Elisabeth Borne « a suffisamment ridiculisé le Parlement en employant successivement des articles qui sont les plus inadaptés de notre Constitution », s’insurge le leader du groupe communiste à l’Assemblée nationale, condamnant « le dédain » du gouvernement.
« Nous ne voyons pas trop à quoi cela peut servir », a exprimé jeudi 30 mars sur 42mag.fr André Chassaigne, député PCF, président du groupe, la Gauche démocrate et républicaine (GDR) à l’Assemblée nationale, alors que le PCF et La France insoumise ont annoncé jeudi qu’ils ne se rendraient pas à Matignon la semaine prochaine où Elisabeth Borne souhaitait les accueillir. La Première ministre avait annoncé son intention d’inviter l’ensemble des forces politiques pour « apaiser le pays » divisé par la réforme des retraites, mais le PCF et La France insoumise ont décidé de boycotter cette rencontre.
« Elle s’est suffisamment moquée du Parlement en utilisant des articles successifs qui sont les plus régressifs de notre Constitution », s’indigne André Chassaigne qui pointe « le mépris » du gouvernement, « le refus de revenir sur une décision qui a été prise avant même qu’on discute », le fait de « ne pas tenir compte de la colère qui monte dans le pays ». Selon le député, ce sont des « raisons suffisantes pour ne pas aller rencontrer la Première ministre ».
Il faut « demander à rencontrer le président de la République »
Il réitère sa demande du retrait de la réforme des retraites : « On ne changera pas d’avis ». Plutôt que de rencontrer Elisabeth Borne, il propose aux autres groupes de gauche au Sénat et à l’Assemblée nationale de « former un cortège mardi prochain et aller en direction de l’Élysée » et de « demander à rencontrer le président de la République ». Les élus comptent lui remettre un courrier pour répéter « tout ce que nous avons pu dire sur la méthode scandaleuse qui a été utilisée pour faire adopter le projet de loi sans vote du Parlement » et lui « redire de retirer ce projet de loi ».
André Chassaigne explique cette décision par le fait que « dans ce pays, il y a une domination du Parlement et c’est le président de la République qui décide de tout ». « Je ne vois pas pourquoi on irait voir les techniciens, alors que c’est lui l’architecte », conclut-il.