La Chef du gouvernement était questionnée concernant les déclarations du ministre chargé de la sécurité intérieure, pendant la séance de questions au gouvernement au sein de la chambre haute du Parlement, ce mercredi.
Bien qu’elle exprime du « respect » pour ce que la Ligue des droits de l’homme (LDH) a « incarné » par le passé, la Première ministre Elisabeth Borne a déclaré lors des questions au gouvernement au Sénat, le mercredi 12 avril, qu’elle ne comprenait plus « certaines de ses prises de position ». Toutefois, elle affirme qu’il n’est « pas question de baisser par principe la subvention d’un tel ou untel ».
La Première ministre était interrogée sur des propos du ministre de l’Intérieur qui ont déclenché une polémique sur cette association emblématique et historique, fondée en 1898. Lors d’une audition sur la gestion du maintien de l’ordre pendant les manifestations contre la réforme des retraites et lors du rassemblement contre la « méga-bassine » de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), le 5 avril, Gérald Darmanin s’est interrogé sur les « actions » menées par la LDH dans ce cadre et sur les subventions que l’État lui versait.
« Cette incompréhension n’est pas nouvelle, elle s’est fait jour dans ses ambiguïtés face à l’islamisme radical et elle s’est confortée depuis quelques mois », a ajouté Elisabeth Borne. Elle a souligné que la LDH avait récemment « attaqué un arrêté interdisant le transport d’armes par destination à Sainte-Soline ».
« Comme d’autres acteurs associatifs, la Ligue des droits de l’homme joue son rôle en observant, critiquant et exigeant des réponses des acteurs publics lorsque l’État est mis en cause ; nous écoutons et nous le prenons en compte », a également déclaré Elisabeth Borne.
Réagissant aux propos d’Elisabeth Borne, la LDH a fustigé sur Twitter : « En s’en prenant à elle et instillant le doute, le gouvernement n’innove guère et joue un jeu dangereux pour la démocratie. »
Interrogé par l’AFP, le président de la LDH, Patrick Baudouin, a exprimé sa colère : « L’amalgame que fait Mme Borne me hérisse et me révolte. C’est le combat que j’ai mené à peu près toute ma vie », a-t-il réagi. Il appelle la Première ministre à « apaiser le débat et non envenimer les choses ». « Je ne lui fais pas de procès d’intention mais je trouve qu’elle cède à des petites sirènes qui la font glisser vers des propos qui ne sont pas acceptables à notre égard (…) Je sais que c’est une petite musique qui court du côté de certains de nos adversaires situés plutôt à droite, voire à l’extrême droite », a ajouté le président de la LDH. Dans une pétition publiée mardi sur le site du journal L’Humanité, 1 000 personnalités ont apporté leur soutien à l’association.