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Accueil » Politique » Médias » Interview d’Edwy Plenel : « Je continuerai toujours à vous échapper en liberté »
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Interview d’Edwy Plenel : « Je continuerai toujours à vous échapper en liberté »

Simon BornsteinPar Simon Bornstein13 février 2023
Interview d'Edwy Plenel : « Je continuerai toujours à vous échapper en liberté »
Interview d'Edwy Plenel : « Je continuerai toujours à vous échapper en liberté »
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Edwy Plenel, le fondateur de Mediapart, nous reçoit au cœur de sa rédaction pour un très long entretien s’éloignant des traditionnelles polémiques le concernant. À travers les questions des origines, du parcours et de la presse, c’est la notion de démocratie qui est ici disséquée jusque dans ses moindres fibres.

Commençons sur la question des origines. Vous avez publié en 2007, un recueil de chroniques, allant du lancement du Monde 2 à votre départ du journal, intitulé Chroniques marranes ; pourquoi, puisque vous ne l’êtes pas, marrane (juif de la péninsule ibérique, ndlr) ?

J’ai choisi ce titre pour expliquer le contexte de ces chroniques. Elles ont été publiées pour accompagner le lancement d’un magazine du Monde (Le Monde 2, ensuite devenu M, le magazine du Monde, ndlr) – qui est aujourd’hui devenu un pur support publicitaire -, à l’époque de la crise qui va m’amener à rompre avec Le Monde, où je menais en interne un combat assez obscur.
(lutte interne avec Alain Minc, publication du livre de Philippe Cohen et Pierre Péant La face cachée du Monde etc., ndlr)

Qu’est-ce qu’un marrane ? C’est quelqu’un qui judaïse en secret. Ça ne renvoie pas seulement à une identité qui devrait être cachée, tout en restant fidèle à sa foi, c’est aussi une position. Refuser une identité fixe, assignée, unique, immobile.

Donc, ces chroniques qui recoupaient cette période peuvent être lues comme des textes où je défends ce qui a toujours été mon idéal démocratique et professionnel. Pendant ces 25 ans où je suis resté au Monde, j’en ai passé dix en position de direction. Durant cette période, dans cette grosse rédaction de 350 personnes, je n’écrivais pas, sauf à travers ces chroniques. Et elles étaient une manière de dire « vous me voyez comme un homme de pouvoir, comme quelqu’un qui dirige ce gros bateau, mais vous ne savez pas qui je suis, qui j’ai été avant. »

« Je ne peins pas l’être, je peins le passage » Montaigne, Les Essais

Mon rapport au journalisme n’est pas un rapport univoque. Ce n’est pas seulement une identité professionnelle, c’est aussi un enjeu démocratique, une engagement dans la cité et ça n’empêche pas d’avoir d’autres curiosités, etc. Donc, c’est une manière de faire un bras d’honneur à ceux qui m’ont étiqueté pendant un moment, tout en voulant ma peau et de leur dire : « je ne suis pas celui que vous croyez et je continuerai toujours à vous échapper en liberté… »

Voilà, le marranisme, c’est : rester fidèle, malgré la contrainte.

Vous avez grandi en Martinique, île à laquelle est aussi très lié votre père ; il vous en reste quoi ?

J’en reviens juste. J’y étais pendant quinze jours pour la célébration des quatre-vingt dix ans de mon père (Alain Plenel, ancien recteur de la Martinique, révoqué après son opposition au général de Gaulle en 1959, ndlr). La Martinique, ses élus, le Conseil général, les médias, lui ont rendu hommage. C’est assez bizarre, cet homme inconnu ici, qui ne vit plus en France, est un héros national sur ce petit territoire, pour trois raisons. Pour son engagement dans son travail d’administrateur, sur la question éducative, etc. Mais ce sont les deux autres raisons qui sont plus singulières. D’abord avoir dit « non ». Ensuite, s’être déplacé dans une sorte de transgression.

Il a dit un « non » de principe. Il y a eu des émeutes et une répression violente après un incident raciste en 1959 qui a vu des collégiens tués. Et cet homme qui était un haut fonctionnaire a dit : « Je ne représente pas ceux qui ont tué. Je représente une autre France ». Il a fait le choix de l’imprudence, plutôt que le choix de la carrière. L’autre aspect très important a été le « déplacement », le fait de montrer qu’on est pas dans une identité fixe et immobile, qu’on peut  être changé par l’autre.

