Wes Anderson rassemble un casting époustouflant dans une œuvre cinématographique revendiquant une absence de logique et de trame, un exemple typique de sa patte artistique portant la marque distinctive de Wes Anderson.
« L’essentiel n’est pas de comprendre, mais d’être ébloui », disait Godard. Effectivement. Si Wes Anderson (The Grand Budapest Hotel) nous a habitués à des scénarios complexes dans des mises en scène esthétiques avec des distributions de haut niveau, il va un peu trop loin dans Asteroid City, avec Scarlett Johansson, Tom Hanks, Tilda Swinton, Jason Schwartzman, Adrian Brody et Margot Robbie, qui est sortie le 21 juin.
Rien d’inquiétant jusqu’à présent
En 1955, Asteroid City, une petite ville-champignon située au milieu du désert du sud-ouest des États-Unis, est célèbre pour son immense cratère de météorite préhistorique. Lors d’un week-end, alors que cinq enfants surdoués sont invités pour présenter leurs inventions et de nombreuses autres personnes se croisent dans un chaos total, un vaisseau spatial avec un extraterrestre arrive et dérobe les restes du météore, mettant toutes ces personnes en quarantaine.
Wes Anderson commence son film avec une scène de théâtre où l’auteur de la pièce introduit le récit qui se déroule en plusieurs actes. D’un noir et blanc et d’une image au format carré, on passe à des couleurs vives et au style graphique caractéristique du réalisateur, le tout sur une bande-son country qui accompagne presque tout le film. Jusqu’ici, tout va bien. Lorsque les nombreux personnages entrent en scène, l’action devient de plus en plus chaotique et volontairement incohérente, entre absurdité et nonsense.
Polarisant
L’absurdité d’Asteroid City peut irriter. Wes Anderson utilise cette intrigue provocatrice pour bousculer les conventions et surprendre les spectateurs qui attendent les nombreuses stars du film. Mais ils risquent de faire des cauchemars en entendant, à plusieurs reprises, un personnage répéter : « je ne comprends toujours pas la pièce ». La ville d’Asteroide City, construite au-dessus d’un cratère, d’un vide, est dépourvue de narration et de dramaturgie, enchainant des scènes, des tableaux, sans intrigue ni lien, extraterrestre inclus.
Bien que l’on puisse apprécier ce genre subtil, il a ses limites et semble ici frôler le nombrilisme, voire le cynisme d’une œuvre qui divise. On retrouve la réalisation sophistiquée et chatoyante d’Asteroid City, nostalgique et caricaturale de l’âge d’or des années 50 américaines. Le glamour du casting et l’humour décalé qui traversent le film séduisent par moments. Cependant, le film risque de provoquer la réaction d’un spectateur irrité à la fin de la projection à Cannes où le film était en compétition : « je n’irai plus jamais voir un film de Wes Anderson ».
Informations clés
Genre : Comédie
Réalisateur : Wes Anderson
Acteurs : Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Tilda Swinton, Adrian Brody, Margot Robbie, Ruper Friend, Matt Dillon
Pays : États-Unis
Durée : 1h45
Sortie : 21 juin 2023
Distributeur : Universal Pictures International France
Synopsis : Asteroid City est une petite ville située dans le désert du sud-ouest des États-Unis. L’année est 1955. Le site est particulièrement célèbre pour son immense cratère de météorite et son observatoire astronomique voisin. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, reconnus pour leurs réalisations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, derrière les collines, on peut voir des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires.