Les rénovations d’Olivier Fury d’un monastère du XVIe siècle ont été saluées par Brigitte Macron. Mais les autorités disent que le travail n’était pas autorisé
Un homme du sud de la France qui a dépensé plus de 350 000 € pour restaurer une église a été traduit en justice par les autorités régionales – pour ne pas avoir d’abord soumis les autorisations nécessaires.
Olivier Fury et son épouse ont acheté un monastère augustinien du XVIe siècle dans le département de l’Hérault, dans le but de le restaurer et d’ouvrir le site au public.
Malgré la reconnaissance de son travail par le maire local – et une lettre de la première dame Brigitte Macron – pour les travaux, la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) locale poursuit M. Fury car la rénovation a été faite « sans déclaration ni accord préalable ».
M. Fury – dont les objectifs incluent de transformer l’espace en musée – est consterné par la décision, qui a suscité un débat sur la question de savoir si la protection du patrimoine culturel français devrait l’emporter sur les procédures bureaucratiques.
« Nous partions d’une ruine »
Quiconque possède une propriété en France connaîtra la nature parfois déroutante des permis de construire en France.
La plupart du temps, la confusion porte sur la question de savoir si vous avez besoin d’un Déclaration préalable de travaux (pour simplement avertir les autorités des travaux) ou un véritable Permis de construire demander la permission d’entreprendre des rénovations – ou si vous n’avez pas du tout besoin de permission.
Dans le cas de M. Fury, il n’a demandé aucun permis en raison des tracas bureaucratiques qu’il pensait que cela causerait.
« Nous partions d’une ruine. Nous aurions dû demander des centaines de permis de construire avec des procédures aussi longues », a-t-il déclaré, soulignant que le projet aurait pris du retard si les permis avaient été demandés.
Photo : Chapelle des Augustins à Montagnac / Facebook
Après avoir acheté la propriété en 2011, lui et sa femme ont passé plus d’une décennie à rénover l’église, pour permettre au public de voir à quoi elle ressemblait autrefois, ainsi qu’à construire des pièces supplémentaires et à installer des éléments modernes dans le bâtiment.
« Nous avons plusieurs objectifs après la rénovation – ouvrir l’église au public, créer un musée… organiser des événements et même organiser des messes, car l’église n’a jamais été désacralisée », a déclaré le propriétaire.
Les autorités restent inflexibles
Le propriétaire de l’église, outre les querelles civiques sur l’importance de la restauration du monastère, a également mis en avant la réglementation des travaux sur les bâtiments classés comme la chapelle.
« Cette église est répertoriée et non classée, ce qui rend nos travaux de rénovation légaux puisque notre seul objectif était de sauver l’édifice », a-t-il déclaré.
« Quoi de plus [the renovations are] sans financement public », a-t-il ajouté, désignant le travail comme un travail d’amour au lieu de faire un profit rapide.
Les appels de M. Fury sont cependant tombés dans l’oreille d’un sourd, la DRAC pointant du doigt une erreur dans sa lecture des codes du bâtiment.
La DRAC indique que la règle ne s’applique qu’à l’entretien, et non aux rénovations, des bâtiments classés, et que pour les travaux entrepris par M. Fury, il aurait dû déposer un permis de construire.
M. Fury doit comparaître devant le tribunal le 16 mai à Béziers à ce sujet.
Ta vue
Que pensez-vous de la décision ? Faut-il abandonner les réglementations normales dans une situation comme celle-ci parce qu’elles entravent les rénovations culturelles, ou faut-il que les mêmes règles s’appliquent à tous, quels que soient les travaux réalisés ? Faites-le nous savoir via [email protected]