Ayant passé mon enfance en Martinique et mon adolescence en Algérie, j’ai coutume de dire que ces pays-là ont fait ce que je suis. Les peuples de ces pays-là, leur cause, leur histoire m’ont « déplacé », m’ont « transformé ». Mon paradoxe aujourd’hui, c’est de revenir de Martinique où mon père a été honoré du prix Carbet, et de partir le week-end prochain à Alger, où on me remet un prix international de journalisme (le prix Omar Ourtilane, du nom du rédacteur en chef du quotidien El Khabar assassiné en 1995, ndlr) et de me dire, en souriant, que nul n’est prophète en son pays et que ce sont ces pays qui nous rendent cette affection. Je ne théorise pas plus, c’est aussi vieux que Montaigne : « Je ne peins pas l’être, je peins le passage », « Tout honnête homme est un homme mêlé », etc. ; si vous prenez toutes les images qui figurent dans Les Essais, elles traduisent le déplacement, le mouvement, etc.

Justement sur cette question, une bonne partie de l’Europe s’est mise à décréter l’échec du multiculturalisme, croyez-vous que ceux qui le pensent se trompent ?

Je n’ai jamais repris l’expression « multiculturel ». C’est une expression qui voudrait que d’une identité unique on fait une autre boîte qui sera créée à partir d’addition d’identités. De la même manière que j’ai compris en dialoguant avec Édouard Glissant, sa méfiance pour le mot « métissage ». C’est une autre manière de dire qu’on fait une identité à partir d’une autre. C’est pour cela qu’il a inventé le mot « créolisation ».

En France, nous avons un rapport traumatique aux peuples que nous avons colonisé. Il y a chez certains, comme Renaud Camus ou Richard Millet, ce basculement de ces gens qui sont dans une crispation maurrassienne, identitaire, barressienne : la terre, les morts, qui est une pure construction idéologique, une négation du réel.

Je dis souvent que je suis un Breton d’outre-mer. Regardez, on dit que quelqu’un qui parle mal le français qu’il « baragouine ». D’où vient ce verbe, baragouiner ? Ça vient des travailleurs bretons qui ne parlaient pas un mot de Français, qui venait du « tiers-monde » de ce pays à travers, finalement, la première migration intérieure. Ils venaient à la ville et il demandaient du pain, « bara », et du vin « gwin ». Voilà ! Je dis juste que l’imaginaire que je défends et que je retrouve dans ce chaudron de la globalisation qu’a été la Caraïbe, de la conquête et de la traite, – d’où l’importance de l’œuvre d’Édouard Glissant autour du concept de Tout Monde, de l’identité-relation etc. -, n’est pas un imaginaire qui est derrière nous, mais qui est au contraire devant nous.

Par exemple, aux États-Unis, sans naïveté, oui, il y a de la violence, il y a du racisme, des ventes d’armes, de la folie meurtrière, de la passion identitaire, mais, en même temps, avec l’élection de Barack Obama, ce pays montre comment il est dans cette position d’assumer un rapport au monde d’une nation qui n’a jamais été colonisatrice et qui est créolisée.

« En clair, le débat sur le communautarisme français s’illustre dans le terrible mot colonial d’assimilation, qui est la disparition de l’autre. »

Mais pourtant c’est une nation qui fait la part belle à un certain communautarisme, davantage qu’à la notion de communauté, non ?

Oui… (perplexe) Quand vous écoutez Obama, vous entendez une façon de faire UN au pluriel. Quand on parle du communautarisme américain, on parle de quoi ? Du communautarisme au fin fond du Texas, à New York ? Ça n’a pas de sens, la société américaine est autrement plus complexe que ça.

En clair, le débat sur le communautarisme français s’illustre dans le terrible mot colonial d’assimilation, qui est la disparition de l’autre. C’est un mot que l’on retrouve par rapport à nos compatriotes, j’insiste, d’origine, de culture ou de religion musulmane, qui ont été longtemps invisibles. Ils travaillaient, mais on ne les voyait pas. Aujourd’hui, ils sont là. Leurs enfants disent : « on est visibles ». Et certains, pour marquer cette visibilité vont dire : « et bien moi, je me mets un foulard sur la tête ». Ils s’affirment comme jadis les Bretons ont revendiqué : « je suis Breton », pareil pour les Occitans, les Basques… Et maintenant, regardez les unes du Point, celles de l’Express. On leur dit, au contraire, « cachez-vous, disparaissez ». C’est cela l’assimilation, on leur dit : « ne soyez pas vous ».

Nous avons la particularité en France d’être issus d’un brassage immense, qui concerne les régions intérieures, qui concerne les Caraïbes, qui concerne les Belges, les Italiens, les Portugais, les Espagnols, l’Europe Centrale et ses communautés juives, qui concerne l’Afrique du Nord et l’Afrique en général. On fait quoi de tout cela ? Au moment où nous savons que nous allons décrocher du monde en termes de puissance, que nous savons que nous ne donnerons plus le « la » du monde, nous devons accepter d’être nous-mêmes sans être les plus forts, nous devons faire une force de notre lien unique au monde qui fait que la France est à la fois la fille ainée de l’Église, le pays de l’édit de Nantes, le pays de la laïcité, mais aussi celui qui a la plus forte communauté juive d’Europe, qui a la plus forte proportion de nationaux musulmans par rapport aux autres pays européens… C’est une immense force.

