Entre lundi et mercredi, la cheffe du gouvernement multiplie les réunions dans le but de « calmer » les tensions existantes. Toutefois, ces discussions sont évitées par la Nupes et pourraient aboutir à un échange infructueux avec la coalition syndicale.
La semaine d’Élisabeth Borne s’annonce chargée. La Première ministre, à qui Emmanuel Macron a confié la mission d' »élargir la majorité », a invité à Matignon cette semaine l’intersyndicale, les chefs de parti et les présidents de groupe parlementaire. Le gouvernement espère éteindre l’incendie autour de la réforme des retraites, adoptée via le 49.3, alors qu’une onzième journée de mobilisation se profile, jeudi 6 avril. Cependant, l’invitation a été rejetée par l’ensemble des partis de gauche membres de la Nupes. Du côté des syndicats, on menace de claquer la porte. 42mag.fr fait le point sur l’agenda politique des trois prochains jours.
Lundi : Élisabeth Borne reçoit les centristes et les indépendants
D’après le service de presse de la Première ministre, Élisabeth Borne reçoit Christophe Naegelen, co-président du groupe Liot à l’Assemblée nationale, lundi à 13h30, en compagnie d’Hervé Marseille, président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) et du groupe Union centriste au Sénat, ainsi que la sénatrice centriste Valérie Létard.
À 14h30, ce sera au tour de Jean-Claude Requier, président du groupe Rassemblement démocratique et social européen au Sénat, de s’entretenir avec la Première ministre. Laurent Hénart, président du Parti radical, sera pour sa part reçu à 15 heures et Bertrand Pancher, président du groupe Liot à l’Assemblée nationale, à 16h30, précise Matignon.
En revanche, le Parti socialiste ne fera pas le déplacement. Les socialistes rejoignent ainsi les écologistes, La France insoumise et les communistes, qui ont tous décliné l’invitation. Dans son communiqué, le PS explique qu’il ne souhaite « participer à aucune consultation (…) avant de connaître les suites données à la rencontre avec l’intersyndicale prévue le 5 avril ».
Mardi : un rendez-vous avec les écologistes sur le maintien de l’ordre
Si les écologistes ont décliné l’invitation d’Élisabeth Borne pour évoquer l’après-réforme des retraites, refusant de « participer à l’exercice de communication » de la Première ministre, ils ont en revanche obtenu un rendez-vous à Matignon « pour parler du maintien de l’ordre, du climat de violence à l’égard des militants écologistes et du nécessaire apaisement ».
Sur Twitter, Marine Tondelier, la cheffe du parti EELV Marine Tondelier, précise que cette rencontre aura lieu mardi.
Ce même jour, des parlementaires de gauche vont marcher depuis l’Assemblée jusqu’à l’Élysée, à l’initiative des communistes, pour remettre un courrier à Emmanuel Macron. Selon Public Sénat, ils entendent lui demander « solennellement » le retrait de la réforme des retraites. Les 252 députés et sénateurs qui ont signé la proposition de loi demandant un référendum d’initiative partagée (RIP) sur le report de l’âge légal sont invités à se joindre à la manifestation.
Mercredi : la Première ministre s’entretient avec l’intersyndicale
La journée la plus tendue devrait être mercredi. Élisabeth Borne doit recevoir les organisations patronales et syndicales, à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation prévue jeudi. Cette rencontre, la première depuis la présentation de la réforme le 10 janvier, pourrait être de courte durée tant les divergences sont fortes.
L’exécutif reste intransigeant sur le report à 64 ans de l’âge légal de départ, refusant de mettre sur pause une réforme jugée « nécessaire ». Du côté des syndicats, on menace de claquer la porte durant la rencontre. Si l’exécutif refuse de parler des 64 ans, « on partira », a prévenu Laurent Berger, le leader de la CFDT. « Ça peut durer cinq minutes », a abondé Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT.
Mercredi soir, à 19h30, ce sera au tour d’Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, et Eric Ciotti, président du parti, d’être invités à discuter avec la cheffe du gouvernement. Si les trois figures des Républicains s’étaient prononcées en faveur de la réforme, un tiers des députés du groupe LR avaient toutefois voté pour la motion de censure envers Élisabeth Borne.
Marine Le Pen sera de son côté reçue le mardi 11 avril, rapporte son entourage à 42mag.fr. Pour autant, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a estimé dimanche qu’Élisabeth Borne était « totalement carbonisée ». « Politiquement, elle n’a plus d’autorité », a-t-elle déclaré sur LCI.