Dans une contribution parue dans « Le Journal du dimanche », les deux législateurs estiment qu’il est désormais nécessaire de « transiter d’une immigration familiale involontaire et sous-qualifiée vers une immigration professionnelle intentionnelle et hautement qualifiée ».
Ils considèrent cela comme une solution contre ce qu’ils appellent le « chaos migratoire ». Dans une tribune publiée dimanche 7 mai dans Le Journal du dimanche (contenu réservé aux abonnés), les députés (Les Républicains) Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont proposent un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la question de l’immigration.
D’après les deux parlementaires de droite, il est désormais nécessaire de « passer d’une immigration familiale subie sous-qualifiée à une immigration de travail choisie surqualifiée ». Ils critiquent les revirements du gouvernement sur le projet de loi sur l’immigration, repoussé à l’automne par l’exécutif, qu’ils considèrent comme « une démission politique majeure ».
Les deux élus espèrent, avec d’autres députés, déposer le RIP « dans les prochaines semaines ». La Constitution permet d’organiser un tel référendum à l’initiative d’au moins 185 parlementaires, soutenue par un dixième des électeurs (4,87 millions), avec cependant un passage obligatoire devant le Parlement. Une telle initiative n’a, jusqu’à présent, jamais abouti. Deux récentes demandes en ce sens, visant à contrecarrer la réforme des retraites, ont échoué.
Pouvoir expulser un étranger condamné pénalement
Aurélien Pradié et Pierre-Henri Dumont souhaitent axer leur proposition sur « l’amélioration des taux de retours des clandestins en gelant automatiquement la délivrance de visas, titres de séjour, transferts d’argent et aide publique au développement pour tout pays qui n’accorde pas au moins 50 % des laissez-passer consulaires nécessaires à l’expulsion ».
Ils proposeront également de conditionner « à cinq années de présence légale sur le territoire l’accès aux prestations non contributives ». Ils demandent enfin le rétablissement de la « double peine », qui permet d’expulser du territoire français un étranger condamné pénalement une fois sa peine purgée.
Fin avril, Elisabeth Borne, qui ne dispose pas de majorité à l’Assemblée, a tendu la main aux Républicains sur l’immigration en appelant à un « compromis ». Elle avait cependant rejeté l’hypothèse d’un référendum demandé par la droite.