Terminé, les véhicules garés sur les trottoirs à Marseille, une coutume acceptée depuis de nombreuses années. Dans cette ville, 2 000 espaces de stationnement vont être supprimés et les conducteurs s’alarment.
Des rangées interminables de voitures sont stationnées le long des trottoirs, des deux côtés de la route, à moitié sur la chaussée et à moitié sur le trottoir. Un passant originaire de Grenoble a du mal à se frayer un chemin. « Je suis habitué à des trottoirs de trois mètres de large, ici j’ai toujours 50 centimètres de trottoir. Je suis jeune, mais quand je vois des gens en fauteuil roulant ou des poussettes, c’est invraisemblable ! Mais c’est Marseille, il n’y a pas de place, donc les gens se garent comme ça. »
La législation exige un espace libre d’au moins 1,40 mètre sur les trottoirs, une obligation qui n’est pas toujours respectée à Marseille. Pour une maman avec sa poussette, cela complique la vie : « On monte sur le trottoir, on descend, on remonte, on essaie d’éviter les voitures et les scooters qui sont stationnés. Du coup, la plupart du temps on ne roule pas sur le trottoir. »
La municipalité souhaite agir et redonner les trottoirs aux piétons, Audrey Gatian est l’adjointe socialiste responsable de la mobilité. « Il est très important pour nous que Marseille puisse privilégier le cheminement des piétons. Ce stationnement en épi n’a plus lieu d’être. On a 2 700 places de stationnement, trottoirs, chaussées. On a lancé un plan pour supprimer près de 1 200 places de stationnement avec un arrêté. Ensuite, on va effacer les marques de stationnement et ensuite poser du mobilier urbain pour contraindre les usagers et faire en sorte qu’il n’y ait plus de stationnement sur ces places qui n’en sont plus. »
Des usagers hostiles au projet et en manque de solutions
Certains conducteurs craignent de ne plus pouvoir se garer et regrettent un manque de concertation sur ce sujet. « C’est arbitraire, je ne sais pas. Si vous vivez à Marseille, c’est la galère. Alors si on nous enlève encore des places, bonjour ! »
« Ça ressemble au 49-3 de Marseille, confie un automobiliste très remonté contre le projet. Je ne suis pas anarchiste, mais c’est arbitraire. »
Une autre conductrice partage ce désaccord. « Il y a déjà de gros problèmes de stationnement dans le centre-ville de Marseille et si, en plus, on enlève encore des places de parking, c’est encore plus problématique pour tous ceux qui y habitent et qui n’ont pas de garage. Malheureusement, on n’a pas non plus de solutions alternatives pour éviter de prendre la voiture. Ce n’est pas encore autant développé comme dans d’autres villes. »
De son côté, la mairie s’engage à développer les mobilités douces, la voiture en autopartage et à rendre le stationnement payant dans certaines rues pour augmenter la rotation et limiter le phénomène des voitures ventouses.