Le groupe de protection des droits des individus LGBT+, Triangle Rose, critique ce mercredi la pratique du « pinkwashing » exercée par la municipalité de Saint-Etienne, qui consiste à se forger une réputation de défenseur des droits LGBT+ sans véritable conviction. Le responsable de l’association évoque le scandale de la tentative d’extorsion par le biais d’une vidéo compromettante dans lequel est impliqué le premier édile de la ville.
Suite au chantage lié à la vidéo intime impliquant le maire de Saint-Etienne, Jérôme Masegosa, président de l’association Triangle Rose à Saint-Etienne, annonce que « la deuxième marche des fiertés se fera sans la municipalité ». Cette déclaration a été faite lors de l’intervention de Masegosa sur France Bleu Saint-Etienne Loire le 17 mai, à l’occasion de la journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie.
Masegosa revient sur la situation à la mairie de Saint-Étienne suite aux révélations sur l’affaire de la vidéo intime impliquant le maire. L’association Triangle Rose dénonce le côté homophobe de cette affaire et parle d’un « climat ambiant homophobe à Saint-Etienne ». Selon Masegosa, les problèmes d’agressions dans la rue et des guets-apens en centre-ville ont précédé l’affaire. Face à ces problèmes, ils espéraient que la municipalité soit engagée à soutenir la marche des fiertés, bien que le soutien affiché puisse être remis en question.
La sex-tape en question a été tournée en 2015. Le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, a été mis en examen pour chantage et placé sous contrôle judiciaire en avril dernier. Il est accusé, avec son entourage, d’avoir fait du chantage concernant une vidéo intime qui montre Gilles Artigues, rival politique du maire, se faire masser par un homme dans une chambre d’hôtel à Paris. L’objectif du chantage était de neutraliser l’élu centriste.
Masegosa dénonce également le « pinkwashing » de la municipalité, qui consiste à donner l’image d’une municipalité progressiste et engagée pour les droits LGBT+ sans réellement y croire. Il déclare que la situation actuelle ressemble plus à du « pinkwashing » qu’à un véritable soutien.
Masegosa questionne également l’engagement de la municipalité envers la cause LGBT+ lorsque le maire est témoin d’insultes homophobes et ne réagit pas. La deuxième marche des fiertés de Saint-Etienne, prévue pour l’automne, se fera toutefois sans la municipalité, selon Masegosa.
SOS homophobie envisage de se constituer partie civile dans l’affaire de la vidéo intime. De son côté, Triangle Rose n’a pas encore pris de décision, mais son président annonce que d’autres initiatives sont en cours à Saint-Etienne. L’association travaille avec d’autres organisations de défense des droits LGBT+ pour déterminer la suite des événements.