1992, Bobigny. Djamal et D’ forment Kabal, groupe mythique pour les amateurs de rap français engagé. Après un maxi désormais collector, Assassin décide de produire leur E.P. La Conscience s’élève en 1996. Deux ans après cette bombe, c’est la sortie de l’album États d’âmes, aujourd’hui classique parmi les classiques. 2012 voit le groupe se reformer pour une tournée évènement. 42mag.fr a rencontré Djamal, pour un entretien entre flash-back, brûlante actu et flash-forward.
Kabal, La Conscience s’élève, 1996, E.P. mythique… ça fait un bail. À l’époque vous écriviez qu’ici en France, le futur meurt en silence. C’est toujours d’actualité selon toi ?
1996… 2013. Ce qui nous faisait dire que le futur mourait en silence en 1996 est définitivement d’actualité, bien plus que les morceaux en eux-mêmes. Ce qui motivait et expliquait ces morceaux, oui, est toujours d’actualité. Cette lente agonie est plus ou moins silencieuse, mais « le destin des gamins s’écrit comme un tag dans le désert urbain » , toujours. Au rang des constantes : « De part en part de l’hexagone de Marseille à Paris, de longs serpents de béton se laissent mourir au soleil ou pourrir dans l’oubli. » On ne saurait faire d’autre constat d’ailleurs… La charge que sont devenus les grands ensembles urbains n’est assumée par personne, si ce n’est par les habitants eux-mêmes. Ainsi, pour éviter de vivre en ghetto, on est contraint d’organiser une vie de ghetto. Ce morceau se raconte, nous raconte. Et l’actualité, bien que changeante, n’altère pas les constantes que subissent ceux qu’on peut appeler les opprimés, car l’oppresseur est le système totalitaire marchand.
Les quartiers ont changé depuis 1996 ? De quelle façon ?
C’est un poncif de dire cela, mais le peu d’espaces verts que comptait Bobigny, par exemple, a subi la loi des promoteurs immobiliers et la mairie n’a pas su refuser ces terrains, sous prétexte qu’ils pourraient devenir des logements décents, de meilleure qualité peut-être… Quoi qu’il en soit, les vieilles tours demeurent et la pelouse se tire. Quant au comportement des forces de police dans les quartiers, rien n’a changé. Ou peut-être, si, au niveau de l’opinion après l’affaire de la BAC de Marseille. Et je dis cela en ayant conscience d’avoir vécu dans une mairie communiste, ce qui est loin d’être la pire des positions lorsqu’on est issu du prolétariat. Tout cela sans parler d’un énième plan banlieue, qui me fait sourire d’avance.
Tout change dans les quartiers et ailleurs. Ce qui est vrai pour la société française en général l’est aussi pour les quartiers. J’entends par là que, lorsque le système bancaire se casse la gueule et que la société entre « en crise », alors les conséquences sont les mêmes dans les quartiers. D’ailleurs, la réciproque ne serait sans doute pas vérifiable : quand « tout va bien », ce n’est pas une raison suffisante pour que tout aille mieux dans les quartiers. L’expression populaire veut que « quand les gros ont faim, les maigres meurent ». Vous voyez le tableau ?
Et comment tu vois les choses évoluer dans les prochaines années ?
« Souple est la masse populaire, mais quand vient l’heure de céder, gare aux éclats ! »
Passe-moi ma boule de cristal. Je vois… Je vois… Je vois que ce que j’ai toujours vu ne cessera de se répéter et d’empirer. Contrairement à l’adage, le roseau plie mais peut céder. Essayez avec un roseau. Souple est la masse populaire, mais quand vient l’heure de céder, gare aux éclats ! Le jeu est de nous faire rester dans une oppression acceptable, tolérable, qu’on se sente gâté d’être ici afin qu’on ferme notre bouche… mais nos luttes sociales sont les luttes sociales de tous et partout. Quand la France fait marche arrière sur des acquis sociaux, ce sont toutes les luttes précédentes qui tombent d’un revers de texte de loi.
