Les contrevenants pourraient encourir des amendes pouvant aller jusqu’à 150 000 € ou une peine de dix ans de prison
Les députés français ont adopté une nouvelle loi qui interdit de fumer dans et autour de tous les bois et forêts pendant les périodes de risque accru d’incendie de forêt.
La législation interdit de fumer et de jeter les mégots de cigarettes dans les zones boisées – et à moins de 200 mètres de celles-ci.
De lourdes amendes seront infligées aux personnes arrêtées, et si quelqu’un est tué dans un incendie causé par une cigarette jetée, l’individu pourrait être condamné à une amende pouvant aller jusqu’à 150 000 € et à une peine de dix ans de prison.
La loi a été votée au parlement français, le assemblée nationalemercredi soir (17 mai) – malgré les plaintes des partis de gauche et de droite selon lesquelles il n’est pas allé assez loin.
Députés et sénateurs cherchent à créer au plus vite une version commune du texte pour appliquer la loi avant l’été.
Tentatives de répéter la catastrophe de l’an dernier
La motion a été adoptée en première lecture, bien que des ajouts aient été apportés au projet de loi pour élargir son impact, notamment du député du parti Renaissance Anthony Brosse.
En particulier, M. Brosse a ajouté la limite de 200 mètres à la motion, ainsi que l’élargissement de l’interdiction de fumer à l’échelle nationale à toutes les parcelles boisées et forestières lors de risques d’incendie accrus, et pas seulement à certaines zones.
La période de « risque élevé » doit cependant être définie par les préfets locaux, au lieu d’une date de début et de fin prédéterminée fixée par le parlement, pour permettre une flexibilité.
La France a déjà fait face à son premier grand incendie de forêt en 2023 – en avril, près de 1 000 hectares de forêt ont été détruits dans le département des Pyrénées-Orientales, et la nouvelle loi s’inscrit dans le cadre des efforts visant à prévenir une catastrophe similaire à l’année dernière, où environ 70 000 hectares de forêt ont été détruits par des incendies, en grande partie dans le sud-ouest.
Plus tôt cette semaine, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que le gouvernement envoyait des moyens supplémentaires de lutte contre les incendies de forêt dans le département des Pyrénées-Orientales après avoir annoncé des avertissements de « crise » de sécheresse dans certaines régions.
Un certain nombre de mesures introduites
Le Parlement français a adopté un certain nombre de motions parallèlement à l’interdiction de fumer pour accroître la protection nationale contre les incendies de forêt.
Cela comprenait le renforcement de l’obligation de débroussailler à proximité des jardins, ainsi que des mesures légales permettant aux pompiers volontaires de s’absenter de leur lieu de travail en cas d’urgence, sans encourir de sanctions.
Une proposition de loi – qui verrait l’exonération de la taxe sur les carburants pour les services d’incendie et de secours d’urgence – a été rejetée par la grande majorité des députés, y compris ceux du parti de Macron.
Les députés verts de gauche (faisant partie de la coalition NUPES) ont tenté d’interdire l’abattage et la replantation d’arbres après les incendies de forêt, ce qui, selon eux, « empêche la forêt de repousser naturellement », mais la motion n’a pas été adoptée.
Une carte des risques d’incendie de forêt devrait être lancée le mois prochain, donnant des mises à jour quotidiennes sur la probabilité d’incendies de forêt à travers le pays, accessibles à la fois par les services d’urgence et les membres du public.