Dans un rapport considéré comme un avertissement au gouvernement, ils ont déclaré que le suicide assisté serait une réponse inappropriée
Un nouveau rapport a déclaré que l’introduction de l’euthanasie ou du suicide assisté en France serait « dangereuse ».
Le document de 60 pages a été produit par deux sénateurs français.
Son adoption mercredi 28 juin par la commission des affaires sociales du Sénat est perçue comme un avertissement au gouvernement, qui devrait déposer un projet de loi sur la question dans les prochains mois.
« Réponse inappropriée »
Le rapport s’oppose à toutes les formes d’options d’aide à la mort. Elle précise que de telles lois seraient « une réponse inappropriée » aux attentes des patients en fin de vie et constitueraient « un véritable défi » d’un point de vue juridique.
De telles lois seraient également « déstabilisantes » d’un point de vue « social fondamental », a-t-il ajouté. Il a répondu « non » à la question de savoir si une loi sur l’aide à mourir rendrait « notre société meilleure ».
Il a déclaré qu’une telle loi causerait « des [legal] complexité » lorsqu’il s’agit de définir les critères d’éligibilité à l’euthanasie et conduirait à de nombreux « procès » et « inévitables arrière-pensées ».
Récits édifiants d’autres pays
Il a déclaré que dans d’autres pays qui ont une législation sur le droit de mourir, les lois initiales ont toutes été étendues de « manière incontrôlée ». Il a averti qu’en Belgique, près « d’un tiers des cas d’euthanasie ne sont pas déclarés » et que des recherches sont désormais nécessaires pour enquêter sur le système « dysfonctionnement ».
Il a également mis en garde contre « le marketing du choix de la mort » et a cité la Suisse – où le droit de mourir peut coûter plusieurs milliers d’euros – comme récit édifiant.
Le rapport a également déclaré que l’introduction du droit de mourir était dangereusement proche de ressembler à une décision économique «inquiétante» à un moment où le «poids des coûts des soins pour une société de plus en plus vieillissante» augmentait.
Le rapport a été principalement rédigé par deux sénatrices du groupe Les Républicains, Christine Bonfanti-Dossat, et Corinne Imbert, qui avaient interrogé une quarantaine de spécialistes sur le sujet depuis le début du projet l’hiver dernier.
« Faux choix pour les personnes fragiles »
Les sénateurs ont déclaré que bien qu’ils aient reconnu la « demande sociale » pour l’euthanasie, ils ont dit que c’était « un faux choix » et quelque chose auquel seules les personnes en bonne santé aspirent. Ils ont dit qu’en revanche, les personnes dont la maladie entraîne une détérioration de leur qualité de vie « renforcent en fait leur désir de vivre ».
Selon eux, « les personnes les plus fragiles » pourraient être poussées à l’euthanasie parce qu’elles « ignorent d’autres réponses qui pourraient atténuer leurs souffrances » ou parce qu’elles craignent de devenir « un fardeau pour leurs proches ou la société ».
Ils ont dit que plutôt que l’euthanasie, les patients ont besoin de meilleures options, y compris de meilleurs soins palliatifs. D’autres suggestions incluaient l’amélioration des conditions de travail des soignants et la lutte contre les problèmes de la vieillesse, notamment l’isolement et le risque suicidaire.
Il disait : « Ce rapport s’intéresse davantage à l’élaboration d’une forme d’accompagnement d’une vie désirable jusqu’au bout. »
Légitime sous certaines conditions ?
En revanche, une position alternative et minoritaire a été défendue par la sénatrice socialiste Michèle Meunier, qui a déclaré : « L’accès à l’aide active à mourir est désormais légitime, nécessaire et possible dans des conditions satisfaisantes.
Les conclusions concordent avec les avis du conseil national consultatif d’éthique, le Conseil consultatif national d’éthique en septembre et des recommandations d’une frange de la convention citoyenne sur la fin de vie (convention citoyenne sur la fin de vie) en avril. La plupart de la convention était en faveur du droit de mourir sous certaines conditions.
Les conclusions du rapport du Sénat font également écho au langage utilisé par certaines organisations de soins critiques à l’idée, certains ayant déclaré que « donner la mort ne peut être considéré comme un soin ».
Le « droit » de mourir ?
Le rapport arrive à un moment où le gouvernement est sur le point d’examiner un projet de loi sur le droit de mourir.
La ministre actuellement en charge du dossier, Agnès Firmin-Le Bodo, a déclaré qu’aucune autre loi sur le droit à mourir actuellement en place dans d’autres pays européens ne pourrait être « dupliquée, tout comme elles le sont, dans notre pays, pour des raisons liées aux spécificités de notre système politique, de notre système de santé et de la longue histoire des soins palliatifs ».
L’association du lobby du droit à mourir, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), a déclaré que « lorsque nous parlons d’accès à l’aide à mourir, nous parlons en fait d’un ‘droit’ à mourir ».
Mme Firmin-Le Bodo s’est dite « particulièrement soucieuse de trouver un équilibre entre l’ouverture de ce nouveau droit aux Français (et) les préoccupations légitimes des professionnels ».
Le ministre français de la Santé, François Braun, est jusqu’ici resté équilibré sur la question, affirmant seulement qu’une loi « changerait profondément notre société et notre rapport à la mort ».
« Une loi d’humanité »
Partisan de l’euthanasie, Jonathan Denis, président de l’ADMD, a déclaré : « Le modèle à la française que souhaite le président pourrait être celui proposé par l’ADMD, qui s’inspire des législations d’autres pays qui fonctionnent bien.
Il a déclaré qu’une telle loi serait celle « d’humanité et de solidarité, qui n’imposerait aucune obligation à quiconque, y compris aux soignants, en raison d’une clause de conscience ».