
Ensuite, je pense que c’est tout à fait possible pour nous d’aller toucher un autre public. On en a la preuve avec ce morceau et, jusqu’à présent, on n’avait pas fait beaucoup d’essais sur ce terrain là. Je vois que la réception autour du morceau est bonne, que des gens très différents viennent me féliciter dessus… Je le répète mais ce morceau s’est fait tout naturellement.
Comment se passe l’écriture d’un morceau à 3 ?
Al-K Pote : « J’y arriverai » est le seul morceau qu’on a bossé chacun de notre côté mais, sinon, on a tout fait ensemble, en studio.
Il y a une vraie attente autour de cet album commun, tout en sachant que vous sortez le même jour que Booba. Est-ce que c’est une chose à laquelle vous pensez ?
Al-K Pote : C’est comme quand tu vas au cinéma et que tu ne sais pas quoi choisir parce qu’il y a plein de belles affiches, ça tue ! C’est bien qu’il y ait plusieurs tueries au cinéma et c’est exactement la même chose.
Zekwé Ramos : Pour rejoindre ce que Al-K vient de dire, il y a parfois des films qui attirent et te donnent envie de sortir de chez toi pour aller au cinéma. C’est le cas de Booba qui va attirer les gens dans les rayons FNAC. Une fois dans le rayon FNAC, peut-etre que les gens vont se dire qu’ils ont assez pour prendre le Neochrome… C’est comme quand tu vas au cinéma pour aller voir un gros blockbuster et que ta meuf te prend la tête pour aller voir un petit film français ! [Rires]
Vous faites beaucoup de références à la pop culture ou à l’actualité. De quel événement de l’actualité récente auriez-vous envie de parler dans un prochain morceau ?
Al-K Pote : [sans hésitation] La Palestine. Ce n’est pas normal ce qui s’y passe. Si François Hollande, cette enflure de Flamby, pouvait faire quelque chose, ce serait pas mal quand même. Il ne sert à rien et c’est honteux d’avoir un Président comme ça qui n’a pas de couilles, qui ne peut pas réagir, qui ne peut même pas élever un peu la voix…
Zekwé Ramos : [qui a acquiescé pendant la réponse d’Al-K Pote] Il n’y a rien d’homophobe là-dedans, mais je pense que le mariage gay n’était pas une priorité. On ne parle que des manifestations anti-mariage, alors qu’il y a des peuples qui souffrent, des pays entiers qui vivent dans une misère pas croyable…
Al-K Pote : Il y a des enfants qui meurent tous les jours, tués par des Israéliens qui bénéficient du soutien des Etats-Unis… Et il n’y a personne avec la Palestine. Personne.
Seth Gueko : Je parlerais aussi de Sarkozy qui se retrouve impliqué dans l’enquête Bettencourt et qui s’en sort avec une toute petite mise en examen (NDLR : en réalité, même pas, il est juste témoin assisté) … On dit depuis toujours que les voyous sont ceux qui portent des cols blancs et il ne faut pas oublier que les vieux pêchés ont de longues ombres. Cela vaut aussi bien pour les gens de la rue que pour les gens comme eux. Bien sûr, ils sont un peu protégés mais ce sont eux les cailleras numéro 1. J’aime bien quand les lois se retournent contre ceux qui les ont créées et ça me fait un peu penser à Oz avec Kareem Saïd qui essaye toujours de retourner les lois contre leurs créateurs. En tout cas, ça me fait plaisir de voir Sarkozy avec le pied dans un piège à loups.
En règle générale, le rap Neochrome se veut très axé sur le divertissement et vous n’êtes pas du genre à consacrer un morceau entier sur un thème ou à faire un morceau « engagé ». Est-ce que vous pourriez envisager de faire un morceau sur la Palestine ou est-ce que vous pensez que ça n’est pas le rôle des rappeurs ?
Al-K Pote : On peut faire ça et, sur l’album, il y a un morceau qui s’appelle « Mr. Président » et qui est un peu dans cette idée.
Zekwé Ramos : Il y a aussi un morceau sur les femmes avec « Elles veulent »… Parfois, on se fixe des thèmes et c’est quelque chose qu’on sait faire. Ensuite, faire du rap revendicatif toute la journée, je ne pourrai pas faire ça.
Al-K Pote : Et puis ça n’est pas notre rôle.
Zekwé Ramos : On ne demande pas à Karim Benzema de défendre une cause. On est dans la même situation : on est fort dans notre rap et on n’a pas à prendre parti.
Seth parlait de Oz. Quels sont les séries et films qui vous ont le plus marqués ?
Seth Gueko : C’est très compliqué mais, en ce moment, je suis bousillé par Game of Thrones, Walking Dead et Dexter. En films, je te dirais Snatch, Une nuit en enfer [NDLR : le pseudo Seth Gueko a été choisi en hommage au personnage de Georges Clooney dans le film de Robert Rodriguez] et Mesrine.
Zekwé Ramos : Je suis aussi en plein dans Walking Dead et j’adore ça. Ensuite, je dirais Oz, The Wire, les Soprano… Ce sont Katana et Al-K qui m’ont mis dedans mais j’étais aussi comme un débile devant Lost.
Seth Gueko : Dommage que ça se termine en queue de boudin !
Al-K Pote : Mes deux séries : The Shield et Dallas. En films, je te dirais Kickboxer, Kickboxer 2 et Kickboxer 3. Sachant que ce n’est plus avec Van Damme à partir du 2 mais avec le grand Sasha Mitchell.