D’accord, mais ce décrochage de l’influence de la France, qui est incontestable, tout autant que le tableau des origines que vous dressez, sont à la base de la crispation dont vous parlez. Que faut-il faire ?

Mais nous avons une révolution culturelle à faire sur les mots, enfin ! Regardez le discours que l’on emploie : « la croissance, la puissance, l’Europe forteresse etc., etc. ». Serait-on incapables d’être nous-mêmes sans être puissants ? Regardez l’exemple des deux derniers pays à avoir eu des colonies directes dans les années 1960/1970, c’étaient la France et le Portugal. Le Portugal avait des colonies directes avec des guerres très violentes. Pourtant, la décolonisation portugaise, à la différence de la nôtre, provoque une démocratisation du pays. Et ce sont les militaires qui étaient amenés à faire les guerres coloniales qui renversent la dictature. Alors que chez nous, ce sont les militaires que l’on a envoyé faire la guerre qui ont essayé de renverser la République.

Alors, qui pour porter cette révolution politiquement et par quels moyens la mener ?

Moi, je ne cherche personne, je sais seulement ce que je fais. Par exemple, je me souviens que ça a choqué quand en 2010, j’ai dit que Nicolas Sarkozy était un délinquant constitutionnel. Je l’ai écrit après le discours de Grenoble, parce que la définition du rôle du président de la République dans la constitution est justement qu’il en est le gardien. Or notre constitution affirme dans son préambule, que la République ne fait pas de distinction selon « l’origine, la race, la religion » et qu’elle respecte toutes les croyances. Simplement énoncer ceci appelle deux observations :

  • D’une part qu’on y est pas et de toute évidence ;
  • D’autre part que cette inscription dans la constitution signifie que lorsque l’on discrimine selon l’origine, la religion et l’apparence, on commence à filer un très mauvais coton.

Alors, l’Histoire n’est jamais écrite et je ne vais pas convoquer ses cadavres sur le dos de tel ou tel écrivain qui se met dans une posture nihiliste de déclin, de fin de civilisation. Mais cette alerte, il faut l’entendre et avoir une totale vigilance. Et ça n’a rien de politiquement correct de dire cela. Ceux qui prétendent que cela l’est ne cherchent rien d’autre que remettre au goût du jour des idéologies dont nous savons combien elle sont été meurtrières.

Je ne vous prête pas d’ambition électorale, mais Mediapart est-il uniquement un projet journalistique ou aussi un projet politique, comme semblait le montrer votre engagement fort contre Sarkozy ?

Mediapart est un projet journalistique, ce qui signifie qu’il marche sur deux jambes. C’est un projet professionnel d’un côté, et un projet démocratique de l’autre. Les fondateurs de Mediapart ne pensent pas le journalisme indépendamment de sa responsabilité sociale. C’est-à-dire, fournir des informations d’intérêt public aux citoyens pour qu’ils soient libres et autonomes dans leurs choix. Ce qui signifie que notre première loyauté est à l’égard des citoyens, que notre première obligation, est la vérité, et notre première discipline, la vérification.

Après, dans ce projet professionnel, il y a un autre aspect qui est : comment la révolution numérique nous permet, contrairement à ce que beaucoup ont pensé, de défendre notre tradition professionnelle avec une plus grande jeunesse, une plus grande vitalité et de la rénover ? Mediapart c’est l’alliance d’une tradition et d’une modernité.

« Jusqu’en 2009, les conférences de presse de Sarkozy se déroulaient avec applaudissements et rires aux bons mots du président. »

Aujourd’hui, après avoir longtemps combattu Nicolas Sarkozy, vous vous montrez très critique envers le gouvernement, doutant à certains égards de son engagement à gauche, tout comme vous êtes particulièrement remonté contre Manuel Valls, or, cette expression définit justement très clairement une ligne politique.

Là, vous amalgamez deux types d’articles. Je n’ai pas écrit la même chose sur François Hollande et le gouvernement en général d’un côté et sur Manuel Valls, de l’autre.

Donc, je maintiens ce que j’ai écrit sur Manuel Valls, sur ses écrits où il disait qu’il fallait supprimer le mot socialisme et faire du Sarkozy en mieux, et sur ses actes, dont une partie de la gauche s’est émue, notamment à travers la récente affaire Aurore Martin, qui le positionnent en permanence sur le terrain de l’adversaire au lieu d’être sur celui de l’altérité. Je fais cette précision car, contrairement à ce que vous pensez, je n’ai aucune prétention à définir qui est de droite ou de gauche. Je suis même plutôt d’une école qui pense que ce n’est pas parce qu’on se proclame de gauche qu’on est plus vertueux. Je suis bien placé pour le savoir, après avoir fait toutes les révélations sous la présidence de François Mitterrand. Ce n’est pas parce qu’on se proclame de gauche qu’on est plus principiel. Encore une fois, je le sais, pour être un enfant de la trahison d’une partie de la gauche pendant la guerre d’Algérie. La gauche n’est pas propriétaire de la morale, la gauche n’est pas propriétaire de la vertu. Elle a en revanche une histoire par rapport à un affrontement social et c’est cela qui la distingue de la droite.

