42mag.fr42mag.fr
  • À la une
  • Actualités
    • High-tech
    • People
    • Divertissement
    • Insolite
  • Politique
    • Économie
    • Écologie
    • France
    • Monde
    • Médias
    • Sciences et futur
    • Hack
  • Culture
    • Arts et littérature
    • Cinéma
    • Musique
    • Loisirs
    • Pensée
    • Sport
  • Bon à savoir
    • Automobile
    • Bricolage
    • Cuisine
    • Pratique
    • Santé
    • Le saviez-vous ?
    • Études
    • Records
  • Découvertes
    • Geekeries
    • Humour
    • Fun
    • Blagues & histoires drôles
    • Jeux
    • Vidéos
    • Interviews
    • Shopping geek & WTF
RSS Facebook Twitter YouTube
samedi 1 avril - 6 h 03 min
  • Accueil
  • Qui sommes-nous ?
  • Contact
RSS Facebook Twitter YouTube
Contribuer
42mag.fr42mag.fr
Newsletter
  • À la une
  • Actualités
    • High-tech
    • People
    • Divertissement
    • Insolite
  • Politique
    • Économie
    • Écologie
    • France
    • Monde
    • Médias
    • Sciences et futur
    • Hack
  • Culture
    • Arts et littérature
    • Cinéma
    • Musique
    • Loisirs
    • Pensée
    • Sport
  • Bon à savoir
    • Automobile
    • Bricolage
    • Cuisine
    • Pratique
    • Santé
    • Le saviez-vous ?
    • Études
    • Records
  • Découvertes
    • Geekeries
    • Humour
    • Fun
    • Blagues & histoires drôles
    • Jeux
    • Vidéos
    • Interviews
    • Shopping geek & WTF
42mag.fr42mag.fr
Accueil » Culture » Arts et littérature » Orwell, le socialisme sur le quai de Wigan
À la une Arts et littérature Culture

Orwell, le socialisme sur le quai de Wigan

Simon BornsteinPar Simon Bornstein21 février 2023
Orwell, le socialisme sur le quai de Wigan
Orwell, le socialisme sur le quai de Wigan
Partager
Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email WhatsApp

Si Orwell semblait prendre en horreur la politique qu’il accusait violemment de n’être que pourvoyeuse de violence et de mensonge, c’est qu’en fait il plaçait la plus haute politique en marge de l’action, ou plutôt en amont, là où se tissent les liens qui font la conscience d’un peuple. C’est précisément la tâche à laquelle s’évertuait Orwell : celle de montrer cette nécessité de l’éclosion d’une véritable conscience sociale, et non pas d’un esprit réduit à l’état de gramophone.

Il lui semblait en effet urgent de mettre en exergue l’ensemble de sentiments moraux et sociaux égalitaires comme profondément enracinés dans l’existence humaine. Les textes d’Orwell renvoient tous en filigrane à des interrogations sur l’essence de l’homme et sur la possibilité même d’accomplir dignement toute vie humaine. Et « l’on commençait par se demander : Qu’est-ce que l’homme ? Quels sont ses besoins ? Comment peut-il le mieux s’exprimer ? ». Si pour Orwell, l’homme a besoin de chaleur, de vie sociale, de confort et de sécurité, tout autant que de travail créatif et de sens du merveilleux, il reste toutefois dans cette première moitié du vingtième siècle, un long chemin à parcourir pour prétendre instaurer une quelconque égalité sociale.

« Cet espace intermédiaire de reconnaissance sincère où les classes moyennes ni n’encensent, ni ne tolèrent, ni ne renient les classes subalternes. »

Le Quai de Wigan est certainement l’œuvre qui transcrit le plus fidèlement ce désir d’Orwell d’affaiblir, et plus encore, d’abolir la domination des classes, en raison même de cette dialectique sous-jacente entre deux mondes antagonistes. Il part de ce constat : « Notre civilisation est fondée sur le charbon ». C’est en effet sur les épaules du mineur, sorte de « cariatide crasseuse », que repose presque tout ce qui n’est pas crasseux. En outre, « il est probable que la plupart des gens préféreraient ne jamais en entendre parler. Pourtant, c’est la contrepartie obligée de notre monde d’en haut. La quasi totalité des activités auxquelles nous nous livrons, qu’il s’agisse de manger une glace ou de traverser l’Atlantique, de cuire un pain ou d’écrire un roman, suppose – directement ou indirectement – l’emploi du charbon. […] Pour que le pape puisse dénoncer le péril bolchevik, pour que les foules puissent continuer à assister aux matches de cricket, pour que les poètes délicats puissent continuer à fixer leur nombril, il faut que le charbon soit là ». La démocratie réellement existante contient ainsi en son sein une économie sacrificielle, mais surtout un des plus incroyables systèmes de castes.

Pour Orwell, c’est précisément dans cet entre-deux que devrait émerger le peuple, dans cet espace intermédiaire de reconnaissance sincère où les classes moyennes ni n’encensent, ni ne tolèrent, ni ne renient les classes subalternes mais s’efforcent de sentir leurs odeurs, avec honnêteté sans se voiler la face. Il ne s’agit donc pas d’une pitié condescendante envers les pauvres, ce que savent d’ailleurs feindre avec brio les socialistes bourgeois qu’Orwell ne manque pas d’égratigner. Quant aux prolos, il faudrait à la fois qu’ils s’humanisent et qu’ils récusent le snobisme inversé qui rejette, tout en l’enviant, le monde où évoluent ceux qui n’ont jamais eu à travailler de leurs mains.

Bien plus, pour être confronté au monde vrai, il faut que la réalité s’immisce dans la chair : la connaissance est authentique lorsqu’elle se fait expérience. Orwell a en vue cette communion sincère avec les opprimés, qu’on pourrait apparenter à une sorte de réactivation du vivre-ensemble. Ce souci de l’égalité sociale qui transparaît dans chacun de ces textes, nous ramène à cette éclosion nécessaire pour toute société humaine : celle d’une conscience sociale commune qui se tisse entre les hommes. Si auparavant le rapport entre les hommes des classes inférieures et supérieures était vertical, Orwell implore de privilégier une autre dimension, celle du rapport d’horizontalité entre ces derniers abrogeant à terme toute lutte des classes.

Dans ce monde de réforme modeste et de gauche trop propre sur elle, il semble urgent de réactiver cette haine de l’indécence prônée par Orwell.

La décence commune qu’il introduit pourrait presque passer pour naïve : on pourrait la définir simplement comme ce qui se fait et ce qui ne se fait pas. Or cette idée à l’apparence désuète et sans prétention, s’efface au profit d’une politique qui au rebours étend toute sa force et sa domination en imposant des idéologies et des morales bien pensantes. C’est de là que provient l’horreur de la politique d’Orwell qui est en fait liée aux dangers que représentent les théories politiques lorsque celles-ci sont détournées comme instruments de pouvoir et de domination, afin d’assoir un régime totalitaire. Mais sans aller aussi loin, sans sortir de notre socle démocratique et républicain, n’est-il pas nécessaire de s’appuyer sur cette idée d’un homme ordinaire capable de juger ce qui est juste à partir de sa propre expérience, sans se voir dicter une morale préconçue venant d’en haut ? En fait, les questions que n’a de cesse de soulever Orwell sont toujours aussi tangibles : ”comment rester un homme ordinaire, comment conserver sa capacité de se fier à son expérience et à son jugement, comment préserver son sens du réel et son sens moral ?”

« Le Parti vous disait de rejeter le témoignage de vos yeux et de vos oreilles. C’était son commandement ultime, et le plus essentiel. Le cœur de Winston défaillit quand il pensa à l’énorme puissance déployée contre lui, à la facilité avec laquelle n’importe quel intellectuel du Parti le vaincrait dans une discussion, aux arguments qu’il serait incapable de comprendre et auxquels il pourrait encore moins répondre Et cependant, c’était lui qui avait raison ! Ils avaient tort, et il avait raison. Il fallait défendre l’évident, le simplet et le vrai. Les truismes sont vrais,cramponne-toi à cela. Le monde matériel existe, ses lois ne changent pas. Les pierres sont dures, l’eau est humide, et les objets qu’on lâche tombent vers le centre de la terre.. Avec le sentiment […] qu’il posait un axiome important, il écrivit : La liberté est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Si cela est accordé, le reste suit. » (1984)

Si aujourd’hui la lutte des classes a pratiquement disparu des préoccupations de nos politiques, la clôture sociale est toujours aussi tenace. À l’heure où certains s’enferment dans des quartiers privilégiés afin de s’affranchir de la présence quotidienne des pauvres et des immigrés, d’autres dans les banlieues s’enlisent dans une précarité durable et se replient sur eux-mêmes. Dans ce monde de réforme modeste et de gauche trop propre sur elle, il semble urgent de réactiver cette haine de l’indécence prônée par Orwell.

★★★★★

Article précédent« The Fabelmans » : Spielberg raconte son enfance
Article suivant « Un président ne devrait pas dire ça » : pièce de théâtre sur le pouvoir
Simon Bornstein
Simon Bornstein

Simon Bornstein est un étudiant en journalisme et auteur à succès. Né à Montréal, Canada, Simon a grandi dans une famille où l'on se passionnait pour l'écriture et le journalisme. Il a commencé à écrire à l'âge de dix ans et a publié son premier article à l'âge de seize ans dans un journal local. Après avoir obtenu son diplôme de journalisme de l'Université McGill, il a déménagé à Toronto en 2018 pour poursuivre ses études. Il a été accepté à l'école de journalisme Ryerson University, où il a pu étudier le journalisme de profondeur et le journalisme numérique. Lors de ses études, Simon a réalisé plusieurs projets, dont un mémoire sur l'utilisation des réseaux sociaux par les médias.

Vous aimerez aussi :
Stephen Frears déterre Richard III d'Angleterre dans "The Lost King", inspiré de l'histoire vraie de la découvreuse de sa tombe en 2012
                              Objet d'un mystère insondable depuis sa mort, la dépouille de Richard III d'Angleterre (1452-185) était introuvable, jusqu'à ce qu'une passionnée la découvre et se fasse voler sa découverte.
« Stephen Frears explore la découverte 2012 de la tombe de Richard III d’Angleterre dans « The Lost King »
Cinéma : à la découverte de la Cinémathèque française
                              Fondée en 1936, la Cinémathèque française est un temple où sont rassemblés tous les acteurs du 7e art. Les équipes du 12/13 nous emmènent à la découverte de ce lieu mythique.
Cinéma : Découverte de la Cinémathèque française fondée en 1936, temple du 7e art et lieu mythique
Festival de Cannes 2023 : le nouveau film de Martin Scorsese sera présenté dans la sélection officielle
                              Les distributeurs avaient annoncé cette semaine la sortie en salles du film en octobre, avant sa mise en ligne sur la plateforme de streaming d'AppleTV.
Cannes 2023: Le film de Martin Scorsese dans la sélection officielle, sortie en salles Octobre, AppleTV
Combattre la fatigue oculaire : causes, symptômes et conseils
Combattre la fatigue oculaire : causes, symptômes et conseils
Chèque énergie 2023 : plafonds, montants, simulation et dates à connaître
Chèque énergie 2023 : plafonds, montants, simulation et dates à connaître
Apprendre l'anglais aux États-Unis ou au Canada : quel pays choisir ?
Apprendre l’anglais aux États-Unis ou au Canada : quel pays choisir ?
Commenter cet article
Laisser un commentaire Annuler la réponse

À la une
Combattre la fatigue oculaire : causes, symptômes et conseils
Combattre la fatigue oculaire : causes, symptômes et conseils
31 mars 2023
Chèque énergie 2023 : plafonds, montants, simulation et dates à connaître
Chèque énergie 2023 : plafonds, montants, simulation et dates à connaître
31 mars 2023
Apprendre l'anglais aux États-Unis ou au Canada : quel pays choisir ?
Apprendre l’anglais aux États-Unis ou au Canada : quel pays choisir ?
31 mars 2023

Newsletter
42mag.fr

Derniers articles
Ukraine – Boutcha: Macron affirme qu’aucun crime de guerre ou contre l’humanité ne doit être oublié, un an après les « crimes »
1 avril 2023
Sophie Binet dirige la CGT, syndicats à Matignon, Zelensky à Boutcha: débat du 31 mars 2023 avec J-F Achilli
1 avril 2023
Enquête ouverte sur Mélenchon pour injure publique envers BRAV-M, confiée à la Brigade de répression de la délinquance. (99 caractères)
1 avril 2023
Andrew Tate, influenceur masculiniste roumain assigné à résidence pour exploitation sexuelle et tromperie.
31 mars 2023
Éducation: Pap Ndiaye admet qu’on doit améliorer la carte scolaire, après le changement de méthode d’Élisabeth Borne
31 mars 2023
42mag

42mag.fr est le webzine de l’actualité insolite et high-tech, mais c’est aussi une source de découverte et d’humour. Geeks, curieux, découvrez chaque jour de nouveaux articles insolites, humoristiques et buzz !

Newsletter
42mag.fr

RSS Facebook Twitter YouTube
Actualités
  • High-tech
  • People
  • Divertissement
  • Insolite
Bon à savoir
  • Études
  • Le saviez-vous ?
  • Records
Découverte
  • Geekeries
  • Humour
  • Fun
  • Blagues & histoires drôles
© 2023 42mag.fr – Toute reproduction interdite
  • À propos
  • Mentions légales
  • Contact

Taper un ou plusieurs mots puis appuyer sur Entrer pour lancer la recherche. Appuyer sur Echap pour annuler.

Newsletter
42mag.fr