La pression économique sur les salariés dans l’automobile et dans l’industrie en général est telle, que nous devons nous attendre à de nouvelles protestations de plus en plus fortes, dans la mesure où la situation économique dans son ensemble permet à un investisseur de ne plus investir, mais pas au salarié de ne plus avoir de salaire, ni même de survivre avec le chômage – pour autant qu’il y ait droit. La désespérance se traduit de nos jours par des gens qui s’immolent devant des banques, devant Pôle Emploi. Les faits divers parlent d’eux-mêmes. Ici, c’est bien l’Occident. Et c’est aujourd’hui que ça se passe.
Pour en revenir à Kabal, l’année dernière, avec D’, vous nous avez fait un beau cadeau : votre retour sur scène. Ça va s’en tenir là ou vous travaillez sur un nouvel album ?
C’est déjà grand d’avoir réussi cet exploit de réunir Kabal avec ses membres fondateurs, hormis ceux bien sûr qui n’étaient pas disponibles. L’équipe live avec Pr. K à la basse, qui travaillait avec nous dès nos premiers enregistrements en studio, Frank Vaillant à la batterie, Pascal Skalp à la gratte, Timour K à la façade… et nous avons la participation de Dj Fab (La Caution, HipHop Résistance). Chacun a eu un parcours après Kabal et défend aujourd’hui ses créations, les contraintes d’emploi du temps furent et sont nombreuses.
Mais non, nous n’allons pas nous en tenir là, puisque des dates sont prévues en 2013. Un nouvel album de Kabal ? La question a été posée régulièrement, et nous pensons à sortir un live, chose que nous avions manqué de faire de très peu en 2000. Certains le savent ! Nous avons décidé de faire les choses dans l’ordre : se réunir, répéter, faire de bons concerts, monter notre tournée des 20 ans et voir venir… nous sommes encore en tournée. Et c’est le tourneur Rage Tour avec l’ami Kassandre, sa motivation et le public qui nous permettent cela. J’en profite pour remercier qui de droit.
Musicalement, tu es assez éclectique. Depuis le maxi Kabal/Lofo en 1998, on sent que le rock n’est pas un problème. Le mélange d’influences s’est exacerbé avec les deux albums d’In Vivo et tes autres projets, mais d’où te vient cet amour pour la mixité musicale ?
Alors non, le « rock » n’est pas un problème. Qu’est-ce qui pourrait être un problème, d’ailleurs ? Il n’y a que des solutions ! Être sur scène avec une basse, une batterie, une guitare, aujourd’hui pour un rappeur c’est classique. Nous avons commencé cela en 1996, avec les musiciens que j’ai cités plus tôt. Pascal sortait de Lofofora, Franck Vaillant d’un univers plutôt jazz, Pr. K du reggae/hip hop.
Si on considère que la musique est une et indivisible, les œillères ne peuvent que tomber. À ce titre, le rap est mon vecteur, l’art de ma génération, mais le rap n’a pas de cloisonnement théorique, il est la résultante de cultures musicales qui se télescopent. Il sample, il intègre. Notre dernier opus Sociopathe jongle avec des musiques et des sons issus de la musique électronique, des guitares, du texte, du rap, de la poésie… J’ignore d’où il me vient, mais je vois par où cet « amour » me fait passer, là où je sens que ça me plaît ! À voir le nombre d’écoutes de nos titres sur le Net, je crois que cette mixité musicale va de soi pour un certain nombre de gens. Sachant que la musique que nous faisons n’est pas destinée à une laaarge audience.
Tu n’appartiens pas à la caste des vendus du rap business… Quelles relations entretiens-tu avec la scène française ? Il y a des rappeurs (ou autres zikos) desquels tu te sens proche ?
« Les plus beaux sont souvent les plus tristes, et l’on ne verse pas dans la tristesse à tous les moments de sa vie. »
La scène française « rap », je suppose. Je respecte le travail de certains groupes, leur capacité à innover, à perdurer, à se perfectionner dans leur art, leur détermination et leur talent d’auteur. Pour d’autres, j’écoute, je n’aime pas et je n’en fais pas un plat. Je n’écoute que très peu de rap français, sans pour autant brider ma curiosité et ignorer ce qui s’y passe. Les plus beaux sont souvent les plus tristes, et l’on ne verse pas dans la tristesse à tous les moments de sa vie.
