Ce matin, Emmanuel Macron accueille les représentants de la Convention citoyenne traitant de la fin de vie, qui lui présenteront leur rapport désormais public. L’éditorial politique est signé Renaud Dély.
Les résultats sont très clairs : 75% des 184 membres citoyens participant à la Convention citoyenne sur la fin de vie se prononcent en faveur de mettre en place une aide active pour mourir, qu’il s’agisse de suicide assisté ou d’euthanasie.
Cependant, le président français n’est pas tenu de suivre cet avis. Il ne dévoilera d’ailleurs pas sa position personnelle immédiatement. Emmanuel Macron devrait plutôt saluer la qualité des travaux effectués et exprimer son souhait de poursuivre le débat dans la société. Il souhaite enclencher ce que l’Élysée appelle « un acte 2 », avec l’objectif de trouver une solution qui fasse consensus.
### Est-il possible de connaître la position d’Emmanuel Macron sur cette question ?
Au cours des six dernières années, la position du président français sur cette question a beaucoup évolué. Il avait d’abord exprimé son soutien à l’euthanasie. Emmanuel Macron avait envoyé des signaux favorables aux associations et aux personnalités qui luttent pour le droit de mourir dans la dignité. L’actrice Line Renaud affirmait même l’avoir convaincu. Cependant, ces derniers mois, il est apparu plus hésitant et a beaucoup consulté les représentants des différentes religions, tous étant farouchement opposés à une évolution de la loi.
Avant d’aborder ce sujet, le gouvernement français veut présenter, avant l’été, un plan ambitieux, une « stratégie décennale », pour le développement des soins palliatifs et garantir un accès légal aux patients sur tout le territoire.
Il est toutefois difficile d’imaginer un statu quo législatif concernant la fin de vie. Après quatre mois de travail intensif, une écrasante majorité de la convention s’est prononcée en faveur d’une aide active à mourir. Leurs membres préviennent l’exécutif : « Il est temps que la voix des citoyens soit pleinement entendue et prise en compte. » De plus, dans tous les sondages, une nette majorité de l’opinion penche dans le même sens.
Alors qu’Emmanuel Macron tente d’imposer sa réforme des retraites contre une majorité de Français, il serait surprenant qu’il se refuses en plus à accepter toute évolution législative sur la fin de vie souhaitée par cette même majorité. Il ne faudrait pas qu’il veuille s’acharner contre l’opinion publique en refusant toute avancée sur cette question cruciale.