Sur l’actuel gouvernement, cela impose un retour en arrière. Quand Mediapart s’est lancé, nous étions très seuls dans la critique du sarkozysme.

Il y avait Marianne aussi.

Oui, avec Marianne, ce qui prouve bien que nous étions quand même très seuls par rapport à l’ensemble du système médiatique. Jusqu’en 2009, les conférences de presse de Sarkozy se déroulaient avec applaudissements et rires aux bons mots du président. Or, à l’époque, nous ne faisons pas un procès idéologique à monsieur Nicolas Sarkozy, nous faisons du travail factuel, nous nous appuyons sur des faits.

Et plus ça va avancer plus nous allons entrer dans une critique qui va être centrée sur la concrétisation de cette hyperprésidence, cette concentration monstrueuse du pouvoir, etc.

Aujourd’hui, nous avons un nouveau pouvoir qui n’a pas une identité aussi univoque que le précédent. C’est pour une bonne raison que Sarkozy disait « je suis tout, je fais tout ». L’actuel pouvoir est plus dilué, plus complexe, plus contradictoire. Nous l’observons et effectivement, nous ne ratons aucun moment où il ne tient pas ses promesses, c’est notre rôle, celui de chien de garde de la démocratie. Et nous pointons surtout ce qui relève de la question démocratique, qui ne coûte pas d’argent, mais qui est essentiel pour créer une dynamique dans la société.

« Les pigeons, ou quand un simple battement d’aile de ces rapaces qui veulent seulement vendre leur entreprise au lieu de créer de la richesse, fait plier le gouvernement. »

Notre position, c’est que nous estimions légitime l’alternance, mais que nous pensions qu’aucune famille politique n’en est propriétaire et que la crise actuelle appelle davantage une alternative, c’est à dire un changement de logique. Ainsi, le principal reproche que je pourrais faire au gouvernement, c’est d’avoir renoncé à mobiliser ceux qui l’ont élu et de ne se préoccuper que de rassurer ses adversaires.

D’accord, mais excusez-moi, il y a un moment où vous dites « trahison » !

Non, je ne l’ai pas dit ! J’ai juste dit « reniement » sur Manuel Valls. Je n’emploie pas ces mots guerriers, je ne suis pas en guerre ! Peut-être que le mot est employé par d’autres à Mediapart, mais pas par moi… Et ici, personne n’écrit sur ordre !

Je dis juste que François Hollande a notamment gagné en désignant un adversaire, la finance, et en disant « il faut rendre la démocratie qui a été confisquée », et ce sont les deux leviers de sa victoire. Personne n’a cru qu’il ferait des miracles sur l’Europe ou sur la crise. Je dis juste qu’il y a deux absences : par rapport à la finance, et la démocratie.

Par exemple, sur les paradis fiscaux, et j’y ai consacré un grand article, pourquoi ne fait-il pas comme les USA vis-à-vis de la Suisse ? 25 500 milliards, c’est le montant des avoirs financiers hébergés dans les paradis fiscaux ! Plus que le PIB réunit des USA et du Japon ! Et j’ai parlé de cette question de la finance par rapport à Bernard Arnaud, par rapport aux pigeons, quand un simple battement d’aile de ces rapaces qui veulent seulement vendre leur entreprise au lieu de créer de la richesse, fait plier le gouvernement.

Vous savez, je suis d’une école qui n’a pas d’étiquette. François Mauriac, un chrétien, prix Nobel de littérature, membre de l’Académie française, a été une conscience vigilante sur la question coloniale dans les années 1950. Dans une de ses chroniques, il écrit : « Je doute s’il existe pour la presse un crime d’indiscrétion. Mais il existe un crime de silence. Le jour du règlement de comptes, nous ne serons pas accusés d’avoir parlé mais de nous être tus ».

Oui, mais vous savez bien que le fonctionnement des médias a changé, que l’analyse est parfois aussi caricaturale que lapidaire, et que vous n’échapperez pas à la critique de faire le jeu de la droite dans la manière dont vous jugez le gouvernement.

