Le Président de la République, qui devrait annoncer la mise en place d’une toute nouvelle usine de production de batteries électriques à Dunkerque ce vendredi, a pour objectif d’atteindre l’autosuffisance dans ce secteur d’ici la fin de son mandat. Un expert considère ce but comme « extrêmement, voire excessivement audacieux ».
Dunkerque a été sélectionnée par la société taïwanaise ProLogium pour implanter une vaste usine de fabrication de batteries. Le but de cette entreprise est de transformer la France en pionnière en matière de production à grande échelle d’une nouvelle génération de batteries, dites « solides », qui sont plus résistantes et puissantes que les modèles précédents, affirme le groupe. Selon eux, un « véritable écosystème pour les batteries se développe » dans cette ville du nord de la France.
ProLogium prévoit d’investir 5,2 milliards d’euros d’ici 2030 dans cette usine, ce qui devrait créer 3 000 emplois. Ce sera la quatrième usine de batteries en France, toutes situées dans les Hauts-de-France. Le président Emmanuel Macron est attendu pour officialiser cette nouvelle le vendredi 12 mai. Il a de grandes ambitions pour ce secteur en France et vise une autonomie nationale en matière de production de batteries d’ici la fin de son mandat, en 2027.
Échéance 2030 « plus raisonnable »
Toutefois, un expert en batteries électriques interrogé par 42mag.fr estime que cet objectif est « très, voire trop ambitieux ». En effet, en 2027, la France comptera quatre « giga-factories » ou méga-usines de batteries, qui ne fonctionneront pas encore à leur pleine capacité. L’une de ces usines, destinée à fournir des batteries à Renault, a été créée par une start-up appelée Verkor, fondée il y a seulement trois ans. Une autre usine s’appuie sur Saft, un fabricant de batteries pour le secteur spatial, qui produit actuellement à une échelle très réduite. Selon ce même spécialiste, il faudrait « un alignement des étoiles » pour atteindre l’objectif de 2027, tandis que l’échéance 2030 semble « plus raisonnable ».
D’ici là, la France et l’Europe devront continuer à s’appuyer sur des batteries moins coûteuses produites en Asie, notamment en Chine et en Corée du Sud. Cependant, si la France et l’Europe ferment leurs frontières, par exemple en interdisant l’importation de batteries ayant un bilan carbone trop élevé, alors elles pourront se tourner vers leurs voisins. Plus de trente méga-usines de batteries sont en projet dans l’Union européenne.