Le Président-directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, se déplacera ce jeudi à Metz, où les employés passent lentement à la production de voitures hybrides. L’usine de production de véhicules à essence s’arrêtera d’ici la fin 2030.
Les syndicats de l’usine de Metz ne sont pas satisfaits car le PDG Carlos Tavares vient visiter le site le 27 avril. Les travailleurs des chaînes de montage des boîtes de vitesses pour véhicules thermiques sont actuellement formés pour passer à la nouvelle ligne d’assemblage, celle pour les véhicules hybrides, l’avenir de la marque. Toutefois, d’après Maria Casoli, du syndicat Force Ouvrière, il n’y a pas de place pour tous. « C’est un transfert, une transition, c’est vrai, mais au bout du compte, ce ne sera que 500 emplois sur la nouvelle ligne de production à Metz. C’est mathématique : en ce moment, on est 900, donc il y aura 400 emplois en moins », dit-elle.
La chaîne de fabrication traditionnelle, pour véhicules à essence, continuera de fonctionner jusqu’en 2030. Stellantis prévoit de cesser de produire des voitures thermiques en 2030, soit cinq ans avant l’interdiction de leurs ventes dans l’Union européenne. La direction, interrogée sur le sujet, affirme que les craintes des syndicats sont sans fondement. Le passage aux véhicules hybrides et électriques sera progressif et non brutal. Mais qu’adviendra-t-il après 2030 ? « Je ne vois pas le groupe Stellantis, riche de milliards et affichant des marges opérationnelles insolentes, se lancer dans des licenciements économiques purs et simples », prévoit Philippe Petry, délégué CFDT du site de Metz, « Je crois vraiment au dialogue social et je pense que tout sera mis en œuvre pour que chacun soit accompagné dans un projet individuel de fin de carrière ».
Des départs volontaires aux États-Unis et au Canada
Étant donné que les employés de Metz sont plutôt âgés, il y aura probablement peu de reconversions et beaucoup de départs volontaires en pré-retraite. Les syndicats ironisent : c’est une façon de réduire la masse salariale tout en limitant les conséquences sociales.
Mercredi soir, Stellantis a annoncé qu’il proposerait un plan de départs volontaires à certains de ses salariés aux États-Unis et au Canada, dans le but de réduire ses coûts et de financer sa transition vers l’électricité. Aux États-Unis, environ 33 500 salariés seront éligibles au programme, à condition d’avoir travaillé au moins 15 ans dans l’entreprise et dans des divisions spécifiques. L’entreprise n’a pas fourni de chiffres pour le Canada.