Le mercredi 3 mai, la réforme de la Justice a été abordée en Conseil des ministres par Éric Dupont-Moretti. Ce dernier a promis un budget de 11 milliards d’euros d’ici 2027, ainsi que le recrutement de 10 000 personnes. Cette initiative se veut répondre aux besoins pressants de la justice française. Ainsi, la mise en place de l’Audience pénale numérique permettra d’accélérer la procédure judiciaire pour une justice plus rapide et efficace. Cette transformation constitue une avancée historique pour le système judiciaire français.
Le système judiciaire français connaît actuellement une évolution numérique importante, avec des procédures pénales entièrement informatisées. Depuis l’enquête de police jusqu’au tribunal, les dossiers sont accessibles uniquement via ordinateur, permettant ainsi d’optimiser le travail des procureurs.
Cette nouvelle façon de procéder est très profitable en termes de gain de temps. Nicolas Jacquet, procureur de la République, déclare : « Une heure de gagnée sur la préparation d’un dossier, c’est absolument essentiel. Les comparutions immédiates, c’est dix dossiers l’après-midi et on a que le matin pour appréhender ces dossiers ».
La numérisation des procédures permet également aux avocats, juges et magistrats de recevoir simultanément les pièces du dossier judiciaire, ce qui représente un énorme avantage en termes de rapidité et de simplicité. Pour les greffiers, cette nouvelle méthode implique un changement radical dans leur manière de travailler. En effet, le bureau d’ordre pénal doit gérer les procédures classées sans suite à destination des archives, ce qui génère une quantité énorme de papier. Christelle Marot, directrice du service des greffes du tribunal judiciaire de Lyon, explique : « Par exemple, pour la journée du 21 mars, nous avons par exemple 12 boîtes d’archives, uniquement pour une journée de classements sans suite. Ce qui est assez stressant quand vous avez des piles et des piles qui s’amoncellent dans votre bureau ».
Cependant, à cause de la vétusté de l’équipement informatique, de nombreux tribunaux ne peuvent organiser que deux audiences numériques par mois. Bien que l’informatisation des procédures soit une avancée significative, elle nécessite des investissements importants pour que tous les tribunaux soient équipés de matériel informatique de qualité et bénéficient des avantages que cette nouvelle méthode apporte.