Dans le but de surmonter la question des retraites, Elisabeth Borne tente de reprendre le contrôle sur le sujet de l’Outre-Mer.
Elisabeth Borne, la Première ministre, s’apprête à effectuer son premier déplacement en Outre-mer en se rendant sur l’île de La Réunion, jeudi 11 mai. Sa visite coïncide avec sa première année à Matignon, qui sera célébrée le mardi 16 mai. Ce voyage de trois jours intervient alors que la chef du gouvernement a dû faire face à de nombreux autres enjeux depuis sa nomination.
Elisabeth Borne devra toutefois composer avec les annonces d’Emmanuel Macron concernant la réindustrialisation à Dunkerque, prévues pour le même jour. Son dernier voyage dans l’Océan Indien remonte à octobre 2019. Cette fois-ci, la Première ministre souhaite surtout rencontrer les habitants de l’île et visiter une exploitation agricole, entre autres. Elle sera accompagnée de quatre autres ministres, dont Marc Fesneau (Agriculture), Christophe Béchu (Transition écologique), Olivier Klein (Logement) et Jean-François Carenco (Outre-mer).
La Réunion n’est pas un territoire acquis pour Elisabeth Borne, car la contestation de la réforme des retraites y est largement suivie et six des sept circonscriptions sont aux mains de la Nupes. Lors de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a obtenu plus de 40% des voix, tandis que Marine Le Pen était devant Emmanuel Macron au second tour, améliorant son score de 20 points par rapport à 2017. Même la région a basculé à gauche il y a deux ans, après des années de domination de la droite.
Parmi les sujets abordés lors du déplacement, la Première ministre devrait notamment évoquer le dossier de Mayotte, dont les problématiques sont étroitement liées à celles de La Réunion. L’opération Wuambushu, visant à expulser les ressortissants étrangers arrivés illégalement, est toujours en cours et pilotée par Gérald Darmanin, le ministre de l’intérieur, également responsable des Outre-Mer, qui ne sera pas du voyage.