« Nous ne parvenons plus à dénicher des médecins pour les écoles », se lamente Robin Reda, auteur d’un document parlementaire concernant la médecine en milieu scolaire. Ce problème est majoritairement lié à un manque d’attractivité envers cette profession.
« Il y a 300 postes vacants de médecins scolaires dans le pays« , déclare Robin Reda, député Renaissance de l’Essonne, dans son rapport sur l’état de la médecine scolaire. Le parlementaire présentera ce rapport le mercredi 10 mai à l’Assemblée nationale et au ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye. En France, on ne compte que 900 médecins et moins de 8 000 infirmières pour 60 000 établissements scolaires. Moins de 20% des élèves de 6 ans passent une visite médicale, pourtant obligatoire. À 12 ans, seulement 60% d’entre eux ont eu leur bilan infirmier.
franceinfo : Pourquoi la médecine scolaire a-t-elle été laissée pour compte ?
Robin Reda : Ce n’est pas qu’on l’a laissée pour compte. La médecine scolaire représente plus d’un milliard d’euros sur le budget de l’Éducation nationale chaque année. Il s’agit d’un budget qui a augmenté ces dernières années. Par contre, malheureusement, cet argent sert à payer de moins en moins de médecins, car il est de plus en plus difficile de trouver des médecins scolaires. Il y a 300 postes vacants de médecins scolaires dans le pays. La pierre angulaire de la médecine scolaire, de la santé à l’école, ce sont les infirmières.
Est-il nécessaire de mieux rémunérer les médecins scolaires pour rendre ces postes plus attractifs ?
L’Éducation nationale, que ce soit dans la médecine scolaire ou l’enseignement, souffre d’un manque d’attractivité, donc la rémunération est un enjeu. Il n’est pas normal qu’un médecin scolaire gagne beaucoup moins qu’un médecin du travail ou qu’un médecin de santé publique. Les médecins scolaires ont un salaire d’environ 3 000 à 3 500 euros [par mois], ce qui est bien inférieur à la rémunération d’un médecin.
Vous n’êtes pas le premier à rédiger ce type de rapport. Pourquoi devrait-on vous faire confiance ?
Le dernier rapport très critique sur la médecine scolaire remonte à avril 2020. Nous étions en plein début de crise sanitaire. Objectivement, ce n’était pas le moment lors de ces deux dernières années pour revoir l’organisation de la santé scolaire. Maintenant que cela est derrière nous et que nous avons beaucoup appris de notre capacité à travailler ensemble et à collaborer, je pense que c’est le bon moment pour réfléchir à la gouvernance de la médecine scolaire. Cela rejoint les deux priorités de ce gouvernement: l’amélioration de la santé et l’amélioration de l’école et des résultats scolaires des enfants.