Nous ne devons pas être jugés sur d’autres choses que les faits et les informations. C’est ce que je dis à mes étudiants ou dans mes conférences. C’est le seul enjeu. La plupart des journaux et c’est une raison de la crise, prennent leur agenda du côté de l’opinion, sur des vérités d’opinion qui peuvent être aussi raisonnables que folles. Et un monde où il n’y a que des vérités d’opinion, n’est plus un monde commun. Pour que ce soit le cas, il faut seulement mettre au cœur du débat des vérités de fait.

« Tout à été fait pour me créer une « légende noire » par ceux qui ont écrit à mon propos. »

Le malentendu de l’époque où j’ai animé la rédaction du Monde vient de ce que je disais (« moi, j’ai mes convictions, mais je vous demande d’abord de penser aux lecteurs »), ce qui signifiait ne pas ménager les uns et les autres. Notre première loyauté, ce n’est pas vis-à-vis de celui qui vous emploie, ce n’est pas vis-à-vis des pouvoirs publics, c’est vis-à-vis du lecteur. Moi, j’ai toujours défendu cela et je voudrais que l’on dissocie ce que je défends professionnellement, être au rendez-vous des lecteurs et de l’information, et ce que je pense personnellement. Je n’ai jamais demandé à personne de suivre ce que je défends dans mes éditoriaux. Une des crises qui frappe la presse, celle de l’offre, et qui est aussi liée à la nature des propriétaires actuels des journaux, mais aussi aux rédactions qui ne se sont pas battues, c’est de ne pas se dire « qu’est-ce qui s’est passé ?», mais de se dire « qu’est-ce que j’en pense  ?».

On a souvent mêlé votre nom, au dépassement de la frontière entre pouvoir et contre-pouvoir, et au « journalisme de connivence ». Certains, comme Giesbert d’ailleurs, revendiquent ce journalisme, d’autres pensent que c’est incompatible. Avec le recul d’aujourd’hui, vous en pensez quoi ?

Tout à été fait pour me créer une « légende noire » par la plupart de ceux qui ont écrit à mon propos, et tout le monde a oublié comment je suis devenu rédacteur en chef du Monde. Je le deviens alors que je suis vice-président de la Société des rédacteurs. À ce moment, garant de l’indépendance du journal, nous renversons un directeur (Jacques Lesourne, ndlr…) qu’Alain Minc nous a imposé.

Nous renversons ce personnage dont nous considérons qu’il n’a pas de projet, qu’il est extérieur à nos métiers. Puis nous faisons un projet de la Société des rédacteurs. C’est dans ce contexte que Jean-Marie Colombani devient directeur du Monde et que, presque requis, je gagne mes galons au feu. Je n’ai pas l’ambition d’être directeur. Il y a une nouvelle formule et, à l’usage, le seul qui semble capable de la mener, c’est moi. C’est à la suite de cette situation complexe qu’on me voit comme un homme de pouvoir. Or, c’est une situation accidentelle.

Je fais ce rappel parce qu’en 1994, au moment où je deviens rédacteur en chef, je sors un livre qui s’appelle Un temps de chiens, qui commence justement par la dénonciation explicite de ce journalisme de connivence dont vous parlez, avec des noms, dont celui de Giesbert justement.

Oui, mais justement, il l’assume !

Et qu’est-ce que ça change ? Le journalisme a trois adversaires.

Le premier est le journalisme de gouvernement : qui cherche sa légitimité successivement d’un gouvernement à l’autre. On obtient les confidences de l’un, avant de trahir, puis on passe à l’autre. C’est une vieille histoire française. Le père du journalisme français, Théophraste Renaudot, est enterré où ? À Saint-Germain-l’Auxerrois, l’église des rois de France, à côté du Louvre. Vous dites ça à un journaliste américain, il tombe du ciel. Ce journalisme-là a été mon adversaire depuis toujours. Je suis hors de ce monde, je ne fréquente pas ce monde.

Ensuite, le second, et cet adversaire est le plus dangereux et pour l’instant il a gagné, c’est celui que je nomme, après Hubert Beuve-Méry, le fondateur du Monde, la presse d’industrie. Nous sommes une industrie, mais le problème, c’est quand d’autres industries s’emparent de nos activités à des fins qui sont sans rapport avec l’information. Ce sont des marchands d’armes, des gens de l’import-export, du bâtiment, de la banque… d’où l’enjeu pour Mediapart de reconstruire une société de presse à but non lucratif, indépendante, sanctuarisée.

Le troisième ennemi du journalisme pour moi, afin de relier tous nos thèmes, c’est ce que j’appelle « la société de fiction », qui est bien plus que « la société du spectacle », mais une sorte de déréalisation. Je cite souvent cette phrase de Laurent Solly (directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, avant de devenir directeur général du groupe TF1, ndlr) : « La réalité n’a aucune importance, il n’y a que la perception qui compte ». Ce n’est pas seulement une déclaration de guerre au journalisme, qui a la réalité comme matériau premier, mais surtout à la démocratie. Si vous considérez ces trois ennemis en négatif, vous savez ce qu’il vous reste à faire comme journalisme.

