Un tronçon de 88 kilomètres de l’A79 entre Sazaret et Digoin utilise la technologie au lieu de péages physiques pour facturer les automobilistes. Mais le système n’est pas sans détracteurs
Les automobilistes ont mis en évidence des problèmes présumés avec la première autoroute de France à introduire un système de péage à flux libre.
L’A79 est un tronçon autoroutier de 88 km entre Sazaret (Allier, Auvergne-Rhône-Alpes) et Digoin (Saône-et-Loire, Bourgogne-Franche-Comté), géré par le réseau autoroutier Autoroute de Liaison Atlantique Europe (ALIAE).
Depuis la fin de 2022, il utilise la technologie pour savoir si les automobilistes ont payé pour utiliser la route, plutôt que des postes de péage physiques.
Crédit : Xavier Chabert / Aliae
On prétend qu’il améliore la fluidité du trafic et est meilleur pour l’environnement car les véhicules consomment moins de carburant en n’ayant pas à s’arrêter à un poste de péage.
Mais les usagers de l’autoroute ont fait part au groupe de consommateurs UFC-QueChoisir des problèmes qu’ils ont rencontrés.
Certains ont dit qu’ils estimaient que les systèmes de paiement n’étaient pas correctement expliqués, tandis que d’autres ont déclaré qu’ils n’étaient pas en mesure de payer en ligne et qu’ils avaient dû appeler le service client.
Une femme, Sylvie, a déclaré : « Il y a très peu d’informations [about how to pay] le long de la route pendant votre voyage. Il faut être très vigilant pour comprendre qu’il faut payer plus tard.
Un autre usager, Christian, s’est dit déçu de ne pas avoir été prévenu suffisamment à l’avance pour pouvoir éviter le tronçon payant de la route en empruntant un autre itinéraire ; alors que Geneviève s’est même retrouvée dans l’incapacité de payer son paiement de 30 cents dû pour l’utilisation de la route.
Dit-elle: « [I was notified] que j’avais commis une infraction passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 90 €. Mais, lorsqu’elle est allée payer en ligne, elle a constaté que le site Web ne fonctionnait pas. Elle a ensuite dû appeler la ligne du service client et a ensuite envoyé un chèque.
Ceux qui ne paient pas s’exposent à une amende de 90 €.
Jean-Claude a fait remarquer que l’option de paiement en personne n’était pas particulièrement efficace. Il a déclaré: «En quoi ce nouveau système est-il plus simple, alors qu’il nécessite un arrêt dans un parking, une perte de temps? Où sont les économies d’énergie quand il faut chercher une place, arrêter le moteur et redémarrer ?

Crédit : Xavier Chabert / Aliae
Comment fonctionne la technologie free-flow ?
La technologie à flux libre supprime les barrières physiques de péage (péage) sur la route. Au lieu de cela, des caméras infrarouges installées sur la route identifient la plaque d’immatriculation et le véhicule, et déclenchent automatiquement le processus de facturation.
Le propriétaire ou le conducteur enregistré de la voiture est facturé, plutôt que le conducteur n’ait à payer physiquement aux postes de péage (bien que le paiement à pied aux machines fixes soit une option, voir ci-dessous).
Les données sont conservées conformément aux lois GDPR et ne stockent pas les données de carte ou les informations de plaque d’immatriculation pour toute autre raison que de facturer le voyage. Les données sont supprimées après le paiement. L’ALIAE ne conserve que les données relatives aux transactions, et ne les stocke pas avec les plaques d’immatriculation identifiantes.

Aliae.com
Quels sont les avantages du free-flow ?
Un système à flux libre présente plusieurs avantages, a déclaré l’ALIAE. Ceux-ci inclus:
- Meilleure fluidité du trafic et moins de risques d’embouteillages ou de retards
- Réduction de la consommation de carburant et des émissions de CO2 (les poids lourds émettent 3,1 kg d’émissions de CO2 supplémentaires à chaque arrêt à une barrière)
- Réduction du stress à l’approche des péages, amélioration de la sécurité et du confort de conduite.
- Moins d’artificialisation des sols (la surface estimée nécessaire pour une barrière de péage est de 16 hectares).

Crédit : Xavier Chabert / Aliae
Comment payez-vous?
Il y a quatre options :
- A l’aide d’un badge de télépéage fixé sur votre véhicule, pour montrer votre abonnement pour une utilisation régulière, avec facturation en fin de mois
- Par abonnement à la plaque d’immatriculation. Enregistrez votre plaque d’immatriculation et les détails de votre carte sur le site aliae.com. Les paiements sont collectés chaque semaine.
- Via le site Web après avoir utilisé la route. Vous avez 72 heures pour payer après avoir utilisé la route, en saisissant votre numéro de permis et les détails de votre carte sur le site ALIAE.com.
- A l’une des « bornes piétonnes » le long de l’autoroute aux aires de repos et stations-service. Il y en a 16 le long du tronçon autoroutier. Vous pouvez payer par carte bancaire ou en espèces.
Itinéraire accidentogène
La route est souvent utilisée pour des trajets long-courriers de la côte atlantique française vers l’Allemagne, la Suisse et l’Italie, via le centre de la France. Chaque jour, il est emprunté par 10 000 à 15 000 véhicules dont 40 % de poids lourds.
L’ALIAE affirme que le nouveau système vise à rendre l’itinéraire plus sûr, principalement en réduisant le stress, les embouteillages et la nécessité de s’arrêter et de redémarrer.
C’est une priorité majeure car la route est l’une des plus accidentogènes de France. Entre 2008-2017, 124 personnes sont mortes dans des incidents entre Montmarault et Mâcon.
Le système est déjà utilisé avec succès dans d’autres pays, dont les États-Unis, l’Espagne, l’Autriche, le Brésil, le Chili, la Colombie et l’Inde.
Il est également prévu de déployer le système sur d’autres autoroutes en France dans les prochaines années, notamment l’A13-A14 (prévue pour 2024) et l’A69 (2025).