Seth Gueko : Aujourd’hui, les gens qui écoutent du rap sont en manque de références. Avec Al-K, on va souvent citer des trucs d’une autre époque. Quand on parle de Dallas ou de Krystle Carrington, ce sont des choses qui ne vont pas parler au public rap français. On dirait qu’il faut se forcer à employer les codes jeunes pour être sûr d’être bien compris… On a des références de trentenaires et il faut faire un peu attention parce que tu peux te retrouver avec des rimes qui ne parlent à personne. Soit on continue à n’en faire qu’à notre tête et à se retrouver avec des auditeurs qui ne comprennent pas de quoi tu parles, soit on est obligé de placer des références qui ne nous parlent pas tant que ça…
Je n’ai rien contre Skyrock mais, à titre comparatif, les jeunes Belges qui écoutent du rap et qui n’ont pas Skyrock connaissent le rap sur le bout des doigts, ils savent qui sont les meilleurs, les vrais techniciens de la rime… Ils n’ont pas été éduqués par des trucs tout pourris bastonnés à la radio. Il est grand temps que Neochrome ou que Seth Gueko rentre à Skyrock et refasse la culture des jeunes de 14 ans ! A cause des conneries qui passent à la radio, il faudrait presque que tu te forces à changer ta musique pour être sûr d’être compris. Non, je veux faire la musique qui me plait et l’imposer au plus grand nombre !
Zekwé Ramos : Je rejoins complètement le constat fait par Seth et, dans ces pays-là, ils sont vraiment à la recherche de la qualité. C’est la musique qui parle en premier et c’est une différence fondamentale avec le public français.
Aujourd’hui, vous êtes actuellement en tournée et c’est quelque chose que vous ressentez quand vous allez à la rencontre de votre public ?
Seth Gueko : On a de la chance parce que le public Néochrome n’est pas composé d’enfants de 14 ans. Pour ces gamins, il faudrait vraiment refaire leur culture. Pourquoi aucune émission de rap ne passe les vrais classiques d’avant ? Pourquoi on ne passe pas le Ministère Ämer à la radio ? Les gens ne comprennent pas l’histoire derrière tout ça et pense que le rap, c’est uniquement ce qu’ils en entendent aujourd’hui. C’est pareil avec les séries et j’aurais pu t’en citer des plus vieilles. Les petits ne connaissent pas Code Quantum alors que c’était un truc de fou ! Pareil pour X-Files.
Zekwé Ramos : Après, il y a un vrai problème autour du rap. Il devrait y avoir au moins une fois par mois un rappeur installé dans le canapé rouge de Drucker pour Vivement Dimanche. Tu ne peux plus cacher le rap et faire croire que la France est uniquement composée de mecs qui portent des bérets avec une baguette de pain à la main. Je n’ai rien contre eux, mais les fils d’immigrés font autant partie de la France qu’eux. Tu as l’impression que le rap est la honte du pays et nourrit une économie parallèle comme si on parlait de trafic d’armes ou de prostitution. En réalité, les rappeurs qui ont réussi sont des gens qui, partis de rien, ont créé des empires. C’est le meilleur exemple que tu peux donner à un mec qui galère et qui ne sait pas quoi faire de sa vie ! Ils ont soit beaucoup trop honte du rap, soit beaucoup trop peur.
Seth, tu parles beaucoup de la Thaïlande depuis quelques temps. Qu’est-ce que tu as trouvé là-bas de si extraordinaire pour que ça occupe autant tes textes ?
Seth Gueko : Autant mes textes, autant ma vie, autant mon temps… Le soleil, la nourriture parce que je suis un fin gourmet et qu’il y a des saveurs différentes là-bas, la culture… Les Asiatiques ont une certaine pudeur, un sens de l’hospitalité, surtout en Thaïlande. C’est un pays qui est habitué à accueillir les farang [NDLR : expression thaïlandaise pour désigner les Occidentaux]. Comment ne pas tomber amoureux des plus belles îles du monde ?
Tu vas où généralement ? Phuket ?
Seth Gueko : Ouais, Phuket et Pattaya. Je vais de temps en temps à Bangkok où je prends le BTS [NDLR : il s’agit du train aérien de Bangkok], je vais faire un tour à MBK [NDLR : immense centre commercial], je vais à Soi Nana pour retrouver un quartier cosmopolite comme on en a à Paris… J’aime beaucoup les femmes noires et il s’avère que les Thaïlandaises sont les Africaines de l’Asie donc j’y ai trouvé mon bonheur. J’aime aussi la langue que je parle un peu maintenant… Et puis, je retrouve plein de points communs avec la France comme le drapeau bleu blanc rouge [sourire].
Ton prochain album solo est prévu pour avril et j’imagine que la Thaïlande sera un des sujets abordés.
Seth Gueko : J’y ai déjà clippé trois titres. En fait, je ne vais pas mentir et faire des clips où j’habitais il y a dix ans. Phuket est mon nouveau hall… sauf que c’est lumineux, qu’il y a des palmiers et des femmes. Tu peux prendre de très belles images là-bas et à chaque fois que j’y suis, j’essaye d’en prendre. Les gens vont penser que je passe ma vie à me dorer la pilule là-bas, mais je ne peux pas m’empêcher de prendre des images. Il y a un gars, Cody Mcfly, qui me suit partout et avec qui je bosse beaucoup dans l’événementiel là-bas. Quand on ne bosse pas, on stocke des images pour la suite. A défaut d’écouter un son sur Youtube sans visuel, on propose ces streets-clips. Ce sont mes freesthaï !
En revanche, il y aura un morceau où je parlerai tout particulièrement de la Thaïlande et où je rapperai même un peu en thaï.