Les partis politiques socialiste, communiste et écologiste, bien qu’ils soient minoritaires, souhaitent limiter le nombre d’amendements déposés pour pouvoir se concentrer sur l’article 7, qui prévoit la baisse de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Ces groupes veulent ainsi s’assurer que le texte sera bien étudié et qu’il ne sera pas négligé. Ils ont donc proposé de limiter le nombre d’amendements afin de pouvoir se concentrer sur cet article clé et de l’examiner pleinement.
et donc des majorités. Or, à la CMP, « la gauche sera minoritaire », prévient Damien Lecomte. « Elle ne disposera pas des moyens nécessaires pour faire adopter ses propositions. » La gauche sénatoriale pourrait tenter de compenser cette faiblesse en s’alliant à des sénateurs non-inscrits, comme ceux de la majorité présidentielle. Mais cette stratégie pourrait s’avérer compliquée. « L’argument de l’unité de la gauche ne passe pas auprès des sénateurs non-inscrits, car leur motivation première est de se rapprocher du pouvoir », explique Damien Lecomte. « L’un des enjeux du Sénat, c’est d’arriver à la CMP en ayant une position la plus forte possible. » Damien Lecomte, docteur en science politique à 42mag.fr Au Sénat, la gauche veut donc mettre toutes les chances de son côté pour peser dans la balance en cas de CMP. Pour cela, elle compte sur le soutien des syndicats et des Français. « Nous ne sommes pas seuls, nous sommes le relais des Français », a rappelé Eliane Assassi, mercredi. « Notre objectif est de faire entendre leur voix et de les représenter. »
Après un débat mouvementé à l’Assemblée nationale, la réforme des retraites arrive au Sénat. La commission a débuté ses discussions mardi et le débat en séance se tiendra à partir du jeudi 2 mars. Si la gauche, qui est minoritaire, souhaite contrer les plans du gouvernement, elle adopte une stratégie différente de celle de La France insoumise à l’Assemblée nationale.
Le calme de l’hémicycle
Le calme qui caractérise le Sénat se distingue de ce qui a été observé au Palais-Bourbon. La différence principale est que La France insoumise n’y est pas présente. Les députés de ce parti se sont opposés de manière très marquée à la réforme, déposant et maintenant plusieurs milliers d’amendements et multipliant les prises de parole. Cette opposition a donné lieu à des incidents, comme le tweet de Thomas Portes ou les propos d’Aurélien Saintoul.
Une stratégie de fond
Les écologistes, les socialistes et les communistes veulent se distinguer de La France insoumise, dont le conseil politique a appelé les sénateurs de la Nupes à tout faire pour empêcher l’adoption de la retraite à 64 ans. Cette phrase a pu agacer la gauche sénatoriale qui a répondu qu’elle ne recevait pas de leçons de personne. Les trois groupes se sont coordonnés pour avancer ensemble face au gouvernement et ont signé une motion référendaire, qui sera déposée vendredi. Cependant, elle n’a que très peu de chances d’aboutir à l’issue de son examen.
Un objectif : l’article 7
La gauche sénatoriale souhaite arriver à l’examen de l’article 7, qui prévoit le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Elle veut éviter l’obstruction parlementaire, tactique qu’elles ont pu reprocher à La France insoumise à l’Assemblée nationale. Les écologistes, socialistes et communistes déposeront moins de 3 000 amendements et souhaitent que les débats tournent autour du fond du texte et non du spectacle. Ils souhaitent également s’appuyer sur la mobilisation sociale et les enquêtes d’