Les membres de Jeunes avec Macron de la station de radio Auvergne-Rhône-Alpes reprochent aux édiles écologistes de priver les habitants de leur commune d’un « événement fondamental pour notre nation ».
« Ruiner la vie des gens est la raison d’être des EELV toute l’année, sur tous les sujets », « Après la Patrouille de France et le Tour de France, c’est un nouvel événement populaire (et historique!) que Lyon ne verra pas ».
Une nouvelle offensive contre les écologistes est lancée sur les réseaux sociaux. Elle a commencé par un tweet des Jeunes avec Macron en région Auvergne-Rhône-Alpes qui accusent les maires de Lyon et Grenoble de ternir l’ambiance des Jeux olympiques en 2024 en refusant de payer pour accueillir la flamme olympique. « Ni Lyon ni Grenoble n’ont voulu payer la somme demandée par le Comité d’organisation pour le passage de la flamme. Un nouvel événement marquant pour notre pays auquel nous ne participerons pas. La France est fière d’accueillir les Jeux olympiques, sauf les maires EELV », peut-on lire.
Cependant, la réalité est plus complexe, et ces maires ne sont pas les seuls à dépasser les limites politiques.
Un tiers des départements a refusé de payer
Premièrement, ce n’était pas aux villes de payer pour accueillir la flamme. Le Comité d’organisation des Jeux olympiques a en réalité demandé aux conseils départementaux de régler la somme forfaitaire de 180 000 euros pour que la flamme passe par leur territoire.
Le relais de la flamme olympique débutera le 8 mai pour s’achever le 26 juillet 2024 à Paris. (PARIS2024)
Au total, un tiers des départements a jugé cela trop cher. Parmi eux, figurent effectivement le Rhône et l’Isère, les départements de Lyon et de Grenoble. Toutefois, ces deux départements sont présidés par Les Républicains, et non par les écologistes. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, la flamme ne passera en réalité que dans quatre départements sur 12.
« Le coût nous semblait exorbitant pour une journée de passage en Isère », a expliqué Martine Kohly, la vice-présidente du Conseil départemental en charge du sport et de la jeunesse, à France Bleu. « Pour cette somme, nous pouvons aider les communes et les projets qu’elles pourraient développer avec un effet à plus long terme. »
La Creuse et la Corrèze, présidées par Les Républicains, Loire Atlantique et les Côtes d’Armor, présidées par le Parti socialiste, ne sont que quelques exemples de départements qui ont refusé de payer les 180 000 euros. Ces départements ont tout de même prévu d’organiser ou d’aider les communes à organiser des animations en lien avec les JO. « Les JO populaires, oui. Les dérives, non. Et la flamme en est une », résume Louise Pahun, la vice-présidente écologiste du Conseil départemental de Loire-Atlantique chargée des sports responsables et solidaires, sur Twitter.
Elle dénonce le fait que la flamme olympique appartient au Comité international olympique (CIO) et que celui-ci la loue 450 000 euros la journée au Comité d’organisation des JO en France, une somme payée en partie par les départements et en grande majorité par les sponsors. « Près d’un demi-million d’euros par jour pour un événement qui consistera à sortir la flamme de temps en temps de son camion pour la faire parader autour des logos des multinationales. Où est le sport dans tout ça? »
« Choix financier » contre « prix astronomique »
Les maires de Lyon et de Grenoble ont donc dû faire face à la décision des conseils départementaux. Ils avaient deux options: respecter leur refus ou contourner leur décision en payant eux-mêmes les 180 000 euros.
Comme de nombreuses autres villes dirigées par d’autres familles politiques – dont Albertville et son maire divers droite – ils ne l’ont pas fait. Bruno Bernard, le président de la métropole de Lyon, dénonce sur Twitter un prix « extraordinaire ». Eric Piolle, le maire de Grenoble, assume un « choix financier » dans Le Figaro.
La flamme passera dans d’autres villes écologistes
Cependant, tous les maires écologistes ne partagent pas le même avis. Pierre Hurmic, maire de Bordeaux, a fait un choix inverse. Alors que le Conseil départemental de la Gironde, présidé par un socialiste, refusait de payer pour accueillir la flamme, l’écologiste s’est allié avec les maires de Libourne, Saint-Émilion, et Bordeaux Métropole pour rassembler la somme et accueillir la flamme. Selon 42mag.fr, Bordeaux et Libourne ont chacun contribué à hauteur de 30 000 euros, Saint-Émilion a pris en charge 20 000 euros et Bordeaux Métropole a contribué avec 100 000 euros.
Il est également à noter que la flamme olympique passera bien par Poitiers et Strasbourg, deux villes dirigées par les écologistes.