L’ensemble Liot, constitué de représentants de diverses tendances politiques, avait soutenu la motion de défiance dont seulement 9 voix faisaient défaut pour renverser le gouvernement suite à l’utilisation du 49.3 concernant la réforme des retraites. L’objectif de cette organisation est de mener à bien des initiatives transpartisanes.
Ne pas venir à bout du gouvernement à neuf voix près après avoir eu recours à l’article 49.3 sur la réforme des retraites a donné une certaine renommée au groupe parlementaire Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires). Il est composé d’une vingtaine de députés issus de divers horizons politiques, et c’est lui qui avait présenté la motion de censure transpartisane le 20 mars dernier. « Les gens nous ont écrit en disant : ‘on veut adhérer à Liot, on veut se présenter aux élections pour Liot’. On a répondu qu’on n’était qu’un groupe parlementaire et donc la réponse, c’est notre association », explique à 42mag.fr Bertrand Pancher, le président du groupe Liot à l’Assemblée nationale.
« On a besoin vraiment de rénover en profondeur notre démocratie. Nous pensons que face à trois blocs dirigés par des personnalités autoritaires, il y a vraiment la place », soutient Bertrand Pancher, président du groupe Liot à l’Assemblée nationale, à 42mag.fr.
Depuis plusieurs mois, Bertrand Pancher et ses collègues députés envisageaient de donner une dimension à leur travail transpartisan sous la forme d’un mouvement. Le succès presque considérable de leur motion de censure leur a donné l’élan nécessaire. Ils ont donc lancé le 29 mars une association baptisée « Utiles », un acronyme pour Ultramarins, Territoires indépendants, Liberté, Écologie et Solidarité, afin de mieux peser sur la vie politique française.
Cette association a pour vocation de rassembler des personnes du centre, de droite, de gauche. L’objectif principal est d’écouter les élus locaux et les citoyens réunis dans des comités participatifs et de faire remonter les bonnes idées. « Une initiative qui vise à faire en sorte que, collectivement, nous soyons capables de réfléchir, de trouver des solutions, n’étant pas forcément d’accord sur tout », explique l’écologiste lilloise Marie-Pierre Bresson, séduite par cette démarche. En bref, aborder la politique à l’envers de ce que fait Emmanuel Macron, renchérit le député de Guadeloupe Olivier Serva : « Ce pouvoir central a oublié qu’il y a une base, il y a des corps intermédiaires, il y a des syndicats, il y a des hommes et des femmes qui ont des idées ».
« Il y a des élus locaux qui ont un vécu, qui ont des spécificités et qu’on ne peut pas les enjamber. On ne peut pas dire que même si l’opinion est majoritaire contre la réforme des retraites, on la fait quand même », affirme Olivier Serva, député de Guadeloupe, à 42mag.fr.
Parmi les élus qui se lancent dans cette aventure, il y a aussi le maire d’Orléans, Serge Grouard, qui vient tout juste de quitter Les Républicains. « Je pense qu’on est dans une situation très dégradée, très tendue. Il faut en sortir et pour cela, il faut que les gens de bonne volonté se retrouvent avec des sensibilités différentes, explique-t-il. S’il y a des maires et des élus locaux qui m’écoutent, ils pourraient dire : ‘Mais on le fait tous les jours !’ Pourquoi ce que l’on fait au quotidien, on ne pourrait pas le faire au niveau national ? ».
Pour le moment, le mouvement ressemble à un patchwork d’élus qui ne se reconnaissent plus dans les autres partis. L’avenir dira s’ils parviennent réellement à se rendre utiles et à apporter des propositions politiques.







