Le parlementaire de la région du Nord avait subi une exclusion le 13 décembre 2022. Pour être réintégré, il devait également s’engager à suivre une formation à propos des violences liées au genre et à la sexualité auprès d’un groupe militant pour les droits des femmes.
« Les conditions de la réintégration d’Adrien Quatennens sont réunies. » Les députés de La France insoumise (LFI) ont voté, mardi 11 avril, pour le retour au sein de leur groupe parlementaire du député du Nord, suspendu depuis quatre mois après sa condamnation pour violences à l’égard de son ex-compagne, indique un communiqué du groupe LFI consulté par 42mag.fr. Pour être plus précis, 45 voix se sont exprimées en faveur de sa réintégration, 15 contre et deux se sont abstenues, ont informé des sources parlementaires à 42mag.fr.
Dans ledit communiqué, on indique que le retour de cet allié de Jean-Luc Mélenchon était subordonné « au suivi d’un stage de responsabilisation auprès d’associations féministes ». « Il ressort des échanges avec Adrien Quatennens que ce dernier est engagé dans un stage, en cours de finalisation, répondant aux critères attendus. Lors de ces échanges, Adrien Quatennens a affirmé regretter les expressions médiatiques qu’il a eues à la suite de sa condamnation », ajoute le communiqué, qui précise qu’Adrien Quatennens « s’est engagé à poursuivre le travail » « entamé ces derniers mois ».
**Une réintégration « inacceptable » pour le PS**
Le député fera son retour jeudi auprès des « insoumis », selon l’entourage de Jean-Luc Mélenchon à France Inter. Adrien Quatennens « continuera comme il le fait depuis son retour dans l’hémicycle à défendre ses textes et amendements dans le cadre du groupe LFI ». « Pour l’heure, aucune prise de parole médiatique n’est envisagée », indique-t-on également de la même source.
Cette décision suscite de vives réactions dans le milieu politique, notamment à gauche. Par voie de communiqué, le Parti socialiste évoque un choix « à la fois inacceptable et incompatible avec les valeurs défendues et portées par la Nupes ». « C’est un mauvais signal envoyé à toutes les femmes » et « une faute politique », ajoute le parti, qui estime que le député du Nord « ne peut plus être membre des instances de la Nupes ».
Europe Ecologie-Les Verts abonde dans le même sens. « EELV réaffirme son engagement dans la lutte contre toutes les formes de violences faites aux femmes. Nous ne souhaitons pas qu’il participe aux instances de la Nupes », écrit le parti sur Twitter.
De son côté, Isabelle Lonvis-Rome, ministre déléguée chargée de l’Egalité femmes-hommes, a déclaré se « poser sérieusement la question sur le maintien d’un député à l’Assemblée nationale ». Interrogée dans la salle des Quatre Colonnes, elle pense que la démission d’Adrien Quatennens « pourrait être un signal positif lancé à l’égard de toutes les femmes », même si elle admet que « la décision lui appartient ».