Stricto sensu, je te dirais que les relations que j’entretiens se traduisent par des collaborations qui prennent diverses formes. Cela dit, la scène française a quelques pépites qui méritent d’être découvertes, c’est incontestable. Mais la notoriété n’est pas proportionnelle au talent : ça se saurait. Je me sens plus proche des Heretik que de Booba, par exemple. Plus proche d’Abraxxxas que de La Fouine, plus proche de Psykick Lyrikah que de Renan Luce, plus proche de Thomas Fersen ou de Arthur H que de Sexion d’Assaut ou 1995, plus proche de Lofofora que de Matt Pokora… J’aimerais poursuivre les comparaisons plus avant car le jeu est plaisant, mais passons. (Rires) Ce n’est un scoop pour personne et, de plus, qui s’en soucie vraiment ?
Les combats de coqs entre Booba et La Fouine, ça t’inspire quoi ? Envie de rentrer dans la danse ?
Ça m’inspire quoi ? Rien. Quelle danse ? Qui est le pantin de qui ? Je serais tenté de te répondre « à qui profite le crime ? » Quand on sait ce qu’est un pourcentage de contrat d’artiste dans une major, ou de licence, ou de distrib même, on sait qui profite le plus des ventes de disques. Cette affaire économise des centaines de milliers d’euros en promotion. Si au moins c’était drôle dans le contenu, mais non, ils sont beaucoup moins doués que dans Rap Contenders.
Allez, laissons-les où ils sont. En 2006, tu crées Torapamavoa Nicolas !, collectif antisarkoziste à base de rap, d’actions symboliques et de graphismes insolents. Maintenant que c’est François, ça change quoi ?
Maintenant c’est « Torapamavoa », du coup ça ne change rien. Torapamavoa est né d’un morceau de In vivo fin 2006, issu de l’album Deuze. Le buzz a été fort, si bien que Myspace nous a effacé deux fois de son site pour finir par rétablir notre page sous la pression des utilisateurs. Ensuite c’est Youtube qui a supprimé notre compte alors qu’il était 15e compte « musique » le plus visité, avec près de 3 millions de visites à l’époque… Puis Facebook nous a fait la farce également. Plus nous avions de réseaux et d’échos, plus les soucis étaient grands, jusqu’à ce que Torapamavoa descende dans la rue et fasse une page dans le Nouvel Obs. Là, nous avons pu voir que la surveillance était effective, dans ma boîte aux lettres également puisque le courrier arrivait ouvert !
Donc entre les gens de droite et ceux d’extrême-droite, certains politiques (Devedjian chez Karl Zero par exemple au sujet de Torapamavoa), nous nous sommes faits quelques amis. Notre dernier postillon s’appelle Lettre à Marine, sur l’air de Porcherie. Aujourd’hui, le président a changé, mais nos vies ont-elles changé ? Nos raisons de nous indigner sont-elles moins valables, moins d’actualité ? Non. À flinguer la droite et l’extrême-droite, certains ont peut-être déduit que nous soutiendrions la gauche, mais Torapamavoa n’est pas un collectif de soutien ! (Rires) C’est la vox populi, avec tout ce qu’il y a de populi dans la vox ! Quel que soit le prénom du président ou du politique, il ne parlera pas pour nous. Ainsi : Torapamavoa.
Mais il y a des gens aujourd’hui, dans la politique ou ailleurs, qui représentent plutôt bien ta pensée ?