Sur un sujet connexe, durant l’affaire DSK, on a établi de nombreuses comparaisons entre la pratique anglo-saxonne du journalisme, notamment dans le rapport à la vie privée (tabou ici), et avec les pouvoirs (fréquents). Quel est votre regard là-dessus ?

La question n’est pas celle de la presse ici, c’est celle de la culture démocratique. Le New York Times est peut-être un excellent journal, mais il a cru au mensonge d’État qui a amené la guerre en Irak et nous, nous n’y avons pas cru. Il n’empêche que l’opinion américaine s’est réveillée quand Seymour Hersh a publié ses révélations en 2004 dans le New Yorker.

« Nous ne sommes que des petits poissons face à des gros requins, dans une mer polluée. »

C’est donc une question de culture. Et la presse n’est pas à part de la société. C’est pourquoi je dis souvent « Nous ne sommes que des petits poissons face à des gros requins, dans une mer polluée », donc occupons-nous de dépolluer la mer. Aussi, je ne pense pas que l’affaire DSK soit le meilleur exemple sur cette question. Rappelez-vous que l’enquête prétendant innocenter DSK, publiée dans la New York Review of Books, est le fait d’un journaliste américain. Donc… Et moi, concernant l’affaire Strauss-Kahn, je suis de ceux qui regrettent totalement qu’il ait eu cet accident. J’aurais totalement préféré qu’il soit candidat tant j’étais convaincu qu’il n’aurait pas gagné la primaire socialiste. Je n’ai jamais pensé à cette folie de croire que quelqu’un qui avait quitté le champ de bataille pendant quatre ans, pouvait arriver en parachute et s’imposer au pays.

Sur cette question du journalisme, je préfère débattre du point de vue des citoyens et pas des professionnels. Et là, il y a en effet une vraie grande différence historique de culture entre les deux pays. Ça vient de très loin. L’article de la Déclaration française des droits de l’Homme et du citoyen qui embrasse la liberté de la presse, énonce cette liberté et la contraint aussitôt par un « sauf ». (« Tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la Loi », ndlr)

En France, dans une locale, en PQR, le moindre journaliste, qu’il fouine, qu’il cherche, s’entendra dire par le baron local : « moi je suis élu, qui êtes-vous, vous ? 

On ne peut pas énoncer un principe fondamental en y ajoutant un « sauf ». Alors que le principe du 1er amendement de la Constitution américaine est justement « Le Congrès ne fera aucune loi (…) qui restreigne la liberté d’expression, ni la liberté de la presse… ». En clair, il y a un illibéralisme politique français, au sens politique, qui traverse aussi bien la gauche que la droite par rapport à ce droit fondamental de la presse. On est loin du discours de Victor Hugo, sous la IIe République, où il dit en substance « la souveraineté du peuple, ce sont deux choses. D’un côté la liberté de la presse, de l’autre, le droit de vote ». Or en France, dans une locale, en PQR (presse quotidienne régionale, ndlr), le moindre journaliste, qu’il fouine, qu’il cherche, s’entendra dire par le baron local : « moi je suis élu, qui êtes-vous, vous ? »

Le problème n’est donc pas d’idéaliser la presse américaine. Elle a Murdoch, Fox News, des saloperies, des mensonges, mais il n’y a qu’en France qu’on admet que l’ensemble de nos médias privés soient la propriété de gens qui n’ont aucun intérêt à ce qu’ils soient rentables et, de l’autre côté, qu’ils soient les plus subventionnés par l’État.

« Je pense que la France est une démocratie de basse intensité. »

Je pense que la France est une démocratie de basse intensité. Il faut poser à toute la société, aux journalistes comme aux citoyens, la question de la culture démocratique, parce que les journalistes ont aussi une grande responsabilité dans tout cela, pas seulement les patrons. Nous n’avons que cette bouée de sauvetage dans les temps actuels.

Vous dites souvent : « l’information a plus de valeur que le commentaire ». Pouvez-vous approfondir ?

Dans le recueil Le journaliste et le sociologue, Robert Park, qui fut longtemps journaliste avant de fonder l’école de sociologie de Chicago, a écrit qu’un journaliste, s’il apporte des informations d’intérêt public qui étonnent les gens, qui les font bouger, qui les surprennent, qui interpellent les pouvoirs, est un réformateur beaucoup plus efficace qu’un éditorialiste qui trône en chair et tempête depuis elle. Or, vous voyez bien qu’aujourd’hui, dans le système médiatique global, les éditorialistes ont plus leur place que ce journalisme-là.

Justement, le concept Mediapart est fondé sur de la révélation, de l’enquête, il s’appuie par ailleurs sur un modèle économique particulier en appelant aux seuls abonnements, ne produit-il pas l’effet pervers de chercher le scoop a tout prix ?

