Jeudi dernier, lors des manifestations contre la réforme des retraites, des affrontements ont eu lieu en dehors du cadre de la manifestation proprement dite. La Première ministre s’est exprimée en condamnant fermement ces « violences inacceptables ». Toutefois, sur le plan politique, le gouvernement semble impuissant face à la force des manifestants. Les autorités n’ont pas réussi à contenir les échauffourées et ont été contraintes de constater leur propre incapacité à calmer la colère des opposants à la réforme. Les enjeux politiques de cette situation vont devoir être analysés avec soin pour trouver une solution permettant d’apaiser les tensions. Jean-Rémi Baudot a décortiqué la situation politique actuelle pour y voir plus clair et comprendre les enjeux qui y sont associés.
Les manifestants qui causent des troubles en France
Ces derniers temps, des images de manifestants provoquant des incendies lors de manifestations en France ont été largement diffusées. Ces manifestations, qui sont en dehors de toute organisation syndicale, sont souvent difficiles à contrôler pour les forces de l’ordre. Les petits groupes de manifestants provoquant ces actes de violence sont différents des cortèges de manifestants pacifiques. Ils sont souvent constitués de jeunes inconnus des services de police qui expriment leur colère. Cependant, il y a également des militants d’ultra-gauche, anticapitalistes et très politisés qui protestent contre la réforme des retraites.
Ces militants d’ultra-gauche, qui sont qualifiés de nihilistes, refusent toute contrainte sociale. Leur objectif est la chute du système libéral et capitaliste, et ils ne sont donc pas prêts à arrêter leurs manifestations, même si la réforme des retraites est retirée. L’exécutif se trouve donc dans une impasse, car ils ne peuvent pas apporter de réponse politique à ces mouvements. En effet, aucun argument que le gouvernement pourrait mettre en avant ne serait susceptible de calmer la partie la plus radicale de ces jeunes libertaires.
Le gouvernement cherche à jouer l’apaisement, mais en coulisses, beaucoup pensent que seul le bras de fer avec les forces de l’ordre pourra faire rentrer ces manifestants chez eux. Cette méthode est dangereuse car elle peut conduire à des bavures. De plus, ces mouvements peuvent se perpétuer ou s’éteindre d’eux-mêmes.
Si ces mouvements venaient à s’enliser, le gouvernement pourrait jouer l’opinion publique en invoquant l’autre choix qui est l’ordre. C’est une stratégie que le président Emmanuel Macron a commencé à utiliser. Il a évoqué l’exemple du Capitole américain et du Brésil pour parler de l’importance de l’ordre et de la démocratie. En prenant cette position, il tente de faire oublier que la cause de ces manifestations est la réforme des retraites.