Le bus médical visite l’une des huit communes participantes et vise à lutter contre le problème des « déserts médicaux » de la région
Un groupe de villages du nord de la France a lancé un bus médical mobile dans le but de résoudre le problème croissant des «déserts médicaux» et des pénuries de médecins généralistes.
Les communes d’Evreux (Eure, Normandie) se sont associées pour lancer le Doctobus au coût de 70 000 €. À l’intérieur du bus de style camping-car se trouve tout le nécessaire pour effectuer les rendez-vous chez le médecin généraliste (même s’il n’est pas assez haut pour permettre aux gens de se tenir debout à l’intérieur).
Le bus est calqué sur un autre schéma similaire, le Médicobus, dans l’Orne (également en Normandie).
Trois fois par semaine (pour l’instant), le bus se rend dans l’une des huit communes et y reste à la journée (sauf le mercredi où il fait actuellement une demi-journée). Les médecins verront entre sept et 15 patients dans le bus par jour.
À partir de juin, le bus fonctionnera cinq jours par semaine.
Médecine itinérante : un #Doctobus va sillonner les routes de l’Eure, avec cinq généralistes retraités à son bord. https://t.co/F0PphKpL3X
— Le Quotidien du Médecin (@leQdM) 21 mars 2023
Il est composé de médecins généralistes à la retraite qui veulent aider. L’un, le Dr Olivier Cirilli, âgé de 72 ans, est sorti de sa retraite pour contribuer au projet.
Il dit à France 3: « Quand j’ai appris qu’il y avait une pénurie de médecins dans la région, et qu’on m’a demandé si je pouvais aider à combler un peu, j’ai dit oui. Grâce à mon amour du métier et au contact avec le public que j’apprécie énormément, nous pouvons déplacer des montagnes.
Il a précisé que le bus a déjà accueilli de nombreux patients, et que « dans quelques mois, je pense que nous serons même en surréservation », a-t-il déclaré.
« Les médecins partent à la retraite et ne sont pas remplacés. Personne n’est ici, donc je pense que nous avons été accueillis à bras ouverts. Nous sentons que les gens nous attendaient pour arriver », a-t-il ajouté.
‘Facile et rapide’
Une utilisatrice, Brigitte, a déclaré qu’elle avait testé le bus après la retraite de son médecin généraliste habituel en décembre de l’année dernière. Elle a une maladie cardiaque persistante, il a donc été difficile de trouver un nouveau médecin, a-t-elle déclaré.
Elle dit à France 3: « Depuis janvier, j’essaie de trouver un nouveau médecin généraliste, mais ils ne prennent pas de nouveaux patients.
« J’ai aimé l’idée du bus, et je pense que c’est aussi bien pour les personnes âgées qui ont du mal à se déplacer. J’ai appelé le numéro et j’ai parlé à la réceptionniste, qui a dit qu’elle me rappellerait dans l’heure. Ils m’ont alors appelé et m’ont proposé un rendez-vous pour 48 heures plus tard.
« C’était très facile et rapide. »
Une autre patiente, Aurélie, a déclaré que le bus était le seul moyen pour elle de voir un médecin généraliste, même si elle doit encore conduire pendant une demi-heure pour se rendre au bus.
Elle a déclaré : « Dans notre commune, nous n’avons plus du tout de médecin, alors même si nous devons conduire pendant 30 minutes, nous n’avons malheureusement pas le choix si nous voulons nous faire soigner.
Aurélie a dit qu’elle avait eu une bonne expérience avec le bus et a dit: « Il devrait y en avoir plus. »
« Manque de médecins »
Emmanuel Roussel, responsable communautaire de la santé dans la région, a déclaré qu’il y avait « un manque évident de médecins dans le secteur ».
Il a dit: « [the Doctobus] c’est mieux que rien. Mais nous espérons que dans quelques années, nous n’aurons plus besoin du Doctobus si la situation s’est améliorée et que plusieurs médecins se sont ouverts ici. Mais tant qu’il y aura un besoin médical, le Doctobus fonctionnera.
M. Roussel a ajouté qu’il espérait que davantage de médecins seraient attirés par le bus. Il a déclaré: « Cela pourrait encourager les jeunes médecins à venir aider à assurer un accès continu aux soins. »
Comment puis-je obtenir un rendez-vous si je suis dans la région?
Vous devez habiter à une distance en voiture des huit communes de couverture du bus : Arnières-sur-Iton, Bois-le-Roi, Fresney, Gauciel, Marcilly-la-Campagne, Prey, Reuilly et Sacquenville.
Les rendez-vous doivent être pris par téléphone au 02 32 31 52 93. Des créneaux sont actuellement disponibles les lundis, mardis et vendredis de 08h00 à 18h00 et les mercredis matins de 08h00 à 12h30.
Déserts médicaux
Le terme « déserts médicaux » est de plus en plus utilisé en France dans un contexte de pénurie croissante de professionnels de santé.
Un désert médical est une zone dans laquelle les patients ont du mal à consulter régulièrement un médecin généraliste, que ce soit parce qu’ils ne peuvent pas obtenir de rendez-vous, qu’il n’y a pas assez de médecins ou qu’ils habitent trop loin du cabinet médical le plus proche.
Le gouvernement définit le terme spécifiquement comme un domaine dans lequel les patients ont accès à moins de 2,5 consultations avec un médecin généraliste local par an en moyenne.
Le terme peut également être utilisé pour décrire les zones dans lesquelles il n’y a pas assez de médecins généralistes, de sorte que le temps du patient est très étiré. Dans ce cas, même les patients qui obtiennent un rendez-vous peuvent trouver qu’ils n’ont pas assez de temps pour expliquer correctement leur problème et que le médecin généraliste n’a pas assez de temps pour leur offrir un bon niveau de soins.