Il y a des gens qui ont des fulgurances, ça oui. Cela dit, la critique de tel ou tel pan de notre société n’est pas un facteur suffisant pour qu’une personne représente mes idées. Je tente de les représenter moi-même, c’est déjà pas mal. Je dis cela en pensant à Soral, par exemple, ou aux identitaires, qui, sous couvert d’une lutte anti-impérialiste, se ruent en fait dans la fange identitaire et fascisante. Comment est-il possible que des gens d’une sensibilité et d’un humanisme incontestables puissent soutenir, rejoindre ou relayer les propos de tels personnages ? Leur passé parle pour eux. Que les gens se renseignent, nous en avons traité régulièrement sur le Torapamavoa blog. Ils jouent d’ambiguïté, travestissant leurs discours et leurs slogans afin d’être aimés du plus grand nombre, telles des putains défroquées qui feraient leurs passes idéologiques à l’œil. Il vous faudra tout de même vous acquitter d’une participation aux frais divers, parce que leur cause a besoin d’argent…
Sinon, la dernière personne à avoir su verbaliser des concepts qui traduisaient avec pertinence mon état d’esprit fut le regretté et ami Charlie Bauer.
En cette période de « crise économique », qu’on nous assène à toutes les sauces du matin au soir et du soir au matin, tu fais un featuring remarquable sur le morceau Gadget Life, d’Abraxxxas, dans lequel vous nous entretenez du consumérisme qui nous asservit à « Promos, le dieu des soldes ». Alors, c’est la crise ou c’est pas la crise ?
C’est la crise, raison de plus ! Je ne crois pas à l’accumulation des biens, ni d’ailleurs à l’accumulation du pognon comme mode de vie, j’en aurais choisi une autre dans ce cas. Nous sommes issus d’une génération d’abondance en Occident, qui a dû et qui doit se libérer du joug du consumérisme et prendre conscience de ce qu’est l’éco-logique, ce qui est aujourd’hui une évidence pour les enfants. Respecter la terre sur laquelle nous vivons a dû être pour nous une prise de conscience, nous devons changer nos comportements à cet égard de façon urgente. Notre action néfaste sur la planète est d’ores et déjà irréversible sur tant de points… Sans compter que nous bouffons de la merde, passez-moi l’expression. Se nourrir convenablement demande une organisation particulière, car ce n’est pas ce que la société nous propose. Donc oui, consommer moins, mieux, plus intelligemment, c’est à notre portée.
Mais c’est ce même paradoxe que soulignait Le Grand soir, le film des keupons Kervern et Delépine, qui se passe essentiellement dans une zone commerciale. Les choses n’ont peut-être jamais été aussi mal, mais en même temps on n’a jamais été aussi mou pour les changer. Ça énerve, non ?
« Lorsque le point commun entre les gens sera le point de rupture, à savoir se procurer de la nourriture car leur frigo est vide, alors la mobilisation sera d’une autre teneur, d’un autre ton. »
Non, c’est logique. Même si la logique peut avoir quelque chose d’énervant. Les données du problème sont simples : lorsque certains s’insurgent de leur condition, d’autres se sentent mieux lotis et, en ayant peur d’être finalement logés à la même enseigne, le silence est de mise. Ainsi, le soutien n’est jamais aussi massif qu’il serait souhaitable qu’il soit. Les problèmes sociétaux ne nous engagent jamais plus que lorsqu’ils nous concernent au premier plan. Lorsque le point commun entre les gens sera le point de rupture, à savoir se procurer de la nourriture car leur frigo est vide, alors la mobilisation sera d’une autre teneur, d’un autre ton. Avouons que tout est fait pour que nous nous ramollissions, et ce n’est pas le grand méchant loup qui organise ça : ce sont des hommes et des femmes.
Quand on parle de s’énerver, le rap, on le sait, c’est un putain d’exutoire. Cracher sa haine dans un micro, la sublimer avec des mots, ça évite souvent pas mal de conneries… Mais au-delà de ça, quand on fait du rap « engagé », quand on rêve de révolte, comment fait-on pour transformer cette énergie en actions concrètes ?
Un exutoire, certes, mais pas le moyen. Un moyen, peut-être, et encore, de diffuser de l’info… encore que nous ne sommes pas des médias ! Mais un moyen de réfléchir et de faire réfléchir. N’oublions pas que la musique est de la musique parce qu’elle porte, quoi qu’elle porte… Cracher dans un micro n’a jamais empêché de faire des conneries et de manquer de respect à son prochain. Il faut, je crois, s’entendre sur le terme « révolte ». C’est par révoltes que procède la Révolution, et la Révolution est la fin d’un cycle et le début d’un nouveau.
