Depuis les précurseurs tels que Pathé, Gaumont et Alice Guy, jusqu’à des réalisateurs renommés comme Godard et Coppola, en traversant l’époque de Tati, les virtuoses du cinéma ont été capturés par l’œil du 9e art.
Quatre bandes dessinées témoignent, chacune à leur façon, de l’amour de leurs auteurs pour le septième art.
Le mécanisme de Jacques Tati
« Tati et le film sans fin » est à la fois une évocation biographique du réalisateur de « Jour de fête » et « Les Vacances de Monsieur Hulot », ainsi qu’une relecture de son œuvre comique. On y retrouve son goût pour l’art du mime, le music-hall, les grimaces d’enfants et, bien sûr, le cinéma de Buster Keaton, Harlod Lloyd, WC Fields (son préféré), ou encore Laurel et Hardy. Cette bande dessinée, grâce au scénario minutieux et inspiré d’Arnaud le Gouëfflec et au dessin facétieux d’Olivier Supiot, parvient à démonter et à analyser l’humour et la technique de Tati.
« Tati et le film sans fin » est publié aux éditions Glénat.
La folle aventure d’Apocalypse now
Cette bande dessinée de 150 pages permet de comprendre comment un cauchemar a donné naissance à un chef-d’œuvre. Pour dépeindre et dénoncer la guerre du Vietnam, Francis Ford Coppola tourne dans la jungle philippine. L’entreprise est gigantesque, le réalisateur génie, excessif et paranoïaque. La chaleur, insupportable. Les stars – Martin Sheen, Dennis Hopper, Marlon Brando – sont complètement alcooliques, droguées et ingérables. Florent Silloray illustre cette hallucination collective à l’aquarelle, rehaussée de crayons de couleur; avec des couleurs éblouissantes et des images légèrement floues.
« Un tournage en enfer, au cœur d’Apocalypse now » est publié aux éditions Casterman.
Trois rivals
Le deuxième tome de la série « Les Pionniers » revient sur la compétition acharnée que se sont livrés, au début du XXe siècle, Charles Pathé et Léon Gaumont. La figure féminine longtemps occultée de l’histoire du cinéma, la réalisatrice Alice Guy, n’est pas oubliée. Pour raconter « Les Pionniers », ils ont travaillé à trois : Guillaume Dorison, Damien Maric et Jean-Baptiste Hostache. L’album est intitulé « Le Rêve américain » et est publié aux éditions Rue de Sèvres.
Godard n’est pas encore décédé
Jean-Luc Godard, JLG, a un jour regretté de ne pas savoir dessiner, même mal, comme les auteurs de bandes dessinées, comme il l’a lui-même laissé entendre. Le dessinateur Philippe Dupuy imagine une conversation avec le réalisateur. Il s’est même rendu dans le petit village de Rolle, en Suisse, où vivait le réalisateur de « Pierrot le fou ». À l’époque, il n’était pas encore décédé. Des dessins, du langage, des images, des collages, des pensées, des dialogues : « J’aurais voulu voir Godard » est une bande dessinée intellectuelle, publiée aux éditions Futuropolis.