Au cours des trois mois à venir, la commission des Finances sera dotée de compétences considérables afin de mener à bien cette mission.
La nouvelle était prévisible et elle est désormais confirmée. Le 10 mai, le Sénat a voté à main levée pour attribuer les pouvoirs d’une commission d’enquête à la commission des Finances afin de mener une mission d’information sur le Fonds Marianne. Ce fonds, qui a été lancé en 2021 par Marlène Schiappa, a pour objectif de lutter contre le séparatisme.
La commission des Finances disposera de pouvoirs importants pendant trois mois : les personnes qu’elle souhaite auditionner sont tenues de répondre à la convocation et de prêter serment.
Les interrogations sur l’action du comité
Les travaux de la commission des Finances débuteront la semaine prochaine avec l’audition du préfet Christian Gravel, secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), et du magistrat Jean-Pierre Laffite, secrétaire général adjoint du CIPDR.
Le CIPDR coordonne l’action des ministères et l’utilisation des moyens budgétaires consacrés à la politique de prévention de la délinquance et de la radicalisation. En tant que secrétaire général, Christian Gravel supervise la gestion administrative du fonds.
L’affaire a commencé fin mars avec des révélations de l’hebdomadaire Marianne et de France 2. Selon leurs enquêtes, le principal bénéficiaire du Fonds Marianne aurait reçu une dotation de 355 000 euros qui auraient seulement servi à financer un site internet et des publications peu suivies sur les réseaux sociaux. Environ 120 000 euros auraient également été utilisés pour rémunérer deux de ses anciens dirigeants.
Mediapart a par la suite affirmé que plusieurs personnalités de gauche avaient été critiquées dans des contenus publiés par une autre structure financée par le fonds, Reconstruire le commun, qui a obtenu 330 000 euros.