La semaine a commencé avec le lancement du Festival de Cannes, où l’organisation Ecoprod décernera un prix pour le meilleur film éco-produit. Cependant, de manière pratique, quel est l’impact environnemental du cinéma et comment pourrait-on rendre cette industrie plus écologique? Nous abordons ces questions dans notre rubrique « Une planète, des solutions », une collaboration entre NOWU et France Info.
En 2022, 449 films ont été diffusés aux États-Unis et au Canada et 287 ont été agréés par le Centre National du Cinéma en France, ce qui représente autant de productions cinématographiques ayant des conséquences écologiques plus ou moins importantes.
750 tonnes de CO2 par film
La réalisation d’un film génère d’importantes émissions de gaz à effet de serre. D’après un rapport du Shift Project, un film français produit en moyenne 750 tonnes de CO2, soit l’équivalent de 750 trajets aller-retour entre Paris et New York en avion.
Le transport du matériel et du personnel, qui dépend encore largement des énergies fossiles (voitures, camions, bus, avions…), constitue l’un des principaux facteurs d’émission de gaz à effet de serre. D’autres éléments entrent également en compte : la fabrication de décors consommant énormément de ressources matérielles, la consommation d’énergie avec l’utilisation fréquente de groupes électrogènes polluants, et même l’alimentation. Le Shift Project estime en effet que fournir des repas végétariens aux équipes permettrait de réduire les émissions de CO2 de 20 tonnes à 2 tonnes en moyenne sur la durée d’un tournage.
L’impact des tournages sur la biodiversité
Les tournages peuvent également nuire à la biodiversité en perturbant des espèces et en détruisant des écosystèmes. Plusieurs cas célèbres illustrent cette problématique, comme la scène d’introduction d’Apocalypse Now, qui a nécessité la combustion d’une forêt, ou le tournage de Mad Max : Fury Road, qui a provoqué des dommages aux écosystèmes du désert de Namibie.
D’autres perturbations ont eu lieu plus récemment : un tournage dans une grotte où hibernaient des chauves-souris a causé la mort de plusieurs d’entre elles, et un autre en Camargue a poussé 500 couples de flamants roses à abandonner leurs œufs.
Comment rendre l’industrie cinématographique plus écologique ?
Pour répondre à ces enjeux environnementaux, de bonnes pratiques se mettent en place. En ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre, le CNC exigera dorénavant que les films qu’il soutient fournissent des bilans carbone afin d’obtenir une meilleure compréhension de l’ampleur du problème.
Pour réduire concrètement l’empreinte carbone d’un film, plusieurs solutions sont envisageables : choisir des lieux de tournage plus proches et connectés au réseau électrique, privilégier systématiquement des équipes locales, limiter la création de décors et opter pour des matériaux durables et des objets issus de ressourceries, ou encore utiliser des groupes électrogènes alimentés par des batteries ou l’énergie solaire.
Alissa Aubenque, directrice des opérations chez Ecoprod, explique également que des bonnes pratiques peuvent être adoptées en termes de biodiversité. « Par exemple, éviter d’utiliser des produits toxiques pour créer de la neige artificielle, ne pas déplacer une trop grande équipe avec du matériel technique lourd dans des zones sensibles, ou encore être vigilant avec les prises de vue en drone pour ne pas entrer en collision avec des oiseaux. »
Enfin, il ne faut pas oublier l’impact culturel que peut avoir le cinéma : la pop culture dans son ensemble pourrait également contribuer à faire évoluer les mentalités en matière d’environnement !
NOWU est un média positif qui vise à informer et encourager les jeunes à agir pour la planète. Sa mission consiste à permettre aux jeunes de devenir des acteurs face aux défis environnementaux grâce à des contenus déculpabilisants et axés sur les solutions.