Le coût du litre d’essence sans-plomb 95 en France, s’élevant à 0,90 euro hors taxes, se positionne comme le deuxième tarif le plus haut parmi les nations de la zone euro. Concernant le taux d’inflation annuel de cette zone monétaire, on observe une légère augmentation en avril, atteignant 7%, principalement due à une hausse des prix des combustibles.
Il s’agit d’une exception que les Français auraient préféré éviter. Depuis le lundi 1er mai, la moyenne des prix du carburant sans plomb 95 en France s’élève à 0,90 euro hors taxes, d’après les données publiées chaque semaine par la Commission européenne. Cela fait du pays l’un des plus chers en termes de prix de l’essence de la zone euro. Pour illustrer cette différence, on peut comparer ces chiffres à ceux d’autres pays, tels que l’Italie où le prix moyen est de 0,79 euro et l’Espagne où il est de 0,86 euro. Mais comment justifier ces écarts de prix ?
D’abord, le coût de l’éthanol a augmenté. Ce biocarburant d’origine végétale, qui est mélangé au carburant sans plomb 95, est devenu plus coûteux depuis janvier, selon l’Ufip (Union française des industries pétrolières) citée par BFMTV. Le président de l’Ufip, Olivier Gantois, explique que la guerre en Ukraine et les tensions sur les marchés des matières premières agricoles ont fait grimper les prix de ces dernières. Or, l’éthanol est présent à hauteur de 10% dans le sans plomb 95-E10, qui est le carburant le plus consommé en France. Les autres pays européens préfèrent pour leur part le sans-plomb 95-E5, qui contient seulement 5% d’éthanol.
Qu’en est-il de l’impact des blocages des raffineries ?
Toujours selon l’Ufip, l’écart de prix pourrait également s’expliquer par le dispositif écologique des certificats d’économie d’énergie (CEE), dont l’objectif a été relevé, comme le souligne Olivier Gantois. Ce mécanisme contraint les distributeurs de carburant à contribuer aux économies d’énergie de leurs clients, par exemple en finançant l’isolation d’une habitation, le remplacement de matériel de chauffage ou des investissements dans les modes de transport doux. Le responsable des industries pétrolières estime dans le Figaro (article réservé aux abonnés) que ce dispositif fait augmenter de « quelques centimes » le prix du carburant.
Une autre hypothèse concernant cette hausse pourrait être les conséquences des manifestations contre la réforme des retraites au cours des derniers mois et les blocages des raffineries qui en ont résulté. « Habituellement, nous produisons suffisamment de sans-plomb au sein de nos unités industrielles. Mais lorsque celles-ci sont à l’arrêt, il faut importer du carburant, ce qui est toujours plus coûteux », explique Francis Pousse, représentant des stations-service et énergies nouvelles de Mobilians, sur France 2.
Néanmoins, Olivier Gantois, de l’Ufip, nuance cette théorie sur TF1. Il reconnaît que l’arrêt des raffineries a pu contribuer à la hausse des prix en mars, mais se montre plus sceptique pour le mois de mai. « Les raffineries ont redémarré depuis quelques semaines, donc je ne crois pas qu’il y ait de surcoût lié aux grèves », précise-t-il. Et d’ajouter qu’il n’est pas en mesure d’évaluer un tel impact éventuel.