Donc ta révolution ne sera peut-être pas la mienne, ni la nôtre par extension, mais je puis partager ta révolte. La façon dont s’expriment les révoltes est très variée. Elles s’expriment dans l’art, dans une certaine mesure, et par d’autres faits, parfois des faits d’armes. La révolte et les révoltes sont des combats et des prises de conscience collectives. Pour transformer l’énergie dont tu parles en actions concrètes, il faut se rapprocher d’autres révoltés, former des groupes, des groupuscules de réflexion et d’actions. Il en est des centaines plus ou moins légitimes, plus ou moins impliqués.
Donc ta résistance à toi, elle n’est pas strictement musicale, on l’a compris. Mais quelles formes prend-t-elle au quotidien ?
Là, tu rentres dans une sphère qui dépasse la sphère artistique. C’est mon chemin de citoyen. Ceux qui me connaissent en tant qu’ami, collègue ou autre savent ce qu’est mon positionnement au quotidien. Il est des sujets qui me touchent et autour desquels mon soutien de citoyen s’exprime, c’est somme toute très banal et je n’ai aucun mérite à le faire. Torapamavoa a été et est un moyen puissant de prendre position, de se tenir informé et d’informer ses proches, comme nous le faisons tous. Nous faisons tous des choix, mes choix sont orientés par mes convictions, mais comment nier nos petites compromissions ? Le reste de mes engagements me regarde.
Où qu’on regarde en ce moment, l’horizon est sombre, c’est affiché sur la gueule de tous les passants. T’as une recette pour ne pas passer de la rage au désespoir ou parfois tu te sens faiblir ?
« Ma recette personnelle ? L’écriture, l’amour. »
La rage, le désespoir… l’un est-il vraiment le postulat de l’autre ? Faiblir serait passer de l’un à l’autre ? Je crois que nous tous passons de l’un à l’autre plus ou moins souvent, non ? Ma recette personnelle ? L’écriture, l’amour. Il en faut pour supporter les conneries du quotidien. La lutte au quotidien, c’est aussi donner les armes à son voisin pour qu’il s’informe et prenne conscience de son positionnement, le rôle que la société entend lui faire jouer. Un ami parlait de « verbe armé », je m’inscris dans cette ligne. Le temps de la lutte armée est un autre temps, il revêt parfois un caractère désuet, mais on peut se poser la question de savoir dans quelle mesure une pétition change les choses ? Au même titre qu’une chanson… La question est posée, chacun appréciera.
Les dernières frasques de notre cher ministre de l’Intérieur, ça t’inspire quoi sur le vif ?
Valls c’est sans doute mon préféré. Nous le harponnons régulièrement. Il dit qu’il faut « lutter contre les paroles agressives à l’encontre des autorités ou insultantes pour les forces de l’ordre et les symboles de notre République ». Donc voilà, ça c’est le jeu, la prescription de 3 mois. Un auteur doit connaître les risques qu’il encourt et s’il les prend, il les assume. Là, je cite Numerama : « Sous Nicolas Sarkozy, le rap avait déjà fait l’objet de demandes de censure. L’ancienne secrétaire d’État Valérie Létard avait demandé que la chanson « sale pute » d’Orelsan soit supprimée d’Internet… », etc. Vous voyez un peu la clique à l’origine de cela ? Valérie Létard a dû grandir dans un cocon de soie, tragique… létard-gique. Elle n’a qu’à se porter partie civile au lieu d’ouvrir les mails de ses informateurs rapologiques trois mois trop tard. Je la préviendrai en direct la prochaine fois. Tu sais que j’aime l’UMP, ce n’est pas très élégant de ta part que de me tenter ainsi ! Si effectivement le risque est « 15 ans de réclusion criminelle et 225 000 euros d’amende », notre dernier album Sociopathe va m’envoyer en prison pour 200 ans…