Présenté lors de la clôture du 76ème Festival de Cannes, le récent film des studios Pixar donne une âme aux différents éléments afin d’offrir un récit émouvant aux valeurs communes à tous.
Longtemps perçu comme le fleuron de l’animation, ces dernières années, le studio Pixar a connu des hauts et des bas. Depuis le magnifique Coco en 2017, le studio racheté par Disney a même vu trois de ses films (Soul, Luca, Alerte Rouge) privés de sortie en salles avant de subir un échec intergalactique avec Buzz l’éclair en 2022. Présenté en avant-première en tant que film de clôture du 76e Festival de Cannes, Elémentaire suscite donc beaucoup d’attentes avant sa sortie au cinéma le 16 juin 2023.
L’intrigue se situe à Element City, une ville où vivent ensemble des personnages représentant les éléments feu, eau, terre et air malgré certaines incompatibilités naturelles. Flam, une jeune femme impétueuse et fiévreuse, travaille dans la boutique de ses parents. Au moment où son père désire prendre sa retraite et lui transmettre l’établissement, elle fait la connaissance de Flack, un jeune homme « aquatique » qui vient superviser la boutique. Une connexion se crée alors entre ces deux éléments opposés, qui vont rapidement éprouver des sentiments l’un envers l’autre.
Une première histoire d’amour a grande échelle
Renommé pour des œuvres telles que Toy Story, Le Monde de Némo ou Ratatouille, Pixar s’était jusqu’à présent principalement consacré aux thèmes de l’amitié et de la famille. Mis à part la romance platonique entre les deux robots de Wall-E, l’amour n’avait jamais été aussi présent au cœur de l’intrigue des 26 précédents longs-métrages du studio américain. La relation entre Flam, colérique et passionnée, et Flack, sentimental et délicat, provoque à la fois des remous et des étincelles, et il est amusant de suivre les comportements et les déplacements de ces deux protagonistes pour éviter tout contact direct.
Dans cette ville futuriste évoquant fortement la mégapole de Zootopie, Pixar démontre une fois de plus son expertise en matière d’animation. Entre des couleurs vives et des effets lumineux, la mise en scène des différents éléments regorge de détails visuels (on remarquera de nombreux clins d’œil aux autres films de la franchise) et sonores. La musique parfaitement rythmée du compositeur Thomas Newman (Le Monde de Dory, 007 : Skyfall…) insuffle une belle dynamique au film, ce qui n’est pas toujours le cas chez Pixar.
La lecture à plusieurs niveaux chère à Pixar
Si les différents personnages incarnant les éléments rappellent ceux de Vice-Versa (qui mettait en scène les émotions), Élémentaire se démarque clairement de la masse des derniers films du studio à la lampe grâce à l’efficacité de son concept et à une myriade de bonnes idées. Le film suit la recette des grands Pixar : une histoire simple pour captiver les enfants et des messages plus profonds pour toucher les adultes en arrière-plan. Ce long-métrage réalisé par Peter Sohn (Le Voyage d’Arlo) intègre d’ailleurs avec humour le concept de « lecture à plusieurs niveaux » à travers des dialogues subtilement coquins : lorsque Flack dit à Flam « tu es chaude » ou la scène « d’effeuillage » des personnages terrestres, les adultes souriront, tandis que ces éléments échapperont aux plus jeunes.