Le cinéaste de 74 ans s’est montré catégorique quant à son intention de ne pas réaliser une « autofiction » avec « Le Grand Chariot » : le film met cependant en lumière, presque sans effort, sa propre famille et aborde le thème de la transmission artistique et de la réussite. Il interroge ainsi la notion de l’héritage culturel et du succès.
Le succès, c’est cruel
Mardi 21 février, lors de la Berlinale, le réalisateur Philippe Garrel a affirmé que le succès est impitoyable. Son dernier film met en vedette ses trois enfants, dont le plus célèbre est son fils Louis, qui a été récompensé des Césars le 24 février. Louis et sa demi-sœur Léna se présentent sous leur vrai nom, tandis que Esther a opté pour le nom de Martha. Ils incarnent les enfants d’un marionnettiste, métier que leur grand-père maternel avait exercé avant de devenir acteur. À la mort du marionnettiste, chacun des enfants doit choisir son chemin artistique, Louis s’envolant de ses propres ailes et devenant une star, tandis que ses sœurs décident de reprendre la scène de marionnettes familiale.
Le destin des artistes
Interrogé par l’AFP, Philippe Garrel a expliqué que le destin des artistes est incertain. Il a déclaré que la réussite n’est pas nécessairement liée au talent, et que c’est ce qui rend l’art si merveilleux. Il a ajouté qu’il était très heureux sur le plateau, car il tournait avec ses enfants. Philippe Garrel a déjà offert des rôles à ses proches auparavant, notamment à Louis dans Les amants réguliers (2005), qui a été très inspiré par la période de Mai 68.