Eric Ciotti, chef du parti des Républicains, a pris la décision de révoquer Aurélien Pradié de sa fonction de numéro 2 du parti. Cette mesure a été motivée par des divergences de vues concernant la réforme des retraites. Lors d’une interview sur 42mag.fr, Agnès Evren, vice-présidente des Républicains, a expliqué que la position d’Aurélien Pradié rendait le message du parti totalement incompréhensible.
« Je suis persuadée qu’Aurélien est un élu très doué, mais je trouve qu’il s’est enfermé dans un rôle de contradicteur interne et de provocateur, ce qui nous a fragilisés à un moment où nous n’étions déjà pas très visibles. Il faut être honnête et le reconnaître », a déclaré ce samedi sur 42mag.fr Agnès Evren, députée européenne et vice-présidente du parti LR. Elle a réagi à l’annonce d’Eric Ciotti de démettre Aurélien Pradié, numéro 2 du parti, qui s’était ouvertement opposé à un aspect de la réforme des retraites soutenue par LR.
Agnès Evren a expliqué ce qui s’était passé vendredi à l’Assemblée nationale : « Une chose plutôt exceptionnelle hier soir. Dans l’hémicycle, le gouvernement a repris mot pour mot notre amendement qui parlait des carrières longues et Aurélien Pradié était le deuxième signataire de cet amendement après Olivier Marleix, notre président de groupe. »
La députée ne comprend pas la position de son collègue : « Nos convictions ont été défendues puisque l’amendement a été accepté. Eric Ciotti et Olivier Marleix se sont engagés dans les négociations avec le gouvernement sur la demande d’Aurélien Pradié concernant les carrières longues. Une fois que l’on a obtenu satisfaction, est-ce qu’on doit continuer à s’opposer ? Il faut savoir s’arrêter. »
Aurélien Pradié « nuit à la visibilité de notre projet »
Selon elle, « Aurélien Pradié a eu raison de pointer les incohérences et les dispositions inéquitables », mais cela n’est pas le problème. « Le problème, c’est qu’il entrave la compréhension de notre projet de réforme des retraites. Le problème, c’est qu’il a multiplié les interventions réglementaires, qu’il a été applaudi par la Nupes et nous, les LR, notre but n’est pas d’être ovationnés par la Nupes mais bien de défendre nos convictions. »
Interrogée sur la possibilité d’exclure Aurélien Pradié du parti, Agnès Evren a répondu : « Il n’est pas question de l’exclure du parti. Il ne le sera pas, ça n’aurait pas de sens. Il a juste été démis de ses fonctions de premier vice-président. » Et l’eurodéputée a ajouté : « Il a des ambitions personnelles, ce qui n’est pas illégitime. Aujourd’hui, il a été sanctionné car ses interventions étaient répétitives et le message des Républicains était complètement obscurci. »