Plus de 70 groupes de campagne ont signé une lettre ouverte appelant à l’arrêt de la « croissance folle du trafic aérien »
Plus de 70 associations environnementales en France ont appelé à une réduction du nombre de vols dans les aéroports français.
Dans une lettre ouverte publié sur 42mag.fr mardi 9 mai, ils ont également exigé un couvre-feu dans tous les aéroports, aérodromes et héliports de France.
Les manifestants devraient organiser une manifestation devant le ministère français des Transports mardi soir.
De nouvelles manifestations sont attendues en France et ailleurs en Europe jusqu’à dimanche 14 mai.
La lettre ouverte se concentre sur quatre thèmes clés :
1. Un arrêt de la croissance du trafic aérien
La lettre se lit comme suit : « La croissance folle du trafic aérien doit s’arrêter. C’est insoutenable pour le climat et pour les millions de personnes qui souffrent nuit et jour du bruit et de la pollution des avions.
« En tant que victimes de la pollution des aéroports et victimes actuelles et futures du réchauffement climatique, nous exigeons une réduction du nombre de vols et un couvre-feu dans tous les aéroports, aérodromes et héliports de France. »
2. Problèmes de santé : bruit et pollution de l’air
La lettre mentionne le bruit et la pollution de l’air comme deux sources majeures de problèmes de santé.
Plaintes de bruit
Il se lit comme suit : « Le bruit n’est pas seulement une question d’inconfort. C’est un problème majeur de santé publique : troubles du sommeil, troubles cognitifs, hypertension et maladies cardiovasculaires. Son coût social a été estimé par [the French Agency for Ecological Transition] Ademe à 6,1 milliards d’euros par an pour le seul bruit aérien.
« Aucun des aéroports français ne respecte les directives européennes qui imposent la mise en place de plans de réduction du bruit. Et seuls quelques aéroports, comme Orly ou Nantes, ont imposé des couvre-feux, encore insuffisants pour permettre une période de sommeil compatible avec un bon état de santé.
La pollution de l’air
Au sujet de la pollution de l’air, la lettre est claire. « La pollution de l’air tue », déclare-t-il.
« C’est la troisième cause de mortalité en France après l’alcool et le tabac. Les moteurs d’avions polluent et, contrairement aux moteurs de voiture, il est impossible de les équiper de filtres à particules et à oxydes d’azote.
« De plus, les particules ultra-fines (PUF) qu’ils émettent sont plus petites que celles des moteurs diesel et donc potentiellement plus toxiques. Pourtant, ils ne sont ni réglementés ni mesurés.
« L’aviation de loisir brûle toujours de l’essence au plomb, interdite pour les voitures depuis plus de 20 ans ! La pollution de l’air par les aéroports reste la grande question oubliée des politiques de qualité de l’air.
3. Préoccupations climatiques
La lettre accuse l’industrie du transport aérien de « l’écoblanchiment » et de rendre « l’image climatique plus rose » qu’elle ne l’est.
Il précise : « L’aviation commerciale contribue pour 7 % aux émissions de CO2 de la France, et il faut y ajouter l’impact climatique des émissions autres que le CO2, notamment les traînées de condensation, qui multiplient par au moins deux l’impact du seul CO2.
Il indique que le Haut Conseil pour le climat a conclu que « la réduction du trafic aérien est essentielle pour respecter nos engagements climatiques ». Il ajoute que « les carburants d’aviation durables… ne seront pas disponibles en quantités suffisantes dans les délais requis ».
Le groupe écrit également que les mesures prises à la suite de la Convention citoyenne pour le climat étaient « insignifiantes » et que c’est l’une des principales raisons des protestations qu’il a appelées.
4. Prendre des notes depuis les Pays-Bas
La lettre dit: «Le gouvernement néerlandais et l’opérateur de l’aéroport d’Amsterdam Schiphol l’ont compris. La croissance de l’activité de cet aéroport, de taille comparable à Roissy, n’est plus soutenable.
« Ils ont donc décidé de réduire le nombre total de vols, d’introduire un couvre-feu, d’interdire l’aviation privée et d’abandonner le projet de nouvelle piste. »
Les auteurs de la lettre disent que Ruud Sondag, PDG de Schiphol, a déclaré : « Nous ne pouvons pas demander aux habitants de la région de faire des sacrifices pendant des années pour ceux qui ne prennent l’avion que pour leurs vacances ».
En revanche, les écrivains disent que le PDG d’ADP [Aéroports de Paris]Augustin de Romanet, a appelé à « l’utilisation raisonnable » des avions, mais « continue d’agrandir les aéroports et fait de la croissance du trafic un objectif non négociable ».
La lettre dit: « Nous demandons à la France de suivre la voie courageuse ouverte par les Pays-Bas et de prendre enfin des mesures concrètes: limitation du nombre de vols – tout en veillant à ce que le bruit, la pollution de l’air et les émissions de CO2 soient également réduits – et la généralisation des couvre-feux dans aéroports, aérodromes et héliports.
Les signataires comprennent des militants contre le bruit des compagnies aériennes, des militants alternatifs des compagnies aériennes, des associations de résidents et des groupes environnementaux.
Il s’agit notamment de Greenpeace, de France nature environnement, de l’Union européenne contre les nuisances aériennes (Uecna), du Collectif Stop extension aéroport Marseille-Provence, d’Agir pour le climat (Taca) et de l’Association citoyenne de défense du calme Azur (ACDC Azur).