L’organisme représentant les consommateurs exige une réduction des marges d' »au minimum 10 centimes » et met en garde contre la possibilité de « contacter les instances responsables ».
L’organisation de défense des consommateurs CLCV (Consommation Logement Cadre de vie) révèle le mercredi 10 mai, dans une étude, les « profits excessifs » réalisés par les distributeurs sur l’essence sans plomb 95 et le diesel. « Depuis le début de l’année 2023, la marge brute de ‘transport distribution’ atteint un niveau jamais atteint auparavant, dépassant 25 centimes par litre », explique la CLCV après avoir étudié les chiffres de l’Union française des industries pétrolières (UFIP). L’organisation demande ainsi une réduction des marges « d’au moins 10 centimes » et n’écarte pas la possibilité de « recourir aux autorités compétentes« .
D’après la CLCV, « les distributeurs ont appliqué des marges très importantes pendant quatre mois » afin de « compenser les pertes » subies au cours du second semestre 2022, lorsqu’ils n’avaient pas répercuté l’augmentation des prix liée à la guerre en Ukraine, allant même jusqu’à accepter des marges négatives. L’organisation admet qu’un certain rattrapage est justifié, mais considère que les marges actuelles sont disproportionnées, d’autant plus qu’entre 2018 et 2021, « la marge s’établissait généralement aux alentours de 15 centimes le litre« .
Des prix plus élevés en France qu’ailleurs en Europe
L’organisation de défense des consommateurs envisage de « recourir aux autorités compétentes si les marges brutes ne retrouvent pas un niveau normal d’ici le début de l’été. » Elle précise également que les tarifs à la pompe sont plus élevés en France que dans le reste de l’Europe. En Italie, le diesel peut descendre jusqu’à 1,60 euro le litre, tandis que l’essence est aux alentours de 1,70 euro. En Espagne, ces prix sont respectivement de 1,40 euro et 1,50 euro et en Allemagne, de près de 1,80 euro.
Toutefois, des distributeurs interrogés par 42mag.fr affirment que ce sont les industriels du pétrole qui fixent ces prix élevés, et non les stations-service d’Intermarché, Leclerc ou encore Système U. Selon un responsable de la grande distribution, les distributeurs n’ont même aucun intérêt à réaliser des marges sur les carburants, car cela sert à attirer les consommateurs vers le supermarché. Il rejette même toute idée de collusion et insiste sur le fait que la concurrence est très vive sur ce marché.