Le chef de l’État, en quête d’adhésion, s’engage à réduire les impôts pour séduire à nouveau les classes moyennes. Cela est habituel chez les dirigeants qui, par le passé, ont pris de nombreuses décisions visant ces segments de la population française.
Emmanuel Macron a déclaré le lundi 15 mai sur TF1 vouloir « concentrer » deux milliards d’euros de réduction d’impôts sur les classes moyennes d’ici 2027, sans donner plus de détails sur les options envisagées. Avant l’actuel président de la République, des personnalités politiques telles que Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et Lionel Jospin ont mis en œuvre diverses stratégies pour tenter de gagner leur soutien, allant de la défiscalisation des heures supplémentaires à la suppression de la vignette auto.
Le « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy
Nicolas Sarkozy décrivait les classes moyennes comme étant « trop riches pour être pauvres et trop pauvres pour être riches ». Lors de son mandat en tant que président de la République, il a réussi à capter une partie importante de ces classes moyennes en 2007 avec son slogan « Travailler plus pour gagner plus ». La mesure emblématique de cette stratégie était la défiscalisation des heures supplémentaires. Cela signifiait moins de cotisations sociales et moins d’impôts sur ces heures, ce qui se traduirait en théorie par plus d’argent à la fin du mois. Cependant, la crise financière de 2008/2009 a empêché ce dispositif de fonctionner pleinement, car il n’y avait pas assez de travail « supplémentaire » en raison de la forte hausse du chômage. Finalement, en 2012, les électeurs se rappelleront surtout des mesures de Nicolas Sarkozy en faveur des Français les plus aisés, notamment le bouclier fiscal.
La baisse de l’impôt sur le revenu promise par Jacques Chirac
En 2002, dans le cadre de sa campagne électorale pour sa réélection, Jacques Chirac avait promis une baisse d’un tiers de l’impôt sur le revenu sur une période de cinq ans. Cet impôt est moins payé par les Français les plus modestes, qui en sont souvent exonérés, et il est donc sensible pour les classes moyennes, ainsi que pour la frange des citoyens les plus riches. Cependant, les baisses d’impôts successives ont été plus faibles que prévu en raison de la conjoncture économique, et la réduction promise a été deux fois moins importante que prévu. Sous les deux mandats de Jacques Chirac, une étude du CREDOC montre que la situation et le moral des classes moyennes ont commencé à se dégrader.
La suppression de la vignette auto de Lionel Jospin
En 2000, Lionel Jospin, alors Premier ministre socialiste de Jacques Chirac, a profité d’une amélioration économique. Le chômage avait baissé depuis un an et des marges budgétaires étaient apparues dans le budget de l’État. Pour attirer les classes moyennes, Lionel Jospin a supprimé la vignette auto, baissé d’un point la TVA à 19,6% et abaissé les quatre premiers taux d’imposition sur le revenu, ainsi que, dans une moindre mesure, les deux suivants, concernant les plus aisés. Ces mesures ont été mises en place jusqu’en 2002, mais n’ont pas empêché la défaite de Lionel Jospin au premier tour de l’élection présidentielle.