La responsable gouvernementale en charge de l’Économie sociale et solidaire est tenue de répondre aux interrogations des membres du Sénat, qui souhaitent éclaircir les dysfonctionnements d’un mécanisme mis en place peu de temps après le meurtre de Samuel Paty.
Marlène Schiappa doit s’expliquer devant la commission d’enquête sénatoriale sur le fonds Marianne, créé en avril 2021 suite à l’assassinat de Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine. La secrétaire d’État répondra aux questions des sénateurs à partir du 14 juin sur son rôle dans l’attribution des subventions. Le fonds Marianne a été créé pour financer des associations promouvant les valeurs de la République, mais plusieurs enquêtes journalistiques ont révélé des éléments troublants concernant l’utilisation des 2,5 millions d’euros dont il était doté.
Le Parquet national financier a ouvert une enquête pour « détournement de fonds publics, détournement de fonds publics par négligence, abus de confiance et prise illégale d’intérêts » dans laquelle Marlène Schiappa n’est pas directement visée. L’enquête judiciaire coïncide toutefois avec le calendrier de la commission d’enquête sénatoriale qui a mené plusieurs perquisitions le 13 juin, notamment chez Mohamed Sifaoui, le président de l’association qui a reçu le plus de subventions.
Les questions posées à Marlène Schiappa concernent notamment son intervention personnelle dans l’attribution de subventions et sa responsabilité dans la gestion controversée du fonds Marianne. Elle doit également expliquer pourquoi elle aurait précipité la création du fonds et refusé d’accorder une subvention à l’association SOS Racisme.
D’autre part, il lui est reproché d’avoir favorisé l’attribution d’une subvention de 355 000 euros à l’Union des sociétés d’éducation physique et de préparation militaire (USEPPM) codirigée par Mohamed Sifaoui, en raison de sa proximité avec l’ancien journaliste. Celui-ci a affirmé avoir été encouragé à postuler au fonds Marianne par Marlène Schiappa et son cabinet.
La secrétaire d’État nie toute implication et invoque l’absence de favoritisme, assurant qu’elle n’a pas choisi les associations bénéficiaires. Malgré les critiques, elle continue de bénéficier du soutien d’Élisabeth Borne, la Première ministre, qui estime qu’il n’est pas nécessaire de se séparer de Marlène Schiappa.