Non !

Il n’y a vraiment pas ce risque ?

Il y a toujours le risque d’aller trop vite, dans tous les métiers. Mais nous ici… Je ne compte pas les exemples où nous avons attendu, retardé, etc. Nous n’appuyons sur le bouton que quand nous sommes sûrs que c’est prêt. Mediapart, ce sont trois choses et c’est très important de le dire.

Premièrement, l’indépendance. Deuxièmement, la qualité et cela rejoint votre question. Pour moi, le journalisme ce sont trois genres, même s’il y a des genres annexes comme ce que nous faisons-là, à savoir l’entretien, mais ces modes sont intégrés dans les trois genres. Bref, ces trois genres sont « j’ai été voir », soit le reportage, « j’ai cherché, trouvé, recoupé », soit l’enquête, « je mets en perspective », c’est l’analyse. Troisièmement, le public. C’est la démarche participative de Mediapart.

L’idée de départ était de construire un public et pas une audience. Le public dit : « c’est mon journal », il est l’inverse de la foule, de la masse anonyme, de l’audience. Un public concerné, impliqué, qui crée la relation.

Mediapart, ce sont ces trois choses-là et elles rejoignent pour moi un mot d’où découle le modèle économique, le mot « valeur ». Valeur de l’indépendance, valeur de la qualité des contenus et valeur du public. Du coup, le modèle économique, qui était fait à contre-courant quand personne ne croyait à la presse payante sur le web, portait cette conviction qu’il était possible d’imposer un média de destination, un journal où l’on s’arrête. Et même s’il est payant, il n’est pas fermé, la partie Club est ouverte, la Revue du web vous permet d’aller sur des liens… Donc, oui, l’image de Mediapart est autour de l’investigation, parce que c’est ce qui a fait parler de nous. Mais supposons que dans dix ans, ce que j’espère, Mediapart devient le premier journal de référence du XXIe siècle créé sur le web, on parlera de nos scoops, mais autant de tel ou tel reportage, de telle ou telle analyse…

Malgré l’exemple de votre modèle économique autofinancé, et d’autres aux États-Unis notamment, de nombreuses voix, comme celle de Dominique Wolton il y a peu de temps, continuent d’affirmer qu’il n’y a pas de viabilité pour la presse sur Internet, pourquoi ?

Oui, notre collègue Fabrice Arfi a répondu à Dominique Wolton et nous lui conseillons d’aller plus souvent sur Internet et voir qu’il y en a un qui marche. Aujourd’hui, Mediapart est le seul média de presse quotidienne web, alors que nous sommes sans publicité, sans subventions et sans mécène aucun, à pouvoir afficher un taux de profit de 11%. Nous avons fait 5 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier et 570 000 euros de résultat net, et 6 millions cette année, avec un résultat avoisinant les 700 000 euros. Bon, nous ne faisons pas ça pour le profit, mais pour construire notre indépendance. Mediapart fait donc la démonstration qu’il est possible de créer de la valeur simplement avec du journalisme.

« Pour moi, la gratuité publicitaire est une bulle qui sera enseignée dans les écoles de management des médias dans quelques années, comme on le fait de la bulle financière. »

Pourquoi les autres n’y arrivent pas ?

Parce qu’ils ont accepté cette vulgate folle de ce que j’appelle « la gratuité marchande », l’illusion de la gratuité publicitaire. Pour moi, c’est une bulle qui sera enseignée comme une erreur historique dans les écoles de management des médias dans quelques années, comme on le fait de la bulle financière. C’est une bulle spéculative qui n’a pas créé de valeur, mais a accompagné une destruction de valeur. Mais je ne pense pas pour autant qu’il y ait un modèle unique.

Le modèle par abonnement qui est le vôtre, ne serait-il pas plus juste et démocratique si au lieu de réclamer un tarif unique de 9 euros par mois, ce qui n’est pas négligeable, il s’appuyait sur les capacités financières des lecteurs, un peu sur le modèle : « donnez ce que vous voulez » ?

On a établi notre tarif avec un doigt mouillé, on jette un caillou et on voit s’il fait des ronds dans l’eau. Mais on a dit, « toujours en-dessous de la barre symbolique des 10 euros ». Aujourd’hui, nous sommes les moins chers et tous les autres ont tiré les prix vers le haut. Mais nous faisons confiance à nos lecteurs, sachant que nous avons aussi un abonnement à 5 euros pour les moins de 25 ans et les sans emploi. Ensuite nous ne faisons pas la chasse aux multi-usages de l’abonnement. Dans l’environnement actuel, Mediapart est totalement avantageux pour le citoyen.

