Les plans visent à faciliter l’expulsion des locataires et des squatters qui ne paient pas. Elles s’appliqueraient également aux résidences secondaires
Les députés français doivent voter mardi 4 avril une nouvelle loi qui imposerait des sanctions plus sévères aux squatters illégaux et accélérerait les procédures contre les locataires non payants.
Que dit le projet de loi?
Le projet de loi propose :
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Sanctions allant jusqu’à trois ans de prison et amendes allant jusqu’à 45 000 € pour les squatteurs illégaux
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Par rapport à l’actuel un an de prison et 15 000 € d’amende
Le projet de loi a été présenté par le député Renaissance Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian, également président de la commission des affaires économiques. Il est notamment soutenu par les groupes Renaissance et Horizons (centre-droit).
Il a été adopté en première lecture, gagnant le soutien supplémentaire des députés d’extrême droite, et doit maintenant être voté après une deuxième lecture. S’il est adopté, il deviendra loi.
Le projet de loi s’applique-t-il également aux résidences secondaires ?
Oui, les règles s’appliqueront également en cas de squatters en résidences secondaires, et la procédure « d’expulsion express » sera également disponible pour les logements vides, même s’ils ne disposent pas de mobilier.
M. Kasbarian a déclaré : « J’ai reçu de nombreux témoignages de « petits » propriétaires qui se battent depuis deux, trois, voire quatre ans. De nombreux citoyens sont en colère d’être victimes de squatters ou de locataires non payants. Cela crée un sentiment d’injustice et d’impunité.
Les mêmes sanctions seront dues pour les personnes qui se font passer pour des propriétaires pour sous-louer illégalement un bien.
Que prévoit-il contre les locataires non payants ?
Dans le cadre du nouveau projet de loi, les locataires défaillants feront l’objet d’une résiliation systématique des contrats, sans que les propriétaires aient besoin de poursuivre les locataires en justice. Cependant, si un propriétaire va au tribunal, le juge peut accorder aux locataires une prolongation de paiement.
Le projet de loi réduirait également le délai minimum entre la convocation et l’audition effective de toute affaire judiciaire « de deux mois à un mois », pour accélérer le processus.
Le projet de loi vise également à réduire le délai maximum autorisé entre un juge ordonnant une expulsion, et des locataires devant déménager, où le relogement ne peut avoir lieu immédiatement « dans des conditions normales ».
Actuellement, la période peut varier entre trois mois et trois ans. Le projet de loi propose plutôt de réduire ce délai à « entre deux mois et un an ».
M. Kasabarian a défendu la nécessité de règles plus strictes en déclarant: « La raison pour laquelle les propriétaires demandent autant de garanties, de cautions et de pièces justificatives [from tenants] c’est qu’ils savent que [current] procédures [for eviction] sont tortueux.
Critiques : « Un recul sociétal »
Cependant, le projet de loi a fait l’objet de critiques de la part de certains, en particulier parmi les députés de gauche et les militants pour le logement.
Le week-end dernier à Paris, 350 personnes se sont rassemblées pour manifester contre le projet de loi, dénonçant les expulsions locatives et disant que le projet de loi est susceptible de les faciliter.
Eddie Jacquemart, président du groupement national du logement la confédération nationale du logement, a déclaré à BFMTV que le projet de loi équivalait à un « recul sociétal ». Il a déclaré: «Cette loi criminalisera les locataires et contribuera à la« chasse aux pauvres »orchestrée par [President] Emmanuel Macron.
Le député socialiste Iñaki Echaniz a déclaré que le projet de loi « risquerait d’augmenter le nombre de sans-abri ».