Le président se rend à la prison où le célèbre héros français a été torturé
Le président Emmanuel Macron se rend aujourd’hui (8 mai) à Lyon pour rendre hommage aux principaux dirigeants de la Résistance française dans le cadre des commémorations de la Seconde Guerre mondiale en France.
Le 8 mai est un jour férié en France alors que la nation célèbre la reddition de l’Allemagne nazie aux Alliés.
M. Macron a rejoint ce matin l’armée française sur les Champs-Elysées dans une voiture alors qu’ils montaient vers l’Arc de Triomphe.
Le président a passé en revue les troupes militaires françaises sur la place de l’Etoile, ravivé la flamme de la tombe du soldat inconnu et placé un arrangement floral dans le cadre d’une cérémonie à laquelle chaque président français assiste le matin du 8 mai.
Cependant, il se rend ensuite à Lyon pour visiter la prison de Monluc dans le but de rendre hommage à Jean Moulin, le président du Conseil national français de la Résistance, qui a été torturé par le chef de la Gestapo Klaus Barbie à la prison. Il est décédé des suites de ses blessures peu de temps après.
La Connexion explique comment Jean Moulin est primordial dans l’histoire de la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Diriger la Résistance française
Jean Moulin, né à Béziers (Hérault) le 20 juin 1899, est la figure la plus connue et la plus respectée de la Résistance française, connue pour rassembler les groupes d’opposition naissants à l’intérieur de la France dans un réseau national.
Sa lutte contre l’Allemagne nazie a été récompensée par une foule de médailles et célébrée dans des discours d’hommage, des monuments, des films, des séries télévisées, des musées et des expositions. Il occupe une place importante dans les cours sur la guerre dans les écoles françaises.
Le plus jeune préfet de France en 1937, Jean Moulin a cherché à passer de son travail de bureau à un poste militaire après le déclenchement de la guerre, mais a été refusé.
Après l’occupation, il est entré en conflit avec le régime nazi en 1940, battu et emprisonné pour avoir refusé de signer une fausse déclaration selon laquelle trois soldats sénégalais avaient commis des atrocités et tué des civils (qui avaient en fait été tués par une bombe allemande).
Il a tenté de se suicider avec un morceau de verre brisé, provoquant une cicatrice qu’il a ensuite recouverte d’un foulard, une partie bien connue de son image.
Il est démis de ses fonctions par le régime de Vichy et crée ensuite Premier Combat, journal anti-allemand dont il est rédacteur en chef.
Il se rend ensuite à Marseille (Provence-Alpes-Côtes-D’Azur), pour en savoir plus sur les premières activités de la Résistance.
De Marseille, il rejoint le général de Gaulle à Londres en 1941, sous un faux passeport et sous le faux nom de Joseph Mercier, pour le mettre au courant de la Résistance et de ses besoins.
Il est parachuté en Provence début 1942 avec pour mission d’unifier les groupes.
Après avoir rencontré plusieurs dirigeants, des groupes se sont réunis pour former un Mouvement uni de résistance en janvier 1943, qui s’est ensuite transformé en un Conseil national de la Résistance.
Après plusieurs missions de sabotage réussies et un nombre croissant de soldats de la Résistance française, Rex – comme il était surnommé – avec de Gaulle, réussit à amener les résistants à accepter un programme unifié en 1944 et à accepter de Gaulle à leur tête.
Il est arrêté par la Gestapo allemande après une opération à Caluire (Auvergne-Rhône-Alpes) le 21 juin 1943.
Plusieurs historiens pensent qu’il a été dénoncé par un résistant, bien que cela n’ait jamais été prouvé avec certitude.
Emprisonné et torturé à Montluc
M. Macron se rendra et prononcera un discours à Montluc, une prison du troisième arrondissement de Lyon, où M. Moulin a été emprisonné et torturé, principalement par Klaus Barbie, surnommé « Le Boucher de Lyon » pour la cruauté de ses actes.
Plusieurs autres personnalités de la Résistance française ont également été emprisonnées à Montluc, à savoir Raymond Aubrac, l’historien Marc Bloch et André Froissard. Quarante-quatre enfants juifs y furent également internés avant d’être envoyés dans des camps de déportation.
Jean Moulin meurt le 8 juillet 1943 en gare de Metz alors qu’il est transféré dans un camp de déportation après avoir été sévèrement torturé par Klaus Barbie.
Ses cendres sont transférées au Panthéon le 19 décembre 1964 lors du 20e anniversaire de la libération de Paris.