Dans le courrier envoyé à la dirigeante de l’Assemblée ce lundi, les représentants de gauche critiquent « plusieurs pressions et agressions subies » envers le président de la France Insoumise de la Commission des Finances.
Le lundi 19 juin, les responsables des quatre groupes parlementaires de la gauche Nupes ont déploré les « pressions » et les « menaces d’élimination » visant Eric Coquerel, président LFI de la Commission des Finances, dans une lettre adressée à la présidente de l’Assemblée.
Ces derniers jours, plusieurs élus macronistes et ministres ont critiqué « l’attitude partisane » d’Eric Coquerel lors de l’examen d’une proposition de loi visant à supprimer la réforme des retraites. Certains ont même remis en question son maintien à la présidence de la commission des Finances à la rentrée.
« Menaces d’éviction »
Dans leur lettre de lundi, Mathilde Panot (LFI), Cyrielle Chatelain (écologiste), Boris Vallaud (PS) et André Chassaigne (PCF) dénoncent « de nombreuses pressions et attaques exercées » contre Éric Coquerel, « et à travers lui contre l’indépendance de sa fonction vis-à-vis du gouvernement et de ses soutiens ». « Ces attaques sont allées jusqu’à prendre la forme de menaces d’évincement, notamment de la part de la présidente du groupe Renaissance (Aurore Bergé), et parfois de propos incontestablement déplacés », critiquent-ils.
Dans ce courrier adressé à la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet (Renaissance), les chefs de file de la Nupes pointent du doigt des propos de la Première ministre Elisabeth Borne ou du ministre du Travail Olivier Dussopt, y voyant une attaque au « principe de séparation des pouvoirs ».
Avant l’examen de la proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme des retraites, Eric Coquerel avait jugé le texte recevable, tandis que les macronistes le considéraient contraire à l’article 40 de la Constitution, qui empêche les parlementaires de créer des charges financières supplémentaires. Le texte Liot avait finalement été détricoté puis retiré lors de la séance du 8 juin dans l’hémicycle.