Derrière ce prix de départ, il y a aussi l’ADN de Mediapart, qui considère que l’indépendance à un coût : « vous payez ce en quoi vous avez confiance ».

Oui, mais avec votre modèle, Bernard Arnault paye son abonnement le même prix que moi…

Oui, mais je ne veux pas commencer à faire une discrimination positive ou négative en demandant à chacun en fonction de ses moyens. En revanche notre but, à nous les fondateurs, est de laisser ensuite ce journal à ceux qui y travaillent et d’en faire une entreprise en autocontrôle, qui ne dépend que de ses lecteurs. C’est pourquoi je dis qu’il s’agit d’une entreprise à but non lucratif. Supposez qu’un jour Mediapart atteigne 100 ou 150 000 abonnés (il en a aujourd’hui 60 000, ndlr) et qu’il devienne un immense succès, on pourra dire « on va baisser notre abonnement ». Mais aujourd’hui, je suis encore en train de construire notre indépendance et d’en convaincre nos lecteurs.

En plus de Mediapart, vous avez lancé Frenchleaks, qui contrairement aux autres interfaces d’open data, permet de faire un aller-retour permanent entre les données brutes et les articles qui ont été tirés de leur analyse. Pourquoi ?

C’est vraiment une réflexion démocratique née de nos discussions autour de Wikileaks. Ça nous a fait réfléchir. Wikileaks vient d’activistes du numérique qui théorisent une stratégie du faible au fort.

Comment va-t-on dire que le roi est nu, dépouiller la puissance, sans prendre des armes mais avec des moyens subtils, en la canardant de révélations, d’informations etc. ? Et je pense que l’impact sur la dynamique des révolutions arabes est indissociable de cet événement qui les a précédées… Wikileaks était critiqué aux États-Unis, en Europe, or, et je l’ai vu à l’occasion d’un long voyage au Moyen-Orient et en Asie, mais aussi en lisant ce qui se passait au Brésil, Wikileaks était un héros dans tous ces pays-là. Pas seulement parce qu’il révélait ce qui se passait au États-Unis, mais par cette logique d’ébranlement d’une puissance incontournable. Du coup, on a réfléchi, en tant que journalistes. On a constaté que Wikileaks avait buté sur une difficulté, à savoir la nécessité d’avoir une expertise professionnelle sur le document brut, alors qu’ils nous disaient « mais ces documents n’appartiennent pas qu’aux journalistes, il faut les rendre au public ».

On s’est donc dit : « à partir de ces documents, on fait notre travail journalistique, nos enquêtes, et après un délai de viduité, on les rend au public, comme une base de données ». C’était donc une réflexion démocratique. Le numérique est un lieu de formation continue, d’université populaire formidable. Sans barrière de condition sociale, de diplôme, d’isolement, je peux lire, m’informer, discuter… C’est quelque chose qu’il faut faire vivre, tirer vers le haut et non vers le seul divertissement.

Justement, grâce aux journaux d’investigation numérique, à l’open data et au data journalism, on a d’un côté la possibilité de bénéficier d’une information extraordinairement précise et pointue, et de l’autre les médias mainstream offrent un information de plus en plus mise en scène, fictionnelle et caricaturale. Cela ne crée-t-il pas un fossé avec d’un côté une minorité de citoyens de mieux en mieux informés et de l’autre une majorité de plus en plus manipulée ?

Je crois au contraire que la bulle est du côté de ceux qui nous dirigent, qui vont moins sur Internet et ne considèrent que les médias traditionnels, sans voir ce qui se passe vraiment. On vient de le constater avec le nouveau pouvoir qui a suivi la vieille presse de manière moutonnière sur la taxe Google. Or, sur ce vrai sujet, il y a bien d’autres choses à faire. Or, aucun ministre n’est venu à notre Journée de la presse en ligne, et aucune de nos propositions n’a été reprise alors qu’elles sont autrement essentielles pour « dépolluer la mer ». Donc, je pense que ce sont eux, et non le public, qui ont un train de retard. Comme dit le proverbe chinois (Mao, en réalité, ndlr) : « le poisson pourrit toujours par la tête ».

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Simon Bornstein
Simon Bornstein

Simon Bornstein est un étudiant en journalisme et auteur à succès. Né à Montréal, Canada, Simon a grandi dans une famille où l'on se passionnait pour l'écriture et le journalisme. Il a commencé à écrire à l'âge de dix ans et a publié son premier article à l'âge de seize ans dans un journal local. Après avoir obtenu son diplôme de journalisme de l'Université McGill, il a déménagé à Toronto en 2018 pour poursuivre ses études. Il a été accepté à l'école de journalisme Ryerson University, où il a pu étudier le journalisme de profondeur et le journalisme numérique. Lors de ses études, Simon a réalisé plusieurs projets, dont un mémoire sur l'utilisation des réseaux sociaux par les médias.

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